Je suis Charlie
Il aura fallut un crime intolérable
Pour avoir une révolte, un rassemblement
Parasitée par des cons inexorables.
(Mais reste toute de même un mouvement)
Ou étaient vos poings? Pourquoi attendre autant?
L'air a expiré et les mains sont en retard.
Bien des sujets le méritaient pourtant,
Soutiens éminents ou nouveaux étendards.
C'est comme si soudain on le cherchait
Alors que les dessins sont vieux de mille ans.
Mais la mémoire humaine soupirait
En devoir futile d'un concept vieillissant.
Et pourtant rare sont les domaines de nos jours
Où le vieux reste présent et acerbe,
Philosophie persistante des beaux jours.
Des idéologies sont tombées; et j'ai la gerbe.
Icônes connues sous plume en signature,
Au crayon acéré à l’œil malicieux;
Par du plomb attardé, moderne censure
Aux œillères, fanatisme fallacieux.
Serait-ce le destin des contestataires?
Des idées bien aimées, bien amenées?
Même sans arme, être révolutionnaire
Mériterait-il d'être condamné?
Si oui, tant pis. Mourront le poing levé !
Contestataires libres et fauchés insoumis
Au lieu de tweeter ou facebooker notre dîner.
C'est sur que eux garderons leurs vie.
La liberté à voulu être aliénée
Par l'aliénation de soldats de plomb,
Jouets dans les main d'un fou arriéré,
Enfant capricieux déchu de son oraison.
C'est un poing bien faible qui tient ce stylo
Car le rouge ne sied pas aux linceuls.
Mais je sortirais criant de mon îlot
Pour vous épingler avec ma grande gueule.
En attendant, ces croque-faits, ces croques morts
Ont ma flamme, bougie attristée.
Couchés trop tôt, assassinés à tord.
Seulement pour une mine trop affûtée.
Reposez vous bien, sous terre ou dans les cieux.
Les hommes tombent mais non pas la voix.
Ils dorment dans le frais cresson bleu,
Deux crayons rouges dessinés au côté droit.
[J'arrive pas à écrire...]