Dreamland Reborn • Afficher le sujet - Fiche de Krasghârn

Fiche de Krasghârn

Tous les détails à propos du Rp' ainsi que les fiches de personnage.

Fiche de Krasghârn

Message non lupar Krasghârn » 11 Mar 2012, 13:26

Pseudo : Krasghârn
Age : 25 ans
Ville : Orsay
Activité : SAVANT FOU
Phobie : Positions instables
Perte de contrôle
Technophobie

Psychophobie

Objet Magique: aucun

Ce qu'il aime : les gens gentils, les robots, la science, l'amour, les points de suspension...

Ce qu'il déteste : les gens pas gentils.

Surnom : _

Récapitulatif des nuits
Dernière édition par Krasghârn le 01 Mar 2015, 14:06, édité 8 fois.
Avatar de l’utilisateur
Krasghârn
Machinateur global
 
Messages: 5616
Inscription: 11 Mar 2012, 00:19
Localisation: PARTOUT ! JE SUIS PARTOOOOOOOUT !
Nom du perso [Rp]: Krasghârn
Phobie/ Pouvoir: Psychophobie / Redbull-Morphine
Objet(s) magique(s): Bouton qui joue du Garou pour faire fuir les bêtes sauvages (3 utilisations restantes)
Groupe: Klems
Nicomanga
Inyo
Poivre
Salow
Eustache
Classement [Rp]: 10252 ligue M

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Krasghârn » 12 Mar 2012, 20:52

-Eeeeeeeeeeeeeeeeeuh… Y'a quelqu'un ?

Seules les ténèbres me répondent, me renvoyant l'écho lointain de ma question. Je réalise alors que je suis dans une salle plutôt grande. Je me lève et commence à chercher une sortie à tâtons. Je trébuche plusieurs fois sur ce qui semble être le sol irrégulier d'une grotte. Ma tête se cogne soudain violemment à un pilier de pierre aux formes torturée. Je tombe à la renverse sur le sol, tandis qu'un filet de sang se met à couler sur mon front.

-P****n ! Mais je suis où, là ?!

Comme pour répondre à ma question, une vive lumière éclate. Des centaines, des milliers de torches s'allument en même temps, dévoilant à mes yeux encore éblouis un spectacle magnifique. Je suis dans une salle, comme prévu, mais beaucoup plus imposante que je ne l'avais imaginée. C'était une sorte de couloir d'au moins 200 mètres de large et dont la longueur semblait infinie. Les murs ocres sont recouverts de torches sur la quasi-totalité de leur surface, éclairant jusqu'au plafond qui, parsemé de stalactites, culmine à au moins un kilomètre de haut.

Hébété par ce spectacle, je ne bouge pas. Je suis tiré de mon état second par un bruit sourd. Une stalactite vient de se fracasser sur le sol, à environ 20 mètres de moi. Par chance, aucun éclat ne m'a atteint. J'entends alors de sinistres craquements venants d'en haut. Je relève alors ma tête, et m'aperçois que le plafond me tombe littéralement sur la tête ! Toutes les stalactites sont en train de se décrocher ! Je me mets alors à courir, laissant les blocs de pierre se fracasser derrière moi. Je me rends alors compte qu'au fur et à mesure que j'avance, les stalactites se décrochent. C'est comme si le plafond me poursuivait. Le sol vibre sous le choc. Je cours, je cours. Depuis une éternité. Mon cœur bat à mes tempes. J'ai un gout de sang sans les poumons. Ma poitrine semble prête à exploser.Je jette un œil par-dessus mon épaule. Cela me permet de constater que j'ai pris une avance de quelques minutes sur ma mort par lapidation. Mais je ne dois pas me relâcher pour autant. Je dois sortir d'ici le plus vite possible.

Je me remets alors à regarder devant moi. Mon cœur s'arrête alors de battre pendant une fraction de seconde. J'essaie de freiner, mais mes pieds glissent sur le sol. Je décide alors de tenter le tout pour le tout, et me jette sur un rocher. Je sens plusieurs de mes côtes se fêler sous le choc. J'ai morflé, mais j'ai au moins réussi à m'arrêter avant le gouffre.

Le gouffre. Il se creuse devant moi, large de 30 mètres, barrant le couloir sur toute sa largeur d'une énorme balafre. Les torches accrochées à ses parois sont visibles jusque très profond, ne laissant planer aucun doute quant au destin de celui qui y tomberait. Je suis bloqué. Derrière moi, j'entends le bruit assourdissant de la pluie de pierre. Je regarde le gouffre. Aucun moyen de le traverser. Je suis fout… Attendez ! Il y a peut-être un moyen ! En effet, une quinzaine de stalagmites se dressent dans l'abîme. Leurs sommets sont plats et elles sont alignées, une sorte de gué. En sautant, je pourrais rejoindre le bord opposé. Sauf si, bien sûr, l'une d'entre elle ne décide de s'écrouler sous mon poids… Je cherche des yeux un autre passage, plus sûr. Il n'y en a pas.

Derrière-moi, le bruit de la pluie de rochers s'amplifie. Je m'approche de la faille, considère le "chemin" qui s'ouvre devant moi… Je ne peux pas. C'est trop dangereux. Je ne peux pas. Depuis tout petit, je suis mort de peur dès que je me retrouve dans un endroit instable. C'est peut-être l'incertitude, le fait de ne pas savoir si oui ou non je vais tomber… Selon ma mère, cette peur me hante depuis le jour où, bébé, ma mère m'avait posé sur une table à langer de station-service qui, en mauvais état, avait craqué sous mon poids. Toujours selon elle, on avait dû m'emmener à l'hôpital. Apparemment, j'ai gardé comme séquelle cette peur de voir la surface sur laquelle je suis craquer sous moi. Néanmoins, il me faut prendre une décision. Quelle est ma probabilité de mort si je ne bouge pas ? Quelque-chose autour de 120 %. Si je tente la traversée ? Mon corps est tétanisé à cette idée. Il faut que j'y aille. Je prends mon élan, je cours vers le gouffre, m'arrête à mi-chemin. Impossible. Derrière-moi, la mort se rapproche. J'essaie de dire à mon subconscient de e calmer et d'arrêter de paralyser tous mes muscles. Il ne m'écoute pas. Par un monumental effort de volonté, j'arrive à reprendre ma course, je saute, et j'atterris sur la première plateforme. Je l'ai fait ! Ce n'était pas si terrible, en fin de comp…

Je suis interrompu dans ma pensée par un sinistre craquement. Les stalactites à à peine 100 mètres derrière mois commencent à tomber ! Puis je réalise que le craquement ne vient pas de derrière moi, mais d'en-dessous. Comme pour confirmer mon constat, la stalagmite se met à vaciller dangereusement. Bientôt, un deuxième craquement se fait entendre. La stalagmite va s'effondrer ! Je me concentre. J'oublie ma peur. Je réunis toute ma volonté dans mes jambes. Je les plie. Je déplie d'un coup ma jambe d'appui, et me voilà en plein vol vers la deuxième stalagmite, à environ un mètre et demi de celle que je viens de quitter. Les stalactites suicidaires sont maintenant juste derrière moi. La première stalagmite vient d'être écrasée par l'une d'entre elles. Je saute encore. Au fur et à mesure que je progresse, la boule dans mon estomac se dissout.

J'arrive finalement au bout du gouffre. Il n'y a plus de stalactites au-dessus de moi. Je suis en sécurité, sur la terre ferme. Soudain, je tombe à genoux. Je suis épuisé. Physiquement et mentalement. Une zone de ma mémoire vient de s'ouvrir, laissant les souvenirs déferler devant mes yeux. Je me revois, bébé, tombant de la table à langer. Le hurlement de ma mère, mes propres pleurs… Puis cette image devient trouble, se dissout. Le gouffre derrière moi à disparu, comblé par les blocs de roche. A ce moment-là, la paroi de la caverne se déchire, laissant passer une lumière vive, aveuglante. Me cachant les yeux d'une main, je me relève. Je repense alors à ce gamin qui chialait dès qu'il ne sentait plus le sol sous ses pieds… Ce gamin, ce n'est plus moi. Je m'avance alors vers la lumière…
Dernière édition par Krasghârn le 28 Sep 2013, 16:18, édité 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Krasghârn
Machinateur global
 
Messages: 5616
Inscription: 11 Mar 2012, 00:19
Localisation: PARTOUT ! JE SUIS PARTOOOOOOOUT !
Nom du perso [Rp]: Krasghârn
Phobie/ Pouvoir: Psychophobie / Redbull-Morphine
Objet(s) magique(s): Bouton qui joue du Garou pour faire fuir les bêtes sauvages (3 utilisations restantes)
Groupe: Klems
Nicomanga
Inyo
Poivre
Salow
Eustache
Classement [Rp]: 10252 ligue M

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Père Castor » 14 Mar 2012, 02:18

Krasghârn vient de vaincre sa phobie.

Il devient donc un nouveau Voyageur de Dreamland,

Roman devient un Contrôleur de l'équilibre.

Bienvenue à Dreamland !
Moi quand je lache des caisses ... Elles sont en métal !
Avatar de l’utilisateur
Père Castor
Conteur
 
Messages: 19382
Inscription: 12 Aoû 2010, 22:26
Phobie/ Pouvoir: Créer la réalité
Classement [Rp]: Inclassable

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Père Castor » 02 Fév 2013, 01:49

Krasghârn est mort suite à une chute dans le Royaume du vide.

Il perd son statut de Voyageur et redevient rêveur.

Il doit éditer sa fiche pour rajouter une seconde phobie qu'il pourra vaincre au bout de 5 Rp' Rêveur de 15 lignes minimum
Ces Rp's seront des Rp' où il n’interagira avec aucun personnage et où il fera des rêves classiques. La fréquence de post est limité à un rêve par jour IRL.

Passé ces 5 Rp's, il postera à la suite de ce message son nouveau combat de phobie (Nouvelle phobie donc)

Et il pourra redevenir Voyageur du Dreamland.
Moi quand je lache des caisses ... Elles sont en métal !
Avatar de l’utilisateur
Père Castor
Conteur
 
Messages: 19382
Inscription: 12 Aoû 2010, 22:26
Phobie/ Pouvoir: Créer la réalité
Classement [Rp]: Inclassable

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Krasghârn » 02 Fév 2013, 20:44

Dernière édition par Krasghârn le 28 Sep 2013, 16:18, édité 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Krasghârn
Machinateur global
 
Messages: 5616
Inscription: 11 Mar 2012, 00:19
Localisation: PARTOUT ! JE SUIS PARTOOOOOOOUT !
Nom du perso [Rp]: Krasghârn
Phobie/ Pouvoir: Psychophobie / Redbull-Morphine
Objet(s) magique(s): Bouton qui joue du Garou pour faire fuir les bêtes sauvages (3 utilisations restantes)
Groupe: Klems
Nicomanga
Inyo
Poivre
Salow
Eustache
Classement [Rp]: 10252 ligue M

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Krasghârn » 06 Fév 2013, 22:19

Désolé, j'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à ce que j'allais écrire. Du coup, j'ai écrit ce qui venait, d'où certaines probables incohérences/maladresses.


Son corps. Son pire ennemi. La marque la plus flagrante de sa faiblesse, de la faiblesse. Jamais l’Homme n’a trouvé pire ennemi que son corps, fragile, mortel, presque inutile ; sa limite, la porte d’entrée aux pires infamies : la maladie, la folie, la Mort. En un mot : la Décadence.

Cette décadence, on peut la voir dans nombres d’œuvres, littéraires, cinématographiques… De Sméagol à Claudius, en passant par Néron ou Anakin, les exemples sont si indénombrables que cette décadence est devenue partie intégrante de notre vie.

Par décadence, Krasghârn entend perte du contrôle de soi : la maladie, la folie, la Mort. Être paralysé physiquement, passe encore. Une interface n’est pas nécessaire pour exister. Un ordinateur n’a pas besoin d’écran pour être ce qu’il est. Mais quand le somatique agit sur l’intelligible, sur l’essence même de l’être, c’est ce qui effraie réellement Krasghârn. Ce qui le tétanise. Ne plus avoir cette conscience qui lui permette de penser, de s’évader… Krasghârn a peur de ce double décadent de lui-même, de celui qui, peut-être, un jour, le remplacera aux commandes, qu’il soit malade, fou, ou Mort.

Néanmoins, si sa phobie lui a apporté quelque-chose, c’est son calme et sa modération à toutes épreuves. Il sait que les sentiments et les instincts de l’homme peuvent se révéler trop fort pour qu’il garde le contrôle. Ainsi, Krasghârn a appris à maîtriser colères et passions, haines et joies.

Ce même Krasghârn venait de se coucher. Chaque coucher était un calvaire, pour lui. Il ne savait jamais dans quel état il se réveillerait. Tout n’était que doutes et peurs.

L’adolescent ouvre les yeux, mais ne voit rien. Même son réveil ne brille pas de sa lueur habituelle, et la projection de l’heure au plafond est invisible.

-Les piles doivent être mortes. Il va falloir que je le recharge et que je le règle, si je veux qu’il me réveille à six heures demain…

Il cherche de la main l’interrupteur de sa lampe de chevet. Il le trouve, appuie dessus. Rien ne se passe. Il ré-appuie, toujours rien.

-Zut ! Saleté de lampe ! Tout a décidé de planter, ou quoi ?

Il se lève, les bras tendus devant lui, cherchant à se repérer à tâtons. Ses mains touchent le mur. Il les fait glisser le long de celui-ci pour atteindre la porte. Soudain, il marche sur quelque-chose de dur. Un cylindre de métal. Il se baisse et saisit le cylindre.

-Qu’est-ce que ça peut être ?

Ses doigts trouvent alors une aspérité. En la tâtant pour déterminer de quoi il s’agit, il appuie accidentellement dessus. Tout devient blanc durant quelque secondes. La lampe torche qu’il vient d’allumer était dirigée en plein sur ses yeux. Néanmoins, après un instant d’aveuglement, il recouvre la vue.

Il est dans sa chambre ; tout est normal, à part la présence de cette lampe dont il n’a aucun souvenir.

-Comment elle a pu arriver là ? Bon, tant pis… Ca m’aidera à trouver des piles pour mon réveil…

Krasghârn se dirige vers la porte de sa chambre, à la lumière de la lampe torche. Il pose la main sur la poignée, la pousse vers le bas. Le cliquetis caractéristique du mécanisme se fait entendre. La porte s’ouvre, tournant sur ses gonds. Non. Ce n’est pas une porte qui s’ouvre. C’est la gueule de l’Enfer.

Devant Krasghârn s’étire un gigantesque couloir, si profond que son bout disparaît dans les ténèbres. Les murs sont recouverts d’une matière rouge et luisante, semblable à de la chair et d’une autre, noire. Le sol également en était tapissé. L’adolescent reste figé. Tant de stupeur que de fascination.

Ce lieu dégage une aura sombre. Si sombre qu’il semble que même la lumière ne puisse lutter. Sombre, mais irrésistiblement attirante. Le couloir ne fait pas que pulser de son énergie, il appelle quiconque se trouve devant lui à le suivre.

Krasghârn fait un pas en avant, poussé par la tentation, par la voix qui le pousse en avant. Les murs, le sol, le plafond… Tout le couloir est alors secoué d’une impressionnante impulsion. Surpris, le jeune homme s’arrête. Néanmoins, croyant avoir rêvé, il en fait un deuxième. La même impulsion fait vibrer le couloir. Le pas de Krasghârn, hésitant, se fait de plus en plus régulier. La pulsation fait de même. Car c’est désormais d’une ténébreuse aura de vie que palpite le couloir.
Le garçon avance dans le couloir, jusqu’à ce qu’un grincement sur la gauche le fasse s’arrêter. Sortant soudain de sa léthargie hypnotique, il réalise qu’il est au milieu du couloir. Plus étrange encore, il réalise que depuis le début, il ne s’est pas demandé où il se trouvait. Comme s’il connaissait cet endroit, sans jamais se l’être avoué. Des deux côtés, les ténèbres le surveillent, avalant le faisceau de sa lampe. Il tourne la tête. De la lumière rouge filtre par un trou dans le mur. C’est de là que provient le bruit. Il s’approche, lentement. La pulsation qui agite le couloir accélère. A moins que ce ne soit son propre cœur.

Il colle son œil au trou. Il ne voit d’abord rien, ébloui par la lumière rouge qui, bien que faible, reste bien plus intense que celle produite par sa torche. Une fois ses yeux adaptés, il balaie la pièce qui se trouve là d’un regard. Il ne trouve néanmoins pas la source du grincement.

Puis une forme émerge de l’ombre. Un fauteuil roulant se rapproche. La pulsation est maintenant une sourde percussion, tout autour. Il faut quelques secondes à Krasghârn pour réaliser qu’il connaît la silhouette pitoyable qui y est recroquevillée. Cette masse informe, rachitique, qui lève vers lui un regard désespéré, qui gémit dans un fauteuil grinçant, c’est lui.

Une de ses versions décadente. Une de celles qui ont hanté ses nuits. Sa pire terreur. Lui, ruiné. Soudain, l’être de cauchemar écarquille les yeux. La chair vivante qui couvre le mur explose, projetant partout autour des lambeaux de viande, et dévoilant un grillage derrière lequel l’être le fixe de ses yeux fous.
L’effroi fait reculer. Il heurte le mur derrière lui, qui vole aussi en éclat. L’adolescent se retourne et se retrouve face à une montagne de chair, un Krasghârn obèse, incapable de bouger, et continuant de s’empiffrer, des miettes et autres restes dégoulinant sur lui.

Krasghârn tombe, ferme les yeux, ne veux pas les rouvrir. Pourtant, il les rouvre et se relève. Ses jambes se mettent à avancer dans le couloir. Toutes seules. Son corps ne lui obéit plus.

-Non, non, NON ! Arrêtez !

Il ne contrôle plus que ses pensées. Inlassablement, son corps se dirige, d’une démarche mal assurée, saccadée vers les ténèbres. Le halo de la lampe est devenu inutile. Les mures explosent de toutes parts, laissant pénétrer des flux de lumière rouge qui inondent le couloir.

De l’autre côté des grillages résultant des explosions, Krasghârn se voit, subissant les pires infamies. Ici, un Krasghârn paranoïaque hurle de peur, tapi dans un coin de la pièce, là, un Krasghârn fou secoue le grillage, le corps sanguinolent de se frotter contre les barbelures qui le hérissent.

Ses jambes avancent toujours de leur démarche grotesque. A chaque pulsation, un nouveau mur explose, révélant un futur possible pour le jeune homme. Les cris de tous ces êtres se mêlent dans une indescriptible cacophonie, faite de terreur et de haine, de désespoir et de souffrance.

Les spécimens se succèdent, tous plus pitoyables les uns que les autres. Un Krasghârn amputé des quatre membres gît sur le sol, tandis qu’un autre se gratte tellement que des lambeaux de peau parsèment le sol.
Krasghârn est désespéré. C’est qu’il n’a pas vu ce qui arrive. Assis sur une chaise, dos au grillage, un des clones du jeune homme est assis, une lame de rasoir à la main. Mouvement après mouvement, il s’entaille le bras, dans la largeur comme dans la longueur. Du sang suinte d chacune de ses plaies. Soudain, il se retourne et fixe celui qui lui fait face, de l’autre côté du grillage. Il lève la lame, puis un sourire fend son visage, si rapide qu’on aurait dit un bug vidéo. L’autre hurle intérieurement :

-NON ! Fais pas ça !

Mais le tailladeur ne l’écoute pas. Dans un large mouvement, il entaille sa jugulaire. Toujours en souriant, il semble ignorer le flot de sang qui quitte son corps.

-P****N !

C’est une chose d’imaginer sa propre mort, c’en est une autre de la voir en direct. Le suicidé s’effondre, pour aussitôt réapparaître sur sa chaise, et recommencer les mêmes gestes. Inlassablement, comme condamné à mourir en permanence, ce rictus figé sur la face.

Krasghârn voudrait crier de terreur. Il ne le peut pas. De l’autre côté, c’est une autre boucle qui tourne : le jeune homme saute d’un tabouret, une corde autour du cou, et se laisse lamentablement mourir, tout en riant carrément, sans air, donc sans son.

D’une cellule sur la gauche, quelques mètres plus loin, provient le bruit caractéristique d’un barillet qui tourne, suivi du claquement sec produit lorsqu’on le rentre dans sa chambre. Puis vint le cliquetis du chien qu’on amorce. Enfin, une détonation, et le bruit écœurant de la matière cérébrale projetée contre un mur. Puis de nouveau le bruit du barillet…
La pulsation est devenue assourdissante. Les tympans de Krasghârn explosent à chaque coup. Il marche toujours. Vers l’obscurité. Vers l’obscurité ? Non, pas tout à fait. Le fond du couloir n’est plus un gouffre insondable. Une silhouette s’y détache. Massive, sombre, menaçante.

Il faut encore quelques secondes à Krasghârn pour reconnaître cette forme. Il l’a déjà vue, plusieurs fois. Un corps énorme, un pagne déchiré maculé de sang, une lame si lourde qu’il semble impossible à quiconque de la soulever et, surtout, une tête en forme de triangle.

-Non, P****N ! Pas ça !

Il se retrouve en face de celui qui a toujours été l’allégorie de sa peur : Pyramide Head. Cet être, privé de tout libre arbitre, condamné à obéir aux pulsions de culpabilité de ses victimes. Fou, mort, décadent… Il n’avait plus le contrôle sur lui-même depuis longtemps.

Le monstre attend que Krasghârn s’immobilise devant lui. Puis il lève un bras puissant sur sa gauche, index tendu vers un mur semblable aux autres. Celui-ci explose alors, libérant une nouvelle cellule. Celle-ci n’emprisonne personne. L’adolescent comprend aussitôt qu’elle lui est destinée. D’ailleurs, ses jambes commencent à l’entraîner dans cette direction.

La cellule contient une table, une chaise, et un flacon de verre, sur lequel est noté « H3O+Cl-».

-De l’acide chlorhydrique, pense Krasghârn, en panique. Qu’est-ce que cette chose veut que je fasse avec ?

Le grillage s’ouvre pour le laisser passer, puis se referme.

-Ce n’est quand-même pas…

Le corps du garçon l’entraine toujours inexorablement vers cette chaise, bien qu’il tente de résister de toute sa force mentale. Celle-ci se révèle bien insuffisante. Il s’approche toujours des instruments de sa passion prochaine, sous le regard imperceptible de la créature.

Il s’immobilise près du siège, se retourne et se laisse tomber dessus. Celui-ci proteste en grinçant. Le bras de Krasghârn se tend vers le flacon, sa main se referme dessus.

-Non ! Arrête ! Lâche ça !

Mais son corps ne l’écoute plus. Le contrôle est perdu. Le goulot se rapproche des lèvres.

-Non ! NON !

Des vapeurs acides irritent les narines de l’adolescent, soudain pris de nausées à l’idée des ravages que ce breuvage causerait à son tube digestif.

-Arrête !

Ses lèvres se posent sur le goulot. Une projection atterrit sur sa gencive, rongeant la muqueuse vulnérable.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

La douleur réveille l’esprit de Krasghârn. La peur vient en renfort. La bouteille s’écarte, Commence alors un terrible bras de fer entre sa volonté et celle de l’autre. L’autre, en lui. Celui qui veut mourir. C’est alors qu’il réalise que les autres, dans leur cellule, sont probablement comme lui, victimes malgré elles de ce terrible traitement.

Mais l’heure n’est pas à l’altruisme. Le duel tourne en sa faveur.

-Je… suis… le… MAÎTRE !

Krasghârn, au terme d’un immense effort, vient de reprendre le contrôle. Pyramide Head tourne soudain la tête dans sa direction, et se précipite vers la cellule, son arme brandie. Le barbelé s’écarte sur son passage.

Krasghârn, provisoirement victorieux, ne laisse pas passer sa chance. Il lance la bouteille sur l’immonde être, espérant toucher. Mais la lame au-dessus de sa tête laisse une bien trop grande ouverture pour que le projectile rate sa cible.
La bouteille explose au contact du masque d’acier. Celui-ci se dissout dans un nuage de vapeur, tandis que des gouttelettes bouillonnantes tombent sur le sol. Krasghârn se précipite au contact de son ennemi pour le bousculer et s’enfuir. Mais c’était sans compter sur la vivacité de son ennemi, qui lui plante sa lame dans les côtes au moment où il passe, épargnant les organes vitaux, mais épinglant l’adolescent au grillage.

Puis le masque à moitié ouvert se tourne vers Krasghârn, qui aperçoit clairement le visage qui se cache dessous. Le sien. Bien-sûr… Qui pourrait-être meilleur bourreau que soi-même ? Quel meilleur ennemi ? Il faut avoir fait confiance pour se sentir trahi. Krasghârn n’a jamais eu confiance qu’en lui-même, rejetant la cause de ses problèmes sur l’extérieur. Maintenant, il le voit. Celui qui prendra sa place est en lui.

Il en vient à se haïr, se haïr tant qu’il veut se tuer. Effacer la vie de ce visage méprisable. Il est épinglé, mais la douleur reste surmontable. Il se déplace le long de la lame, coulissant vers son ennemi qui tend les mains vers sa gorge. Mais Krasghârn ne se laisse pas faire. Il écarte les mains du bourreau, et enfonce les siennes dans le masque, et donne un premier coup de poing dans son propre visage. Plusieurs fois avant que son poing devienne glissant. Le monstre tente de riposter, mais la haine a remplacé la peur dans le cœur de Krasghârn. Il frappe, frappe encore, ignorant les coups de moins en moins fréquent qui tombent sur lui. Le monstre perd pied, il s’effondre, emportant avec lui la lame qui torturait l’adolescent.

Celui-ci ramasse l’épée, la soulève, et l’abat sur le bourreau agonisant. La pulsation cesse.
Puis, laissant là son fait, il s’enfonce dans les ténèbres. Une nouvelle pulsation agite les murs qui se reforment, tandis que les clones décadents restent figés dans leur dernière position.

Krasghârn sent une nouvelle puissance l’envahir. Désormais, il se nommer Fortinbras. Celui qui gagne sa puissance de la folie et de la mort.
Dernière édition par Krasghârn le 28 Sep 2013, 16:18, édité 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Krasghârn
Machinateur global
 
Messages: 5616
Inscription: 11 Mar 2012, 00:19
Localisation: PARTOUT ! JE SUIS PARTOOOOOOOUT !
Nom du perso [Rp]: Krasghârn
Phobie/ Pouvoir: Psychophobie / Redbull-Morphine
Objet(s) magique(s): Bouton qui joue du Garou pour faire fuir les bêtes sauvages (3 utilisations restantes)
Groupe: Klems
Nicomanga
Inyo
Poivre
Salow
Eustache
Classement [Rp]: 10252 ligue M

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Père Castor » 14 Fév 2013, 17:19

Krasghârn vient de vaincre sa phobie de complètement péter un boulon et de faire de grosses conneries.

Il devient un gros sociopathe et devient l'expression même de sa phobie (Ce qui est un petit peu con en fait)

Oh et il gagne un pouvoir en devenant Voyageur (Histoire de torturer de jeunes enfants).

Il a le pouvoir d'invoquer une sorte de poupée vaudou d'un mètre, qui marche à ses cotés et qui lui obéira. Cette dernière aura le pouvoir de l'empathie. Elle pourra s'imprégner de la personnalité de ses adversaires et se battre pour Roman.

Bien sûr, des capacités un peu ouate ze feuque, pourront être débloquées par la suite.

Bienvenue dans Dreamland /o/
Moi quand je lache des caisses ... Elles sont en métal !
Avatar de l’utilisateur
Père Castor
Conteur
 
Messages: 19382
Inscription: 12 Aoû 2010, 22:26
Phobie/ Pouvoir: Créer la réalité
Classement [Rp]: Inclassable

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Père Castor » 25 Sep 2013, 00:34

Krasghârn est mort, tué par Arka le Voyageur Killer, classé 4e de la Special League

Il perd son statut de Voyageur et redevient rêveur.

Il doit éditer sa fiche pour rajouter une nouvelle phobie qu'il pourra vaincre au bout de 5 Rp' Rêveur de 20 lignes minimum
Ces Rp's seront des Rp' où il n’interagira avec aucun personnage et où il fera des rêves classiques. La fréquence de post est limité à un rêve par jour IRL.

Passé ces 5 Rp's, il postera à la suite de ce message son nouveau combat de phobie (Nouvelle phobie donc)

Et il pourra redevenir Voyageur du Dreamland.
Moi quand je lache des caisses ... Elles sont en métal !
Avatar de l’utilisateur
Père Castor
Conteur
 
Messages: 19382
Inscription: 12 Aoû 2010, 22:26
Phobie/ Pouvoir: Créer la réalité
Classement [Rp]: Inclassable

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Krasghârn » 29 Sep 2013, 20:33

La robotique… L’avenir de l’humanité… Il paraît. Krasghârn, lui, avait toujours trouvé cela effrayant. Des hordes déshumanisées pour remplacer l‘homo sapiens sapiens ? Des êtres sans conscience, ne faisant aucune distinction entre le bien est le mal, froidement objectifs…
Mais le problème ne s’arrêtait pas là pour lui. Il avait toujours eu de gros soucis pour communiquer avec les machines. Utiliser ne serait-ce qu’un téléphone portable relevai même du calvaire, sans raison rationnelle… Était-ce, comme pour Willy Loman et son magnétophone, la marque d’un sentiment d’être dépassé par un monde en constante accélération ? Ou bien un traumatisme à la suite de la mort de son ami imaginaire, broyé par une moissonneuse batteuse ? Il ne le savait pas, mais cette phobie était très handicapante.

-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-/-

Krasghârn ouvre les yeux dans un couloir. Les murs sont couverts de circuits, câblages et autres appareils électroniques.

-C’est quoi, ce trip ?

Puis un bruit d’aspiration se fait entendre alors qu’une porte coulisse dans le mur, ouvrant l’accès à une salle. Une voix résonne dans un haut-parleur :

http://192.20.225.36/tts/speech/dd4824d45efaec790a693bc32d94e181.wav

-Plaît-il ? Eh, c’est quoi, cette histoire ? J’ai rien demandé, moi !

http://192.20.225.36/tts/speech/dd4824d45efaec790a693bc32d94e181.wav

La voix tourne ainsi en boucle, entêtante, si-bien que l’adolescent n’a bientôt d’autre choix que de passer la porte ou devenir fou.
La salle dans laquelle il rentre est blanche, vide et très lumineuse.

http://192.20.225.36/tts/speech/a7ba895beaa92bf7b05df7f27c24da79.wav

-Pardon ?

Le sol se met alors à trembler dans tous les sens. Krasghârn ne doit de garder son équilibre qu’à ses bons réflexes. Sitôt le sol arrêté, la voix reprend.

http://192.20.225.36/tts/speech/ea6d579b6c6e86e5b6d3aaa1153051ed.wav

-Quoi ?

Une balle rouge fonce vers le visage de Krasghârn, qui l‘évite de justesse.
Les divers tests se succèdent ainsi, jusqu’à ce que la voix annonce le succès du garçon. Il es soulagé, jusqu’à ce qu’une autre porte ne s’ouvre.

http://192.20.225.36/tts/speech/7348293d7c344e41f3414590ab7acfec.wav

Il est de moins en moins rassuré.

-Je peux pas rentrer chez moi, plutôt ?

La voix insiste.

-Non, mais ça ira.

Deux portes s’ouvrent. Des bras robotiques en jaillissent et saisissent le rêveur.

-Lâchez-moi, bordel ! Eh !

Il est immédiatement immobilisé sur une table par d’autres bras.

http://192.20.225.36/tts/speech/d4586b51f80d34579851fe727f2a9715.wav

C’est alors qu’un écran s’allume :

http://www.youtube.com/watch?v=YtdWHFwmd2o

Aussitôt, un être entre dans la pièce. Il a une apparence humanoïde.

Image


-Qu’est-ce que vous me…

Les mots se figent dans sa gorge alors qu’une seringue lui injecte un liquide qui le tétanise. Mais si ses nerfs moteurs sont neutralisés, ses nerfs sensitifs, eux, fonctionnent toujours. Il sen les scalpels s’affairer sur ses chers, les pointes déchirer sa peau, scier ses os… Il finit par perdre connaissance.
La musique s'est tu. Il se réveille, mais n'est plus sur la table. Lui ? Pas vraiment. Son corps est éparpillé partout dans la salle. Un petit robot jauge les organes ou en parlant.

-Un foie ? Pas utile. Un cœur en parfait état, on en manquait justement. Ah, vous êtes réveillé ?

Il se retourne vers Krasghârn.

-Nous sommes désolés, autant que puissent l’être des algorithmes, de n’avoir pu garder votre corps en l‘état. Nous avons aussi greffé dans votre esprit une puce qui contrôlera vos faits et gestes. Nous n’avons gradé votre conscience que parce qu’elle est nécessaire à la vie de ce cerveau, car c’est de lui que nous avons réellement besoin.

En effet, Krasghârn réalise qu’il n’est plus qu’une paire d’yeux et d’oreille reliées à un encéphale.

-Mais ! Qu’est-ce que vous m’avez fait ?

-C’est très simple. Nous allons faire le tri dans vos organes, et vous constituer un corps bionique capable de servir au mieux nos intérêts. Il va de soi que vous en récupérerez la plupart. Nous n’avons pas autant de pièces que nous le voudrions, ces derniers temps… Ah, et ne vous étonnez pas, la puce transmet également vos pensées, comme les insultes dont vous m’arrosez si gentiment…

Une porte s’ouvre, et les résidus organiques sont ramassés.

-Il est temps que ces tissus soient utilisés pour le bien commun.

-Va te faire voir, saleté de machine ! Rends-moi mon corps !

-Ne vous inquiétez pas, ou sera bientôt fini. Vous ne contrôlerez plus vos pensées après le prochain traitement… C’est bon pour vous, non ? Vous ne souffrirez plus.

-Arrête ça, Rend moi mon humanité !

-Désolé, ce mot est un blasphème, ici-bas. Et comment voulez-vous que le Tout se développe sans de généreux donateurs tels que vous ? En plus, vous avez passé les tests avec brio, il me semble. Cela fait de vous une denrée précieuse…

-J’en ai rien à foutre, de votre projet à a con ! Vous, les machines, j’ai toujours su que vous étiez des tarées !

-Laissez-moi vous prévenir d’une chose. La puce qui est implantée en vous est un excellent moyen de faire comprendre aux sujets comme vous où est leur intérêt.

Aussitôt, Krasghârn ressent une décharge électrique parcourir son corps tout entier. Assez curieux, puisqu’il n’a plus de corps.

-Si votre corps n’est plus là ; les zones cérébrales qui y sont associées n’ont pas bougé, vous savez ? Ces décharges vous tiendront hors d’état de vous rebeller avant de passer à la phase suivante, l’état végétatif psychique.

Une nouvelle décharge lui donne une sensation de spasmes dans tout le corps.
Les chocs successifs le font atrocement souffrir, an dans ses membres imaginaires que dans d’autres qui n’ont jamais existé. Puis il entend une voix dans sa tête.

-Synchronisation terminée. Mise en route de la phase 2.

-C’est quoi, ça, encore ?

Puis tout se trouble. Sa vision, son ouïe, ses idées… Il ne peut plus penser de manière cohérente. Puis tout revient et il réalise.

-Putain, ils le font ! Ils prennent le contrôle de mon unité organique de stockage des données avec prise de décisions semi-autonome !

En effet, Krasghârn vire au bizarre. Il pense moitié humain, moitié machine. Il est en train de se perdre.

-Je dois pas les laisser me faire ça ! Je dois résister !

Un duel psychique s’engage alors entre biologique et mécanique. Mais, malgré toute se bonne volonté, il perd pied.

-Mince, je peux…

Son cerveau ralentit, peu-à-peu perdu au profit du réseau qui en prend le contrôle.

-…pas…

Le chemin de la conscience s’efface devant lui.

-…lutter…

Ses dernières pensées cohérentes se forment. Il se demande si sa perte d’humanité est réellement un problème, si en fin de compte, il n’était pas pire d’appartenir à cette race décadente, selon Nietzsche.
Il sent l’étreinte se desserrer, comme si les bras qui l’attiraient vers l’abysse avaient perdu en vigueur. Il remonte à la surface de sa conscience.
La machine semble paniquer.

-Erreur système. Déverrouillage pleine puissance.

Mais C’est trop tard. Krasghârn a compris ce qui a fait reculer la machine. Pendant que les restes de sa conscience se concentraient sur la philo, le programme avait été confronté à l’abstraction, concept qu’il ne comprenait pas.

Il ploie avec effroi;
Chaque pas que tu fais semble creuser sa tombe.


Alors qu’il était de nouveau poussé vers l’oubli, il se concentre sur le poème et la musique Mazeppa, d’Hugo et de Liszt, respectivement. Il se concentre sur ce qu’ils incarnent, sur les sentiments qu’ils lui évoquent. Il laisse libre cours à sa sensibilité. La froide emprise électronique peine à attraper une conscience ainsi formatée, mal adaptée à son éreinte.
Ainsi épaulé par les Krasghârntiques, Krasghârn (no pun intended) repousse la mort de son âme. De toutes ses forces, il lutte. La conscience part, revient.

-Erreur système. Perte du contrôle.

Enfin le terme arrive... il court, il vole, il tombe,


La puce commence à faiblir. La porte s’ouvre en chuintant alors que cinq robots armés entrent à toute allure dans la pièce. Krasghârn a désormais repoussé l’intrusion. Les robots pointent leurs armes sur le cerveau et tirent. Devraient tirer.
En pleine action, ils s’arrêtent. Ils semblent hésiter.

-Je vous voie…

Krasghârn est désormais dans leur serveur local de contrôle. Par l’intermédiaire de la puce, il est remonté plus haut que sa propre surface. Outrepassant son dégoût de la technologie, il est en eux.

Et se relève roi !


Les robots se tournent les uns vers les autres et font feu simultanément. Ils sont immédiatement détruits, sauf un, que Krasghârn fait tirer sur les machines et ordinateurs alentour. Krasghârn sent des parties de lui s’éteindre. Puis le robot se déconnecte, alors qu’une autre escouade entre dans la pièce. Krasghârn n’a pas de contrôle sur eux. Ils doivent dépendre d’un autre serveur. Néanmoins, ils ne tirent pas.
Krasghârn ne comprend pas, mais cela n’a pas d’importance. Il perd quasiment connaissance. L’effort fut trop intense. Il ne peut qu’entendre une voix :

-Inutile de le tuer. Il n’est plus dangereux. Quant aux expériences, elles seront désormais inutiles ; nous ne pourrons pas le soumettre : il n’a plus peur de nous…
Avatar de l’utilisateur
Krasghârn
Machinateur global
 
Messages: 5616
Inscription: 11 Mar 2012, 00:19
Localisation: PARTOUT ! JE SUIS PARTOOOOOOOUT !
Nom du perso [Rp]: Krasghârn
Phobie/ Pouvoir: Psychophobie / Redbull-Morphine
Objet(s) magique(s): Bouton qui joue du Garou pour faire fuir les bêtes sauvages (3 utilisations restantes)
Groupe: Klems
Nicomanga
Inyo
Poivre
Salow
Eustache
Classement [Rp]: 10252 ligue M

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Père Castor » 02 Oct 2013, 01:28

Krasghârn vient de vaincre sa phobie et devient Voyageur.

Hélas de toute cette péripétie, seul son cerveau en réchappa...
Roman devient Voyageur et obtient un corps de machine avec un cerveau humain.

Il devient le premier Voyageur Cyborg de Dreamland.
Moi quand je lache des caisses ... Elles sont en métal !
Avatar de l’utilisateur
Père Castor
Conteur
 
Messages: 19382
Inscription: 12 Aoû 2010, 22:26
Phobie/ Pouvoir: Créer la réalité
Classement [Rp]: Inclassable

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Père Castor » 22 Fév 2015, 02:17

Krasghârn est mort, tué par Drake le seigneur des vampires.

Il perd son statut de Voyageur et redevient rêveur.

Il doit éditer sa fiche pour rajouter une nouvelle phobie qu'il pourra vaincre au bout de 5 Rp' Rêveur de 25 lignes minimum
Ces Rp's seront des Rp' où il n’interagira avec aucun personnage et où il fera des rêves classiques. La fréquence de post est limité à un rêve par jour IRL.

Passé ces 5 Rp's, il postera à la suite de ce message son nouveau combat de phobie (Nouvelle phobie donc)

Et il pourra redevenir Voyageur du Dreamland.
Moi quand je lache des caisses ... Elles sont en métal !
Avatar de l’utilisateur
Père Castor
Conteur
 
Messages: 19382
Inscription: 12 Aoû 2010, 22:26
Phobie/ Pouvoir: Créer la réalité
Classement [Rp]: Inclassable

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Krasghârn » 22 Fév 2015, 13:43

Avatar de l’utilisateur
Krasghârn
Machinateur global
 
Messages: 5616
Inscription: 11 Mar 2012, 00:19
Localisation: PARTOUT ! JE SUIS PARTOOOOOOOUT !
Nom du perso [Rp]: Krasghârn
Phobie/ Pouvoir: Psychophobie / Redbull-Morphine
Objet(s) magique(s): Bouton qui joue du Garou pour faire fuir les bêtes sauvages (3 utilisations restantes)
Groupe: Klems
Nicomanga
Inyo
Poivre
Salow
Eustache
Classement [Rp]: 10252 ligue M

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Krasghârn » 26 Fév 2015, 22:19

Phobie : Psychophobie (peur de l'esprit)/ Psychopathophobie par extension

[Euuh... Je tiens à préciser que je considère mon perso comme rêveur jusqu'à l'avant-dernière ligne. Toute capacité ouate ze feuque qu'il utiliserait n'est pas à voir comme une tentative de suggestion ou d'influençage du meujeu (comme pour la fin du rêve technophobique), juste comme, bah du rêve, quoi.

Devrait pas y'avoir de problème, je tenais juste à ce que ça soit clair.]


Pour rappel, mort de Prismos.


J'ai toujours été un peu différent. Souvent à l'écart, j'ai mis du temps avant de trouver ma place dans ce monde, et une chose était sûre, cette place n'était pas au milieu des autres. Je m'étais au cours du temps bâti une armure de rationalité et de froideur; elle me protégeait d'un monde que je ne comprenais pas et qui ne me comprenait pas. Pour moi, leurs "émotions" n'étaient que des traces de névroses, des manques affectifs inhérents à l'homme et que seuls moi et une poignée d'autres avions réussi à vaincre. Ils avaient des sentiments, des opinions, j'avais des certitudes. Mais un matin, sans que je sache pourquoi, cette armure avait volé en éclats. Je m'étais éveillé d'un sommeil sans rêve, avec la sensation que ma tête venait d'être broyée, et j'étais empli d'une profonde tristesse.
En regardant autour de moi, j'avais vu des somnifères éparpillés sur la table de nuit. C'est là que j'en ai déduit que j'avais essayé de me suicider. Ce n'est pourtant pas ça qui m'a bouleversé. La nécessité et la futilité de ma mort sont des idées que j'ai depuis longtemps accepté. Non, ce qui m'a surpris, terrifié, même, c'est de n'en avoir aucun souvenir. J'avais toujours vu ma mort comme un acte posé, prémédité et parfaitement réalisé, ne laissant aucune place à l'échec : à mon image. Les pilules sont trop aléatoires, jamais je ne les aurais employé dans ce but. Du moins, pas si j'avais été dans mon état normal. Quelque-chose avait cloché. Pendant quelques minutes, voire quelques heures, j'avais cédé, et c'était ce qui m'effrayait.

Cette peur, qui peut sembler normale, et sans conséquence pour la plupart, a été la petite brèche qui a suffit à me faire basculer. Cette terreur permanente de céder mentalement, et de commettre l'irréparable a peu à peu rongé ma carapace et a fait vacillé mes certitudes : moi était un autre qui pouvait me tuer. Et le pire était que je restais en contrôle. C'était bien moi qui agissais. Pas de perte de conscience, juste de raison.


Seule ma façade restait, je l'espère, inchangée par ce bouleversement profond.

C'est dans cet état de paranoïa, qui durait depuis plusieurs semaines déjà, que j'allai ma coucher un soir.

Musique

J'ouvris les yeux dans mon lit. Pris au piège entre la douceur de la couette et la mollesse du matelas, je ne pus que me réjouir d'être encore en vie pour la journée qu'annonçaient les quelques rais de lumière qui filtraient à travers mes rideaux. J'étais encore moi-même, libre de mes choix. Après les « cinq minutes de plus » traditionnelles, je m 'extirpai presque de force de ce confortable refuge.

-Encore une nuit sans rêve , songeai-je, soulagé. Les rêves n'ont jamais été nécessaires à l'homme. Ils ne sont que des parasites issus d'un inconscient pourri ; un inconscient qui gâte l'individu trop faible de l'intérieur.

C'est alors que des coups résonnèrent à la porte de mon appartement. Rapides, brefs et secs. Je jetai un coup d’œil à mon réveil seulement pour constater que les chiffres rouges qui brillaient habituellement sur l'écran noir étaient éteints.

-Je dois avoir des piles de rechange dans le tiroir de la table de nuit. Quoiqu'il en soit, mon visiteur est bien matinal...

Je me réveillais habituellement aux alentours de six heures du matin. Oui, c'était réellement très tôt
pour une visite. D'autant que, s'il s'était agi d'une connaissance, cette dernière n'aurait pas manqué de me prévenir par un sms ou un coup de fil avant d'arriver.

-Le propriétaire ? Non, je suis à jour sur mon loyer. La police ? Ils se seraient annoncés.

Les coups se répétèrent, toujours aussi agressifs. Je commençai à redouter des intentions néfastes chez la personne qui les assénait, mais cette hypothèse tranchait totalement avec la faiblesse des chocs. Je n'arrivai pas à cerner mon visiteur, et ça ne me plaisait pas,

Aussi me saisis-je d'un couteau en passant par la cuisine. Je le glissai dans ma poche et continuai d'avancer vers la porte. Peut-être cela vous semblera-t-il un peu extrême, c'était néanmoins une précaution habituelle pour moi. Où est le mal, après tout ?

J'arrivai dans le vestibule au moment où une troisième salve retentissait. Je me mis à parler assez fort pour être entendu :

-Monsieur, dis-je, ou Madame ; je vous demande pardon, mais le fait est que je dormais, et vous vîntes frapper si doucement à ma porte que je n'étais sûr de ce que j'avais entendu -j'ouvris alors la porte en grand ;- les ténèbres et rien d'autre.

Du silence opaque qui me faisait face, seul un murmure se détacha : «Tremens». Une étreinte glacée enserra mon torse, tandis que mes forces me quittaient.

Je refermai précipitamment la porte et reculai de plusieurs pas, avant d'éclater de rire. Un courant d'air dans la cage d'escalier, et me voilà dans tous mes états ! Que je suis pathétique, ridicule, naïf et superstitieux ! Encore hilare de ma propre surcharge émotionnelle, je repars vers mon lit. Ces... événements -appelons-les ainsi- m'ont au-moins redonné l'envie de me reposer à nouveau !

Je retraversai ainsi tout l'appartement, posai le couteau sur ma table de chevet et m'allongeai sur le matelas. La couette remontée jusqu'à mon menton, je me préparais à me rendormir.

Je n'y parvins pas.

Les coups avaient repris. Toujours les mêmes, violents, mais délicats. Les yeux grand ouverts, dans le noir, j'écoutais. Un choc, puis deux, puis trois, puis d'autres. Cette fois, ils ne s’arrêtèrent pas. Ils pleuvaient, comme s'ils voulaient ne jamais cesser. La terreur m'envahit. Les coup continuaient. Je saisis mon couteau, aveuglé par la peur et la colère, et fonçai vers la porte, quand je fus stoppé net dans mon élan. Les coups ne venaient pas de la porte. C'était à la fenêtre qu'on frappait ainsi. Et je vivais au cinquième étage d'un immeuble, en ville. Qui donc pouvait...

Je voulais, non, je devais en avoir le cœur net. Avançant avec précaution dans le vacarme assourdissant, j'ouvris d'un grand mouvement les volets. Les coups cessèrent immédiatement, et restai sans voix. Il n'était pas six heures, comme je l'avais imaginé ; dehors, la nuit était encore noire, et noyait le monde dans son inextricable étreinte.

-Mais... Tout-à-l'heure... Il y avait de la lumière qui...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Faisant voler en éclat le silence qui s'était alors installé, une masse noire se projeta par la fenêtre et pénétra dans ma chambre. Cette forme poussait des cris atroces tout en virevoltant à travers toute la pièce. Je me jetai au sol et couvris mon visage de mes mains pour le protéger de cette tempête. J'entendais des objets tomber et se briser au milieu des hurlements de la chose qui se mêlaient aux miens.

Puis tout cessa.

Quand j'osai enfin relever les yeux, je ne constatai rien du chaos auquel je m'attendais. Tout était parfaitement en ordre. Devant moi, perché sur le buste de Red Hood qui trônait sur mon étagère, se tenait un corbeau.

Un corbeau ? C'était donc lui qui frappait ainsi ? Cette fois, néanmoins, je ne ris pas, comme la fois d'avant. Mon cœur battait encore la chamade, et ma seule envie était de chasser ce volatile importun et de retourner dormir.

Tout en me calmant, je m'approchai de cet oiseau de mort et commençai à agiter les bras pour l'effrayer, mais il ne bougeait pas. Il se contentait de me fixer avec les billes noires qui lui servaient d'yeux. Je n'osais me rapprocher plus près de ses serres et de son bec acérés. Sa tête oscillait par à-coups, tantôt à droite, tantôt à gauche, mais il ne me quittait jamais du regard. Enfin je le résolus à faire un pas de plus en avant.

-Pas la peine, gamin, tu peux rien contre moi.

Nul mot ne peut décrire le mélange de surprise et de panique qui s'empara de moi à ce moment là. Je tombai à la renverse face à ce... à cette chose qui arborait le physique d'un corbeau mais parlait d'une voix humaine, terrifiante de banalité.

-Que... Comment ?

-Ah, j'adore ce coup-là... Ils réagissent toujours comme ça. Bref. Ce qui se tient fièrement devant toi, mon grand, c'est une entité de loin supérieure à vous-autres stupides humains. Je visite certains d'entre vous, ceux qui ont un profil... intéressant. Et tu as l'honneur, ou plutôt la malchance, d'en faire partie.

Petit à petit, je commençai à me remettre. Même si cette créature était fort improbable, elle n'en était pas moins présente en chair et en plume à quelques mètres de moi. J'acceptai donc cette réalité, non sans de nombreuses interrogations que je gardais néanmoins pour plus tard.

-De quoi parlez-vous ? J'avoue ne rien comprendre à votre discours...


-Ce ton pompeux... Vous me dégoûtez, toi et tes semblables. Bref. J'ai un boss, et il a besoin d'esprits. Je prends le tien avec moi. D'habitude, je réveille des souvenirs douloureux provoquer le rejet, mais t'as l'air trop stupide pour en avoir. En gros : laisse-toi faire, ça sera plus facile pour tout-le-monde.

-Vous allez... me tuer ?

-Mais non...Vois-tu, mon boss a besoin d'esprits. Il nous faut donc un gars comme toi, qui en veut plus. Mais vous autres humains avez des réflexes de protection stupides. Quand vous avez peur de votre propre esprit, comme vous êtres trop faibles pour l'éjecter, vous l'enfermez. Et vous vous croyez enfin rationnels, débarrassés d'un inconscient et d'une touche de folie encombrants. Du coup, il est assez dur à récupérer. Mais t'inquiètes, on a des méthodes pour ça.

La chose venait de me présenter sa funeste mission.

-Vous voulez me rendre fou, c'est ça ?

-Tu poses trop de questions. Viens là.

Alors, sans qu'aucune source de lumière n'apparaisse, l'ombre du corbeau s'étendit jusqu'à mes pieds, puis commença a me recouvrir.

-Non ! Vous ne m'aurez pas ainsi !

Mais d'avoir pu esquisser le moindre geste, mon corps tombait inconscient, et je fus aspiré dans des ténèbres si épaisses qu'elles semblaient solides.

Je tombai pendant des heures. Ou quelques secondes. Je ne sais pas. Je me rappelle juste la voix du corbeau qui disait « Laisse-toi faire, ça sera rapide ».

Musique

Sans que j'en ai eu conscience, la chute avait cessé. Un instant, je tombais, le suivant, je marchais dans le noir. Je n'y voyais rien, pourtant je savais où j'allais.
Puis la lumière se fit, et je repris mes esprits. J'étais dans un couloir aux murs tapissés de visages. Des faces de porcelaine blanche, certains souriants, d'autres neutres. Leurs bouches, lorsqu'elles étaient ouvertes, étaient des puits de ténèbres, et leurs yeux -les miens, constatai-je- étaient braqués sur moi.

-Qu'est-ce-que c'est que cette horreur ? pensai-je. Quel genre de dégénéré pourrait créer une telle chose ?

Pas seulement les murs, réalisai-je soudain ; le plafond et le sol également. Voyant sur quoi mes pieds reposaient, mon cœur fit un sursaut, et mes jambes perdirent toutes leurs forces. Je m'écroulai sur ce pavage immonde. Je ne sais pas si je perdis connaissance, à ce moment là, mais la surface qu'avait rencontré ma joue était resté froide, quelqu'ait été la durée du contact.

-C'est immonde ! Était la seule pensée cohérente que mon esprit choqué parvenait à formuler. Je me relevai précipitamment, les membres encore tremblants, et commençai à courir. Je trébuchai sur le sol inégal, les yeux des choses me suivant, ne me lâchant jamais. Plus j'avançais, plus il en apparaissait, alors je continuai à courir.

Encore une fois, je ne peux affirmer combien cela dura. Mais petit à petit, ma raison parvint à reprendre le contrôle, et je m’arrêtai. Je n'étais pas essoufflé, comme j'aurais pu m'y attendre. Autour de moi, les visages avaient changé. Leurs émotions semblaient plus puissantes. Alors que certains riaient, la bouche grande ouverte, d'autres étaient tordus dans des grimaces de souffrance. Mon cœur s'était calmé, mais j'étais tétanisé par ces protubérances informes. Ma respiration se faisait irrégulière et mes poumons commençait à me faire souffrir.
C'est alors qu'un bruit provint des ténèbres qui me faisaient face. Le son écœurant d'un abcès qui crève, plusieurs fois.

-Qui est là ?

J'entendis alors ce qui semblait être une succion laborieuse, puis une déglutition.

-Qu'est-ce-que c'est que ça, encore ?

Sans que je sache pourquoi je marchai vers la source de ses bruits. La terreur me tordait les boyaux. Ces lieux étaient malades, corrompus, dégénérés. Vomis par l'esprit malsain d'un fou névrosé, rongé par quelque-chose qui n'était pas humain. Pourtant je continuais de m'y enfoncer, plongeant toujours plus outre dans cette antre de démence. Les ombres s'écartaient devant moi, et se refermaient dans mon dos, révélant puis ravalant inlassablement de nouvelles faces de plus en plus marquées.

Le festin que j'entendais devait se rapprocher, car les bruits devenaient de plus en plus forts. Tâchant de le localiser, j'aperçus soudain une forme, petite, accrochée à l'un des visages. Elle se plaqua une fraction de seconde sur le mur, puis s'en décolla. La succion résonna encore sur les murs, puis le phénomène recommença. Je m'étais alors suffisamment approché pour voir de quoi il en retournait.

-Te revoilà, mon jeune ami ! Cet endroit est-il à ton goût ?

Le corbeau avala le morceau d’œil qui pendait de son bec en un seul mouvement, puis inclina la tête vers moi, laissant borgne le visage empreint d'une joie aveugle sur lequel il était perché.

-Parce-qu'il est au mien ! Glups.

Devant cette désinvolture, la colère me saisit.

-On arrête les jeux ici. Ramènes-moi chez moi. Tout de suite.

Il y avait dans ma voix le peu de conviction que j'étais parvenu à réunir. Elle ne masqua pas ma peur, loin de là.

-Chez toi ? Mais on y est !

L'oiseau sauta de son perchoir et vola à travers le couloir pour se poser sur une face grimaçante,

-On est même plus chez toi que tu n'y as jamais été...

-RAMENES-MOI CHEZ MOI !

J'avais hurlé sans m'en rendre compte. Je me rendis compte que ma voix sonnait faux.

-TOUT-DE-SUITE, PUTAIN ! J'EN AI MARRE DE CES CONNE...

Alors la voix du corbeau m'interrompit. Elle n'était plus du tout moqueuse et légère.

-Tous ces sentiments que tu as opprimés...

Les sons qui sortaient de son bec étaient graves et puissants. Ils occupaient tout l'espace autour de moi, m'attaquaient de tous les côtés. S'ils avaient été solides, j'aurais été broyé sur place.

-...toutes ces émotions que tu as refoulées...

Alors je réalisai que le corbeau n'était pas seul à parler. Toutes les bouches qui m'entouraient récitaient le psaume que j'entendais en cet instant. Tous les visages, grimaçants, hurlaient les mêmes phrases à l'unisson.

-...tu croyais les avoir fait disparaître ? Tu les as juste enfermées dans un coffre que tu croyais inviolable. Mais à jouer avec la conscience, on perd souvent plus qu'on ne mise. Et toi, mon jeune ami, toi...

Les faces se turent. Seule la voix du corbeau résonna dans le couloir autrement silencieux.

-...tu as perdu.

Alors les visages se mirent à pleurer et à vomir un liquide noir. Il ruisselait sur leurs faces blanches et s'accumulait sur le sol, faisant ressortir encore les masques de porcelaine qui couvraient le sol. Le corbeau, posé sur le sol, s'enfonçait peu à peu dans cet pétrole luisant.

-Par trois fois, tu es né. Et par trois fois, tu es mort. Par trois fois, tu vas renaître, et par trois fois, tu vas mourir. Enfin, tu seras à nous.

Il disparut tout-à-fait dans le liquide opaque qui m'atteignait les chevilles. Alors, quelque-chose tomba derrière moi. Je me retournai à temps pourvoir un visage terrorisé flotter quelques secondes avant de sombrer, ne laissant sur la surface huileuse que mon reflet pour me fixer. L'expression y était la même.
Puis un second masque se décrocha. Puis un autre. Ils tombaient en masse. Le couloir entier s'effondrait derrière moi, et le liquide montait. Je devais partir d'ici. Je me retournai alors et me mis à courir. Vers où ? Vers quoi ?

-Tout sauf ça. Pensai-je. Tout sauf ça.

Je pataugeai plus qu'autre-chose, mais j'avançais, c'était tout ce qui importait. Autour de moi, les visages tombaient de plus en plus vite.

-Tout sauf ça...

Avec du pétrole jusqu'aux genoux, tous mes efforts semblaient vains. Je m'engluais dans cette mélasse inextricable, vomie, à en croire cet oiseau, par mes émotions trop longtemps honnies. Ridicule, quand on y pense.
Pour ne rien arranger, je commençais à m'essouffler. La fatigue qui n'existait pas quelques minutes auparavant avait fondu sur moi en un instant. Je ne tiendrai pas longtemps. Mais je continuais tout-de-même.

La lumière diminuait alors que le liquide montait. J'étais désormais immergé jusqu'à la taille, mais avançai presque en aveugle. Je savais seulement qu'il fallait aller tout droit.
Derrière moi, j'entendais les visages se décrocher. Je ralentissais, embourbé comme je l'étais, pourtant ils ne semblaient pas me rattraper. C'est là que j'aurais dû me rendre compte que tout ça n'était qu'un jeu destiné à distraire un observateur puissant, mais, alors, seule la fuite comptait. Je courais toujours plus outre.

Je n'en pus soudain plus. Je m'arrêtai, vide de mes forces. Tous mes efforts et ma volonté étaient concentrés dans mon maintien. Je ne devais pas tomber dans cette mer de ténèbres. Partout autour de moi, les murs en étaient désormais recouverts ; les visages n'étaient même plus reconnaissables. Néanmoins, les quelques yeux qui demeuraient visibles me fixaient toujours.

Soudain, le silence.

Je jetais un coup d’œil par dessus mon épaule ; plus rien ne bougeait. Seules quelques bosses noires que je devinais être des faces de céramique flottaient sur l'huile autrement parfaitement lisse.
Je me remis prudemment à marcher. Enfin, c'était mon projet. Car alors la surface creva juste devant moi et le corbeau en surgit, oiseau de malheur couvert d'un pétrole luisant et poussant des croassements enragés.

Je poussai un hurlement de terreur en tombant à la reverse. Mais tandis que je m'attendais à m'enfoncer dans la mélasse épaisse dans laquelle je pataugeais l'instant d'avant, je ne sentis rien. Il me fallut une bonne seconde pour réaliser que je ne chutais pas seul. Un trou s'était ouvert dans le sol, et je tombais désormais avec plusieurs faces, tandis que le flot noir se déversait autour de moi. Puis le trou disparut et je compris que le liquide s'y était engouffré pour mieux me broyer lorsque la chute atteindrait son terme.

Alors ma tête heurta une surface dure comme de la roche, et ma nuque se brisa. Puis mon torse fut projeté sur une autre paroi, et je sentis mes côtes rompre, et leurs éclats s'enfoncer dans ma chair. A partir de là, je ne ressentis plus rien. Je m'écrasai simplement au sol, dans une obscurité totale. Ma gorge s'emplit de l'épais liquide, et je perdis connaissance.




Musique

Quand je rouvris les yeux, j'étais assis sur une chaise. Après que mes yeux se soient accoutumé à l'obscurité, je discernai la pièce dans laquelle je me trouvais. Les murs étaient des grillages couverts d'une substance semblable à la chair, qui pulsait, comme si elle eut été vivante.

De derrière les cloisons, des bruits divers me parvenaient. Des gémissements, des cliquètements et, très lointain, ce qui me sembla être un coup de feu.

De ce qui venait de m'arriver, je n'avais alors aucun souvenir. Ils reviendraient plus tard, mais je ne le savais pas encore.

Alors que je m'accoutumais à l'obscurité, je constatai que, devant moi, se trouvait une poupée. 30 centimètres environ, en toile à sac déchirée par endroit. Elle était sur un tabouret, immobile, et me regardait fixement des ses yeux noirs et vides.

Puis le mur explosa.

La partie en chair fut arrachée du grillage, révélant dans chaque direction des cages similaires, chacune contenant un clone de moi même. Tous étaient apparemment immobiles une seconde plus tôt, et s'éveillaient à présent. De ma droite provenaient des gémissements terrifiants. De ma gauche, rien.

Je n'eus pas le temps d'en constater plus car mon propre corps se mit à bouger, contre ma volonté. Mon bras gauche saisit la poupée et l'approcha de mon visage. Ma tête se mit à pendre en arrière, comme si toute force l'avait quittée. Les yeux de la poupée étaient désormais à dix centimètres des miens.

Ma main droite se dirigea vers la boule qui servait de tête à la poupée. Alors, très délicatement, mon index et mon pouce se posèrent de part et d'autre de sa face, et la redressèrent. Alors, ma propre tête se remit droite, dans l'axe de mon dos. J'étais face à cette boule de chiffons, qui me dévisageait. Puis une sorte de comptine résonna dans ma tête.

Cling, cling.

Ma main se mit à osciller de droite à gauche, et la tête de la poupée suivait le mouvement. Avec effroi, je réalisai qu'elle n'était pas seule. Mon propre cou bougeait de la même manière, et ma tête bringuebalait identiquement. Très vite, je fus pris de nausées, et de crampes dans mon cou. Mais je ne pouvais pas me contrôler. Pas même esquisser une grimace de douleur. Cela continua, longtemps.

Cling, cling.

Puis des bruits de pas. Ils ne résonnaient pas dans cette pièce sans murs et sans plafond, simplement divisée par des grillages, mais ils se rapprochaient. J'entendais ma voix, qui accompagnait ces pas.

-Putain ! Arrêtez !

Mon esprit voulait hurler, lui aussi. Appeler au secours. Mais, alors que les pas atteignaient ma cellule, mon regard croisa celui de l'autre moi alors que ma tête s'immobilisait. Ils étaient emplis d'une terreur sans nom. Alors ma bouche articula ces mots :

-J'ai un tour à te montrer...

Mes doigts accentuèrent la pression sur le crâne de la poupée, et d'un coup sec, firent pivoter ma tête d'un demi tour. Je m'effondrai, noyé dans l'inconscience.


Musique

Je rouvris les yeux, sans aucun souvenir de ce qui m'était arrivé quelques instants auparavant. En fait, non. Je n'ouvris pas les yeux, puisque, comme je m'en aperçus après un certain temps, je n'avais pas de paupières. Pire : je n'avais pas de corps. Je n'avais conscience que de mes yeux, grands ouverts, et du silence absolu qui m'entourait.

Alors que les secondes passaient, je réalisai où j'étais. Ou plutôt dans quel état. Je flottais dans un bocal. Mes yeux, probablement mon cerveau, et rien d'autre. Sur le moment, cela ne me choquait pas. A vrai dire, la logique des rêves est différente de la nôtre.

Soudain, un miroir tomba devant le bocal. Cela m'aurait fait sursauter si j'avais eu des muscles.
Quoiqu'il en soit, je me voyais à présent, et mes hypothèses furent confirmées : j'étais bien un cerveau relié à des yeux. Mais alors je constatai, sur le sommet de mon encéphale, une sorte de créature, une araignée toute faite de métal.

-Hein ? Qu'est-ce-que c'est que cette chose ?

Alors l'araignée leva deux pattes. Des membres effilés, munis d'une aiguille d'au-moins quinze centimètres.

-Oh putain !

Elle les enfonça alors dans mon cerveau. Bien-sûr, je ne sentis rien, mais la tension était là. Cette chose était en train de charcuter mon organe le plus important, et j'étais impuissant à réagir. Alors, elle les retira, apparemment insatisfaite, et recommença. Encore et encore.

Au bout d'une dizaine d'essais, je commençai à avoir des hallucinations. Je voyais des fragments de vies qui n'étaient pas les miennes, dans un monde qui m'était étranger.

L'araignée ne bougeait plus. Avait-elle fini son ouvrage ? Soudain, je me sentis soulevé. La bête robotique faisait office de crochet et m'extrayait du bocal. Je fus alors posé sur un tapis roulant. Devant moi, d'autres cerveaux.

Le tapis avançait, s'arrêtait, puis reprenait sa course. Au bout d'un moment, j'aperçus un écran. Un œil géant y était affiché. Dès que le tapis stoppait, il examinait minutieusement le cerveau qui était posé devant lui.

-Oui.

Son avis s'inscrivait au bas de l'écran.

-Trop abîmé.



-Oui.

Puis vint mon tour.

-Non. Je ne suis pas sûr de pouvoir en faire quoi que ce soit.

Alors, mon araignée me souleva, et me posa sur une autre file. Le tapis avançait, mais celui-là ne s'arrêtait pas. Mes yeux étaient bien positionnés pour voir quel sort m'attendait : devant moi, des masses énormes broyaient les cerveaux recalés. Elles étaient couvertes de sang et de matière grise.

Terrifié par la situation, le temps qui me restait à vivre semble ne durer qu'une seconde.
Puis les murs d'acier se refermèrent sur moi.



Musique

En ouvrant les yeux, je réalisai que j'étais dans ma chambre, seul, allongé sur mon lit. Ma mémoire revenait. Tout ce que j'avais rêvé : les trois morts dont m'avait parlé le corbeau.

-Tssssssssss... Quel crétin je fais...

Je me levai, encore tremblant. Mais le cauchemar était fini, j'étais enfin réveillé.

-Eh non, gamin !

Je me retournai lentement. Je n'osais y croire. Le corbeau était toujours là, perché au même endroit, sur mon buste de Red Hood.

-Maintenant, tu devrais être prêt.

Une silhouette sortit alors des ténèbres. Si la folie devait avoir une apparence, jamais je ne lui aurais donné celle de ce grand homme maigre et moustachu qui se tenait devant moi. Habillé à la victorienne, haut-de-forme et monocle, il avait l'air sympathique et avenant.

Le corbeau alla se percher sur son épaule.

-Oui, docteur, je pense. Le rejet devrait se faire sans problème.

J'étais tétanisé. Je n'osai parler. Ce fut l'homme qui rompit le silence.

-Bonjour à toi. Je suis le docteur Tremens. Je suis venu prendre des choses qui m'intéressaient. Le maître a besoin d'esprits frais.

Je parvins finalement à ouvrir la bouche et à articuler quelques mots.

-Mais qu'est-ce-que vous me voulez, putain ? Où on est ?

-Mon ami ici présent a déjà répondu à ta question. Et où sommes-nous, selon toi ? Dans ton esprit, bien-sûr ! Tu en es le prisonnier, et nous les nouveaux propriétaires... Où d'autre pourrai-je aller chercher le précieux nectar dont a besoin le seigneur de la folie ?

-On est... dans mon esprit ?

-Montre lui, ordonna-t-il au corbeau.

Ce dernier s'envola alors, se posa sur une étagère, et entreprit d'en faire tomber les objets. Certains, vases, verre, bouteilles, se brisèrent sur le carrelage froid. Immédiatement, je sentis ma raison s'altérer.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Je tombai à genoux, ma tête entre les mains, alors que des sifflements, vrombissement et bruits d'explosions saturaient mon ouïe. Je voyais des flashs de couleur, alternant avec des images monstrueuses et terrifiantes.

-Tu vois ? Il est inutile de résister. Après ce petit rituel que je t'ai fait subir, tu nous a ouvert les portes de ton âme. Désormais, nous sommes libres de nous y servir. Laisse nous faire, et ça sera plus facile pour tout le monde.

J'entendis le bruit d'un bouchon qui sautait, puis un bruit d'aspiration. En relevant la tête, je vis que le docteur tenait une énorme bouteille, qui se remplissait peu à peu de volutes de fumée noire. En regardant autour de moi, je réalisai que la fumée provenait de tout ce qui m'entourait. Petit-à-petit, mon esprit s'effritait et s'évaporait pour aller se faire emprisonner dans ce récipient de malheur.

-NON !

De nouveaux flashs m'assaillirent. Je retombai au sol, impuissant.

-Arrêtez !

La fumée serpentait sur les murs pour aller remplir la bouteille, et je perdais peu-à-peu mes forces. Alors une douleur inimaginable s'empara de mon corps tout entier. En regardant, je constatai que mon propre corps s'évaporait lui aussi.

-Non...

Parvins-je à articuler. Mais rien n'y faisait. Le phénomène continuait, encore et encore, et il continuerait jusqu'à ma fin.

Musique

C'est alors que je pris conscience. Nous étions dans mon esprit. J'étais le seul maître ici. Nul autre que moi.

-Nul autre que moi.

-Qu'est-ce qu'il dit ?

-Je ne sais pas, docteur. Il doit délirer.

-Ce n'est pas notre affaire, de toute façon. La bouteille est bientôt plei... Quoi ?

-Un problème, seigneur ?

-L'élixir, il reflue !

-C'est impossible, maître. Nous l'avons préparé, et il avait toutes les prédispositions nécessaires !

-Et pourtant, il résiste, comment ? Il nous faut partir. Ce qu'on a déjà récupéré suffira.

Mais alors qu'ils se dirigeaient vers la porte grande ouverte de mon esprit, celle-ci claqua violemment. La fumée qui flottait dans la pièce vint m'entourer, alors que je me relevait. Un sourire distordait ma face.

-Moi, prisonnier ? Vous, les nouveaux propriétaires ? Non, docteur, non. Regardez mieux. C'est vous qui êtes coincés ici...

Mon visage se redressa. Je regardai droit dans ses yeux. La peur m'avait quitté. Cet esprit était le mien, et je ne voulais plus m'en séparer. Ni l'enfermer. J'acceptai ma part d'irrationalité, désormais. J’embrassai enfin celle qui faisait de moi un être humain complet. Celle qui m'avait manqué durant de si longues années.

-...avec moi.

La fumée prit forme alors forme, prenant une texture huileuse en se densifiant. Partout autour de moi, des images de moi-même apparaissaient, leur regard noir fixé sur le docteur qui, à son tour, devenait nerveux. Puis les clones devinrent des corbeaux qui flottaient dans la pièce, croassant et brisant l'air de leurs ailes fantomatiques.

-Si tu crois que cela suffira à m'arrêter ! Hah, jeune sot.

Alors tous mes corbeaux convergèrent sur le sien, qui fut mis en pièces dans l'instant, poussant des cris abominables dès qu'il réalisa ce qui se passait.

-Tu le regretteras.

-Non, docteur. C'est vous qui allez regretter d'être entré là où vous n'étiez invité. Cet esprit est A MOI !

J'avais hurlé de rage. Alors la silhouette de l'homme commença à devenir floue. Il disparaissait.

-NON !

D'un seul élan, mes oiseaux de morts et moi-même nous projetâmes sur l'être de cauchemar. Je parvins à l'enserrer juste avant qu'il ne disparaisse totalement.

J'ouvris les yeux dans le hall d'un manoir victorien. Le docteur était juste devant moi, dans les escaliers immenses qui menaient à l'étage. Immédiatement, il se rua en arrière, et saisit un sabre suspendu au mur. Il le tenait tendu en avant, pointé sur moi, comme s'il eut voulu me transpercer. Une voix provint d'une pièce adjacente.

-Mon époux, est-ce vous ?

Son visage se figea dans une expression de terreur. Mon sourire s'élargit.

-Ma douce ! Ne venez pas, je vous en conju... !

Mais il était trop tard. La femme, ou plutôt la créature, était apparue dans l'embrasure d'une porte proche. Elle avait la peau sombre, des oreilles pointues, et de longs cheveux blancs. De petites ailes de démon lui dépassaient du dos.

-Seigneur ! Qui est ce garçon ?

-Une expérience ratée. Retournez au salon, je vais devoir en disposer, et ce spectacle n'est pas digne de vous.

Alors une petite tête apparut au niveau de la taille de la femme. Un garçonnet observait lui aussi son père menacer un inconnu avec un sabre.

-Mère ! Il me fait peur !

Le docteur perdit patience.

-Emmenez-les !

La porte se referma précipitamment alors que la mère emportait ses enfants dans l'autre pièce. Alors l'homme chargea, sabre en avant.

-Nous sommes chez moi, ici ! Tu n'y as nul pouvoir !

Alors la bouteille explosa dans son dos, et la partie de mon esprit qui y était contenue se jeta sur l'homme. Des filaments rentrèrent dans sa bouche, son nez et ses oreilles, et firent de même avec moi.

Nous étions à présent reliés par cette fumée.

-Serez-vous assez bon pour me donner votre sabre, mon bon docteur ?

L'arme tomba sur le sol. Je la ramassai. Sans savoir comment, je savais que le docteur n'était plus soumis qu'à ma volonté. Des images terrifiantes se déroulaient dans sa tête. Je les voyais aussi, avec délectation. Des images qui seraient bientôt réalité. Il se mit à convulser et à vomir.

-Voyons ! Quel hôte n'ouvre pas la porte à ses invités ?

Avec violence, il fut projeté sur la porte d'où la femme et son enfant m'avaient regardé. Je les entendis hurler de frayeur alors que le corps du père de famille s'écrasait devant eux.

-Pitié ! Laissez-nous !

Je piétinai le panneau de bois qui gisait sur le sol.

-Il est trop tard, madame. Le travail de votre mari a laissé des marques indélébiles.

Je fis s'asseoir le docteur sur une chaise. Il parvint à articuler :

-Je suis désolé, tu m'entends ! Je ne faisais que servir mon seigneur !

Je ne prêtai aucune attention à ses dires. De nouveaux liens venaient de se créer avec la femme et les quatre enfants, deux garçons et une fille.

-Je vous ai dit que vous le regretteriez.

-Tu m'as déjà pris mon assistant ! Que te faut-il de plus ?

L'un des garçons se leva. Je tendis le sabre vers lui.

-Non, arrête !

Le docteur était le seul à pouvoir parler. Le garçon qui était debout n'affichait aucune expression, mais son regard était chargé de terreur. Alors, il fit un pas en avant, et sa gorge vint s'enfoncer sur la lame.

Je la retirai alors que le père hurlait.

-Tiens, je peux les tuer !

Je retirai la lame ensanglantée et la tendais vers la fillette qui se levait à son tour.

-Vous avez pris ce que j'étais, je vais prendre ce pour quoi vous vivez.

Ainsi, cloué sur sa chaise, le docteur assista à la suite. Quand tout fut fini, le silence n'était interrompu que par les sanglots de l'homme, qui avait cessé de hurler après le troisième enfant. Je pris alors un ton amical.

-Regardez, docteur Tremens ! Je viens juste de massacrer toute vôtre famille ! Alors, qu'est-ce-que ça fait ? Qui est le docteur à présent ? Pourquoi ne les sauvez-vous pas ?

Tout en parlant, je m'approchais de lui. Mon visage était désormais à quelques centimètres du sien.

-Si vous êtes un si bon docteur, alors pourquoi votre famille est-elle morte ?

Il était abattu. Brisé. Il trouva néanmoins la force de relever la tête. A travers ses sanglots, il tentait de hurler.

-UN MONSTRE ! TU ES UN MONSTRE !

Je répondis, bien plus fort.

-MAIS QUI L'A CRÉÉ, CE MONSTRE, DOCTEUR TREMENSTEIN ? HEIN ? QUI A RÉÉLEMENT TUE VOTRE FEMME ? ET VOS ENFANTS ? QUI A LIBÉRÉ CE QUE J'AVAIS ENFERME ? C'EST VOUS, DOCTEUR ! VOUS SEUL !

Je repris un ton calme, tout en rompant le lien, sachant pertinemment qu'il ne tenterait rien.

-Je vais vous laisser, à présent. Vous savez où se trouve la boîte, dis-je en regardant la commode.

Je me redressai, laissant l'homme à ses sanglots. J'enjambai les cadavres et sortis. En atteignant la porte d'entrée, j'entendis un coup de feu. Les sanglots avaient cessé.

Je ne le savais pas encore, mais je venais d'obtenir un nouveau statut. Celui de voyageur.
Avatar de l’utilisateur
Krasghârn
Machinateur global
 
Messages: 5616
Inscription: 11 Mar 2012, 00:19
Localisation: PARTOUT ! JE SUIS PARTOOOOOOOUT !
Nom du perso [Rp]: Krasghârn
Phobie/ Pouvoir: Psychophobie / Redbull-Morphine
Objet(s) magique(s): Bouton qui joue du Garou pour faire fuir les bêtes sauvages (3 utilisations restantes)
Groupe: Klems
Nicomanga
Inyo
Poivre
Salow
Eustache
Classement [Rp]: 10252 ligue M

Re: Fiche de Krasghârn

Message non lupar Père Castor » 07 Mar 2015, 17:11

Krasghârn vient de vaincre sa phobie, il devient à nouveau un Voyageur de Dreamland.

Il devient un Contrôleur de pulsion.

Il peut s'affranchir de ses inhibitions pour agîr par pulsion. Il pourra également libérer les gens autour de lui.

Bref, ça peut donner des trucs rigolos mais dangereux.

Bienvenue à Dreamland.
Moi quand je lache des caisses ... Elles sont en métal !
Avatar de l’utilisateur
Père Castor
Conteur
 
Messages: 19382
Inscription: 12 Aoû 2010, 22:26
Phobie/ Pouvoir: Créer la réalité
Classement [Rp]: Inclassable


Retourner vers Relouland [Règles, Présentations Rp' & Fiches perso']

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron