Tout a commencé un jour d'été.
Mon copain et moi allions à la plage comme tous les matins, lui pour aller surfer et moi à l'attendre sur le sable essayant de finir ma nuit.
Ce matin-là l'océan était déchaîné, le drapeau rouge dansait dans le vent, les vagues étaient énormes mais idéales pour un surfeur. Malgré le danger, il était excité comme un enfant prit sa planche sous le bras, m'embrassa et partit en courant se jeter à l'eau.
Un dernier regard vers le large et mes yeux se ferment petit à petit...
Un cri me réveilla brusquement : APPELEZ LES SECOURS !
À moitié réveillée je fis un bond et couru vers le bord de l'eau.
Droite/gauche, personne en vue, juste une planche de surf seule au milieu des vagues déchaînées. Ces quelques secondes me parurent durer des heures, je n'ai pas compris tout de suite ce qu'il venait de se passer, tout était flou. L’océan venait de m’arracher une partie de moi.
Les jours, les mois passèrent je n’ai toujours pas mis un pied sur le sable, je ne veux pas voir ce monstre qui peut paraître si calme mais qui en vérité est si cruel. La nuit tombe et après avoir versé quelques larmes, je m’écroule de fatigue avec l’espoir de me réveiller à ses côtés mais les cauchemars ne me laissent pas ce doute.
À peine les yeux fermés que je me retrouve comme toutes les nuits dans l’océan, la tête sous l’eau, les vagues balançant mon corps comme une poupée de chiffon. Je me débats comme une folle essayant de remonter à la surface. Je n’ai plus d’air, je veux sortir de cet enfer sans fin, je voudrais crier pour qu’on vienne me sauver. Dans cette eau glacée je sens une chaleur me traverser le corps, une main se pose sur mon épaule. Une voix chuchote à l’oreille :
Détends-toi, laisse-toi porter par les vagues, le courant te ramènera sur la plage.
Ses mots me stoppent immédiatement, même si cela fait longtemps que je n’ai pas entendu cette voix, je la reconnaîtrait entre mille, c’est celle de mon copain. J’arrête mon combat contre l’océan, mes muscles se relâchent et la panique disparaît au fur et à mesure. Doucement les vagues me portent vers le rivage, je me sent si légère.
Mes yeux s’ouvrent, je suis dans mon lit.
Quelques minutes passent avant que je réalise que cette boule à l’estomac a disparu.
Posté: 17 Oct 2015, 10:39