Face au spectacle Néra ne put s’empêcher d'exploser de rire. Mais il redevint vite sérieux.
Il avait fait le rapprochement et un pouvoir du hasard, quel qu'il soit, avait toujours une puissance latente démesurée... Ce voyageur était le seul réellement dangereux et s'était pas à son avantage, le pauvre... qu'est-ce qu'il allait ramasser...
Néra, se détourna des deux voyageurs encore sonnés tout en faisant mine d'ignorer celui en train de geindre sur l'inefficacité manifeste de son pouvoir, pour s'approcher du mur le plus proche. Il posa sa main sur les pierres apparentes et y déversa une grande parcelle de pouvoir.
Il traversa ensuite la ruelle et fit de même sur le mur d'en face.
Quand ce fut fait la roche devint noire violacée et la température autour d'eux chuta sévèrement...
Le contrôleur de gravité tourna le regard vers celui présumé du hasard, -mais il n'était pas près à prendre le risque de vérifier son hypothèse en prolongeant le combat- et lâcha simplement.
Je serais vous, je quitterais cette ville au plus tôt et je souhaiterais de tout mon cœur de ne plus jamais me recroiser, car ce qui va suivre n'est qu'un avant goût de ce qui vous attendra la prochaine fois.
Un claquement de doigts retentit dans l'air. En réponse, le pouvoir contenu dans les murs en vis-à-vis crépita et s'activa.
Les trois clowns se retrouvèrent au milieu de deux forces de gravité de type "attraction".
Leurs pieds soulevés de terre et leurs corps comme écartelés entre ces deux entités, comme si les deux murs faisaient un concours pour savoir lequel était le plus puissant et finirait par remporter les proies prises en sandwichs entre eux.
Mais la force mise dans chacun étant équivalente, aucun des deux ne parviendra à prendre l'avantage et les voyageurs seraient condamnés à attendre de se réveiller pour échapper à cette emprise.
Insensible à son propre pouvoir grâce à ses bracelets, Néra se déplaça jusqu'à Dizzy et comme on est jamais trop prudent un petit coup sur la nuque fut suffisant pour s'assurer que c'en était terminé.
Cela fait, Néra sortit de la ruelle et regarda les deux encore conscients.
Si notre route se croise à nouveau, je vous écartèlerais vraiment ; ou vous broierais, ça dépendra de mon humeur. Faites-moi confiance, je tiendrais parole.