* Fin du repas en compagnie de belle famille. On amène les pâtisseries. *
Belle-loch : on a pu lire ce que tu écris. Pourquoi tu ferais pas un monologue sur la fin ?
Kylian : parce que 2012 est passé.Belle-loch : non, je voulais dire la faim, la faim dans le monde.
Kylian : ô... pourquoi pas. Quoique ce serait pas drôle.Copine : si, si c'est toi qui crève la fin, on va mourir de rire.
Kylian : ha oui, c'est vrai. Merci de me rappeler que tu es de mon coté.* Comme il savait très bien ce qu'était la faim, et quotidiennement au studio, il avait pris sa décision. *
Kylian : très bien ! Si c'est comme ça, je m'y mets, et p et p... et pas tout de suite vu que y'a les gâteaux sur la table...Quelques temps plus tard, après avoir quitté la tableKylian : monologue sur la faim. Pour me mettre en condition, je fis le maigre.
Mais personne verra vraiment la différence en fait... enfin quoiqu'il en soit, je tiendrais ma parole.
C'est-à-dire, j'ai jeûné ! J'ai jeûné.
Bien qu'on voyait pas vraiment la différence non plus, on a dit "le jeune jeûne"
Hé ben il part pas gagnant ce monologue.
Et dès que je me suis senti le ventre creux, j'ai compris que la fin était proche.
Heu non, attends* La porte s'ouvre. *
Copine : purée, même à cette heure-ci, les témoins de Jéhovah viennent nous casser les couilles.
Kylian : ouais, c'est d'ma faute, je t'expliquerai.Copine : on se mate un film en bas, tu veux venir ?
Kylian : je vais essayer de terminer ça avant.Copine : un p'tit bisou
bisou
Kylian : tchoubidouCopine : tu viens quand tu veux.
Kylian : ok.* Ferme la porte. *
Et dès que je me suis senti le ventre creux, j'ai compris que la faim* était proche.
Kylian : mieux.
Rentré chez moi, je me mis à écrire le commencement de la fin.
Étage en dessous : ON VEUT PAS DE VOS TRACTS POURRIS, FOUTEZ-NOUS LA PAIXKylian : .......
le commencement de la faim*.
Kylian : ça devrait pas être permis à 21h...
Il était une fois la faim.
Kylian : ça va devenir moins drôle au bout de la sixième fois.* Pendant toute l'histoire, Kylian ne parla que de la faim, la faim, la faim, la faim... si bien que pris de fatigue, il s'endormit avec une telle fringale qu'il se retrouva au royaume nourriture. *
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Kylian : ben ça c'est pas banal.* Dans la poche de sa chemise, son manuscrit. *
Kylian : qu'à cela ne tienne !* Il se dirigea vers la plus proche pâtisserie. Par automatisme sans doute, car tout autour de lui était comestible et dégoulinait le sucre et la miel. Et devant la pâtisserie, y'avait un pauvre qui mendiait "m'sieur, siouplait". Alors Kylian répondit ce qu'il dit toujours en pareil cas : *
Kylian : j'ai déjà donné.Ha mais pas à moiiiii !* .............owned *
Je suis un nouveau pauvre ! Je ne suis encore sponsorisé par personne !Kylian : ben ok c'est cool, si tu veux pas bouffer le trottoir, laisse moi passer.Je le savais ! Radin !Kylian : étudiant, merde. Et pis regarde autour de toi, t'as à bouffer partout !Je ne mange pas de ce pain là !Kylian : bah prends de la brioche.* Kylian entra dans le magasin. Personne. Pourquoi tenir une pâtisserie dans une ville où tout se mange ? Parce que Dreamland.
En attendant, il balayait du regard la vitrine. Puis il vit en se retournant, parmi toutes sortes de gâteaux, un millefeuille. Épais, nappé de sucre glace blanc, avec de la crème qui débordait entre chaque feuille. En se penchant, il vit son manuscrit sur la faim dans le monde tomber au sol. Et aussitôt, il entendit une voix intérieure qui lui dit
Tu ne vas tout de même pas manger ce millefeuille à toi tout seul ?
Et puis une autre voix intérieure, encore plus profonde
Chiche.
Et puis une troisième voix qu'il ne connaissait pas.
Tu vas découper ce millefeuille en trois. Tu en donneras deux tiers au Tiers-Monde, et tu garderas le troisième pour toi.
Kylian : je veux pas avoir l'air de marchander, mais... deux tiers au Tiers-Monde, est-ce que c'est pas un tiers de trop ?* La voix ne se fit pas ré-entendre. *
Kylian : et puis est-ce que ça leur parviendra ? Pour peu que y'ait un intermédiaire mal intentionné qui se moque du Tiers-Monde comme du quart ! et qui prélève un des deux tiers à des faims personnelles ? Autant, je préfèrerais manger les trois tiers en entier, au moins je saurais où ça va...* Et puis on ne peut pas manger un pareil millefeuille devant tout le monde ! Ce serait indécent, indécent ! Alors il faut se cacher. Mais se cacher, où se cacher ? Dans l'Église, pauvre pêcheur ? *
Kylian : hé oui, pourquoi pas ?* Mais, et si le curé te surprends ? *
Kylian : je ferais semblant de feuilleter.* ....... *
Kylian : pis avec millefeuille, j'aime autant te dire que j'aurais de la lecture. Encore qu'elles sont collées entre elles, c'est pas facile, c'pas très pratique* T'es vraiment la crème des cons... *
Kylian : je prétendais à rien, alors être rien, ça me gêne pas.* Pense à ceux qui ont faim, homme de peu de foi. Tu me copieras cent fois le mot faim, et sans fin le mot foi. *
Kylian : je suis de confession celtique. Alors ton blabla chrétien, tu peux le remballer et faire une croix dessus. ┼
* Ne blasphème pas. *
Kylian : tu veux une tarte ? dis-je en pointant à peine les gâteaux en vitrine.
Cessons-là cette discussion avec le quatrième mur, j'ai déjà assez à faire avec mes démons. D'ailleurs, il est où mon démon ?* Rien à l'horizon. Enfin si ! Des pâtisseries, des sucreries à perte de vue. Et le manuscrit qui était là à ses pieds. *
Kylian : c'était vraiment une connerie, ce monologue. M'enfin au moins, j'ai eu le mot de la faim.* Et arrête avec tes jeux de mots sur les mots fins/faims. *
Kylian : tu commences à me brouter, toi...* Un homme rentra dans le magasin, heureux et hagard, se saisit de baba au rhum, de nonnettes et de chaussons aux pommes, et sortit sans plus demander à personne. *
Kylian : ha ok mais y'a juste aucun vendeur en fait.* Kylian finit par sortir du magasin, millefeuille entamé en main, la bouche pleine. *
Kylian : bon, et mon démon dans tout ça ? Et Poivre ? Comment je vais faire pour le retrouver ?