Dreamland Reborn

* Dans une forêt à la bonne odeur de champignon, où gambadent tout un tas de petites bêbêtes des bois, Kylian apparait. *

Kylian : ha tiens, ça change un peu de d'habitud...

* Il était pris de maux de tête assez désagréables. Qui auraient cru qu'ils le suivraient jusqu'ici. Son regard s'aimanta naturellement sur la droite, Belle était en train de s'empiffrer de mûres. *

Belle : onomnomnomnomnom
Kylian : ha ben non en fait, y'a des choses qui changent pas.

* Il pensait à prendre un abonnement avec Belle, voilà pas mal de temps qu'il passait avec elle et ça commençait à jaser en arrière boutique. Ses oreilles lui sifflaient, ses autres démons devaient pas être jouasses. *

Kylian : coté productivité, on peut oublier pour ce soir.
Belle : le cadre est sympa
Kylian : c'est pas faux.

* Pas mal de souvenirs remontaient. Pourquoi maintenant ? La nostalgie le sied bien d'ordinaire, mais cette nuit... en dehors du mal de crâne c'est vraiment emmerdant d'ailleurs. *

Kylian : il se passe quelque chose au niveau des collègues ?
Belle : si on veut. L'ambiance est pas à la fête en ce momeSHAGASSEouaaa

* La scène se passa très vite. Belle fut fauchée par un truc de sa taille. L'impact fut si violent qu'ils traversèrent le buisson... ha ben non ils ont pas de matérialité... m'enfin c'était violent quoi.

Kylian s'avança pour voir ce qu'il se passait. *

Ça se passera pas comme ça tu entends !
Belle : mais lâche moi méchant !
Je ne te le laisserai pas l'avoir pour toi tout seul !
Belle : tu es juste jaloux de notre amour !

* Il y avait comme un crêpage de chignon façon bande dessinée entre deux diablotins de 50cm là-bas derrière. *

Kylian : euh, débriefing dès que le viol sera terminé, parce que je comprends pas tout.
MAITRE, J'EXISTE ! REGARDEZ-MOI !

*... *

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AGUETIEL

Le film se termine et je sens une profonde lassitude m'envahir. D'un geste lent, je repousse mes aiguilles pour me frotter les yeux. Ça n'avance pas trop, cet ouvrage... Je pousse un léger soupir et soulève la laine qui tombe sur mes jambes en tailleur. Cette couverture improvisée retirée, je sens le froid qui m'immisce et hérisse mes poils. Avec une lenteur digne d'un escargot sous Xanax, je me traîne vers mon lit et m'y écrase mollement, la joue enfoncée dans l'oreiller.

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Dixième nuit à Dreamland

Mes yeux papillonnent et me font découvrir un petit village camouflé par la végétation. Des ronces grimpent sur les habitations avec une certaine grâce, comme si, par un accord tacite, elles survivaient à condition de ne pas fissurer les murs. Sur ma gauche, une petite chaumière penche lentement, ses fondations soulevées par les puissantes racines d'un chêne. J'aperçois même un gland, las de tenir sur sa branche, qui s'élance et tombe dans la cheminée. Je souris, ravie de me trouver dans un lieu bien plus accueillant que ma forêt précédente. Je tourne la tête pour englober le paysage encore un instant.

Plus loin, une tente est dressée majestueusement : des tissus amples et colorés me dissimulent son contenu, et tout autour flotte une myriade de petits papillons jaunes, dont les ailes battantes semblent faire frémir la toile. Je reste un peu assise, fascinée par le ballet poétique de ses êtres éphémères, encore engourdie de mon dernier réveil.

- Euh, bonjour!

Une fée? Je m'attendais à un truc moins... Enfin, plus... Je tendis la main devant mes yeux, éblouie par tant de girlycisme.

- Excusez-moi, mais on est où exactement? C'est drôlement beau ici.

Je lui accorde un sourire, tout en poussant un soupir d'exaspération intérieur :

- C'est qu'il me semble que ce n'est pas à moi de me prononcer là-dessus, répondis-je avec un effort de diplomatie.

Tiens, c'est sympa! Ça va me changer de ma nuit dernière!

Je remercie la fée et me lève pour partir visiter le village.