par Leuffen » 22 Aoû 2011, 01:37
*Bien qu'il ait pas mal patiné dans la cendre pour parvenir en haut de la colline, la vue qui s'offrait à Leuffen valait le détour : partout la même terre cendreuse profondément balafrée, la même absence de végétation et cet omniprésent ciel rubis plombé... à la différence qu'il pouvait à présent s'apercevoir qu'il se trouvait au sommet d'un plateau et qu'il y avait de l'animation en contrebas. Un certain nombre de petites créatures dont il ne pouvait clairement distinguer la physionomie de là où il se trouvait était visiblement en train de se disputer brutalement pour une raison inconnue. Bien qu'elles ne semblaient pas franchement dangereuses, la prudence dictait de s'en garder éloigner, ne fut-ce que pour éviter d'être pris à parti.*
Sacré décor. Si j'étais croyant, je dirai que ça ressemble à l'Enfer... les damnés et les feux infernaux en moins. Mais après tout, pourquoi n'y aurait-il pas un royaume infernal à Dreamland ? Je vais vraiment devoir faire gaffe.
*Baissant la tête pour ne pas se faire repérer, le regard du Blood Controler fut attiré par un éclat blanc qui se détachait nettement du sol gris, pas très loin sur sa gauche. Et à y regarder deux fois, il pouvait discerner la présence d'un grand nombre de ces petits objets qui paraissaient à moitié enfouis. Étrange.
Le jeune homme descendit donc prudemment la pente instable, se pencha pour prendre l'un de ces objets... et réalisa enfin.*
Des os ? Tous ces fragments étaient des os ? Il y aurait eut une bataille, ici ? Et plus qu'une simple escarmouche ! Cela voudrait que... ce ciel, ce sol, les rumeurs de guerre dans le Dreamland Mag... Je serais réellement dans le royaume cauchemar de Démonia ? La poisse, toujours la poisse !
*Poussant un grognement de dépit à l'idée d'être coincé dans pour une nuit dans l'une de ces destination de rêve dont il avait le secret, Leuffen botta en touche un reste de cage thoracique sur lequel demeurait un rien de viande putréfiée. De fait, il n'était pas plus avancé sur ce qu'il pouvait faire sur ce charnier isolé... il commençait donc à tourner en rond lorsqu'il sentit son épiderme se hérisser à cause d'une odeur musquée venant lui titiller les narines. Suivant son instinct, il se précipita vers un corps pourrissant qui se trouvait face contre terre en se fiant à l'intensité croissante du parfum entêtant et le retourna. Il découvrit alors une brassée de plantes d'un noir d'encre qui avait poussé à partir des tripes putréfiées qu'il avait sous les yeux et sans les arracha sans réfléchir pour mieux les humer. Une nouvelle vague de sensations, dix fois plus intense que la précédente, lui fouailla délicieusement les entrailles à force de stimulations érotiques.
Dans l'endroit le plus improbable qui soit, Leuffen avait trouvé son bonheur !*
La tranquillité est un bien que l'on ne chéris pas assez.