Shōnen on.
L’impact entre mon ombre et la glace du vampire fut inouï. Il s’en dégagea une détonation si violente que les morts se réveillèrent dans leur tombe, assistant malgré eux au duel impérieux qui avait lieu en surface. La confrontation des deux pouvoirs souleva une bourrasque monstrueuse, balayant la zone de vents turbulents, poussières, feuilles, terres, eaux… tout explosa dans un maelstrom chaotique.
Après la tempête, le calme retomba sur le champ de bataille dévasté. A ground zéro s’étendait un cratère dont le rayonnement représentait les vestiges du choc. Malgré la brutalité excessive de l’affrontement, deux hommes se tenaient encore debout à l’épicentre.
Il y faisait froid, comme la mort, comme les corps fourbus, animés par une magie obscur et démoniaque.
Il y faisait froid, comme la glace, comme le corps vaincu, bloqué par une prison givrée et élémentaire.
Shōnen off.
Je n’en attendais pas moins du bras droit du Maître.
Malgré ma position délicate, et ma défaite certaine, j’étais assez fier de ma prestation. Cependant, il avait raison sur ce point, je m’étais mis moi-même dans cette situation en cherchant absolument à l’atteindre au corps à corps.
Pourtant, je disposais d’autres solutions pour l’atteindre à distance. J’avais été impatient, et l’impatience avait entrainé ma perte. Mais qu’importe, j’avais appris de ce duel et pour ça, je l’en remerciais.
- Merci pour le combat, j’ai beaucoup appris ce soir, dis-je avec le sourire, j’ai bien essayé de t’avoir de loin, mais vu la manière dont tu esquivais mes shurikens, je me suis dit qu’il valait mieux oublier l’attaque à distance.
En effet, ce n’était pas les moyens qui me manquaient, mais c’était en échouant encore et encore que l’on progresse, la prochaine fois qu’une situation semblable se présenterait, j’aurais ce combat en tête.
Bon, ce n’était pas tout mais je n’étais pas dans une position très confortable. Même si le froid ne m’affectait pas beaucoup, sans doute dû au fait que mon corps était mort, c’était loin d’être agréable. Libérant mes boucliers d’ombres, ceux-ci se dissipèrent et réintégrèrent le sol, traversant la glace translucide comme le ferait la lumière.
- En tout cas je suis impressionné par ta résistance, tu as encaissé quasiment tous mes coups sans broncher, même les bras d’ombres géants.
Sinon du côté du sol, la partie de l’ombre en dehors de la glace s’étira et forma deux bras d’ombres : l’une formant à sa tête un pieu, l’autre un marteau. Au cas où il ne le remarquerait pas, je tentais de me libérer comme je pouvais, de l’aide serait le bienvenu.