Turon regarda un peu la salle. En effet, elle était pleine de chose (Mais si mais si, c'est le MJ qui le dit !).
- Quelque chose pour vous émerveiller donc... C'est pas simple du tout quand on ne connait pas les goûts du spectateur...../Bon, réfléchissons. Enfin non, pas trop. C'est s'encombrer l'esprit sinon.... Faut rester léger, pas se compliquer./Il remarqua quelques rondins de bois un peu plus loin. Ils étaient de la continuité de son ombre. Quelques instruments de tailles et de ponçages traînaient de-ci de là.
/Hmmm... Quelque chose se profil je crois bien./Turon se souvint que durant un voyage au Sénégal, il avait rencontré, dans le marché de Dakar, un petit garçon qui faisait des portrait grâce à différents sables qu'il saupoudrait délicatement sur de la colle posée sur une planchette en bois. L'ensemble donnait des dégradés de nuances et lumière saisissant et retranscrivait avec une vérité folle sa vie quotidienne.
Ni une, ni deux, Turon se saisit d'un rondin qu'il coupa dans la largeur, de sorte d'obtenir une planchette circulaire d'environ 20 cm de diamètre. Il se tourna vers la Lord.
- N'ayez crainte, c'est mon invocation. Hat ?L'araignée sortit doucement de l'ombre de son maître. Celui-ci le rejoins et se mit accroupie à coté.
-Bien, j'aimerais que tu me sortes du fil très fin et soyeux, mais assez collant s'il te plait. Hat s'exécuta et sortit le meilleur fil qu'il put. Turon récupéra petit à petit la production et commença à placer un cercle à 2cm du bord. Puis, il commença à dessiner à l’intérieur de ce cercle, toujours avec la toile. On pouvait ainsi distinguer une main, d'apparence humaine, serrer une patte de chat. Il se concentrait pour faire des petites zones de pelage sur la patte. Dans le fond, on distinguait une sorte d'allée ou l'on voyait des silhouettes se déplacer.
Une fois les fils d'Hat posés, il récupéra une poche de sable noir. Il en balança une lampée qui recouvrit la planche, attendit un peu, puis la retourna et tapota. Le sable en trop tomba, laissant ce qu'il faut sur les fils.
Il plaça ensuite des petites couches de colle sur les surface non recouverte qu'il devait ensabler. Il répéta l'action jusqu'à avoir un jeu de d'ombre entre le premier plan et le fond. Il s'attaqua ensuite à la poignée de main. Une main humaine mais qui ne se rattache pas à une couleur de peau. Par un mélange de sable, il obtint une teinte matte à l'obscurité et bien claire à la lumière. Il en balança sur la main. Il tenta un peu la même chose sur la patte de chat.
Enfin, il s'attaqua au bord de la planchette. Là, avec du fil d'Hat, il écrivit quelques mots. Il rajouta encore du sable afin de figer ces inscriptions :
"C'est au marché des chats que le voyageur en trouvera. Non pas des armes de destructions, mais bel et bien des émotions. Partage d'histoires et autres fables, personne n'y est imperméable. Alors commerçons mes amis, commerçons, partageons et échangeons !"
- Bien ! Ça me semble convenir. Il fit sécher un peu sa création avec de l'air chaud puis l'amena à Brigitte. Tout en lui tendant la planche, il ajouta quelques explications.
- Et voilà Lord Brigitte. Voici "commerce". J'ai remarqué que ce royaume était un grand lieu d'échange. Le peuple des chats m’inspire un peuple marchand, mais j'ai l'impression que l'on y vends pas que ça. Chaque chose à une histoire et tous avez compris l'importance de ce fait. Ainsi, un voyageur avisé saura qu'il ne vient pas qu'acheter un objet, mais tout ce qui va avec, sa valeur historique, sentimentale. De plus, il va certainement l'échanger lui aussi contre un objet et ce qu'il représente ! Peut-être même de EV, qui sont une part entière de l'âme ! Ensuite, la poignée de main est aussi l'expression de l'accord entre les voyageurs et les chats. C'est un symbole de paix et de calme. Le choix du fil de mon invocation a, là aussi, un sens bien profond. J'ai pu remarquer, de part mes nuits, que mon royaume et mon pouvoir faisaient peur. Ainsi, ce fil, qui est un peu l'expression de mon pouvoir, permet de figer cette poignée de main et donc cette paix. Les temps sont troubles, mais rien est perdu selon moi.Turon venait de finir son monologue explicatif. Il reprit son souffle et regarda avec un peu de fébrilité la Lord. Il se sentait un peu à nu devant Brigitte qui examinait sa création. Après tout, elle allait rendre un jugement sur la réflexion de Turon !