Nous retrouvons notre héros arpentant les couloirs de son université d'un pas rapide et assuré, prêt à rentrer chez lui après quelques heures de cours hypnotiques d'ennui. Alors qu'il s'apprête à prendre le tournant, une énorme peluche canard sort de derrière le mur, le faisant sursauter, mais c'est tout.
Un jeune homme roux se révèle derrière la peluche, c'est Sam, le vielle ami, qui s'amuse encore à faire des farces.
- Et Bah alors?! T'as plus peur des canards?!Trolonge sourit;
- C'est vrai que maintenant que tu le dis... Et bien une névrose en moins, je vais pas m'en plaindre hein?!C'est sûr qu'avec la peur de la prison, des loutres, des chèvres, des courgettes, des microbes, des machines à café, des nains, de la télévision, de perdre son savoir, de devenir roux, de mettre des chaussettes dépareillées, d'être prit pour un fou, d'être immortel, des girafes, de dora l'exploratrice et de martin matin, Sam avait toujours le choix pour se moquer de son pote.
- Tiens au fait, tu t'es gouré quand t'as enfilé tes chaussettes ce matin?- HEIN?! QUOI?!Trolonge lève son pantalon, prit de panique et au bord de l'arrêt cardiaque.
- Mais non! J'te fais marcher!- Ouf...- Bon aller j'te laisse monsieur le névrosé, j'ai Bob et magalie qui m'attendent.Le Visage de trolonge se crispe.
- NE PRONONCE PAS CE MOT, MALHEUREUX!- De quoi?! BOB?! AH oui c'est vrai que tu as toujours peur des palindromes, et ton hippopotomonstrosesquippedaliophobie, ça avance?!Ni une ni deux, Sam se prend une droite et est envoyé au sol.
- MERDE! Désolé mais tu me cherche là!En se massant la joue, Sam rigole et répond joyeusement
- C'est pas grave, je la voulais celle là.
Bon, là faut vraiment que j'y aille, je te laisse.- Aller, à plusLes deux compères se quittent et Trolonge rentre chez lui toujours d'un pas rapide, maintenant qu'il y pensait, c'est vrai que c'était étrange qu'il ait perdu sa peur des canards, après tout, il n'avais jamais perdu de névroses avant, et il ne savait même pas pourquoi cette peur irrationnelle l'avait quitté, tiens, il se surprenait même à dire qu'elle était irrationnelle, comme quoi il avait bien progressé.
Notre héros mange en vitesse, et va se coucher, il a des choses à faire demain.
Mais même une fois dans son lit, il continue de s'interroger sur ce changement, sans trouver de réponses à ses questions, il sait que ce n'est pas très important, mais il n’empêche que ça le turlupine, cependant, cela ne l’empêche pas de s'endormir.
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Notre malade préféré ouvre les yeux dans une forêt sombre, qui ne possède rien de familier.
Il fait plusieurs tours sur lui même, rien autour de lui ne lui permettait de se repérer, il ne fait pas bon rester là, mais il n'a aucune moyen de s'en aller.
En général, lorsqu'il rêve, Trolonge n'est plus sujet à toutes ses névroses, pourtant là, il n'arrive pas à se sentir à l'aise.
- Il y a quelqu'un, je suis perdu. dit il sous le coup de la panique.
IL crut entendre des murmures, mais ce n'était sans aucun doute que le bruit de son esprit acculé tentant de se raccrocher à quelque chose de connu, il le savait, néanmoins, il suivit le susurrement qui parvenait à ses oreilles.
Quelque chose se passait, mais il ignorait quoi, il sentait qu'il lui arrivait quelque chose, l'une des choses qu'il redoutait par dessus tout, c'était une étrange sensations, il décida donc de se refaire un rapide listing de ses névroses pour essayer de savoir laquelle pouvait bien lui faire ressentir cette peur sourde au fond de ses tripes.
Il énumérait toutes ses peurs en comptant sur ses doigts...
-la prison, les courgettes, les microbes, les chèvres, les loutres, les palyndrômes, les mots de plus de quatre syllabe, les courgettes, la télévision, la rousseur, l'immortalité, les nains, martin matin et dora l'exploratrice, les canards, la perte du savoir, et d'être prit pour un fou, et les chaussettes aussi.
- Les chaussettes, mais oui, c'est ça!Trolonge vérifia rapidement ses chaussettes, mais évidemment, ce n'était pas ça.
- Les canards?! Mais... y avait pas un truc avec les canards?! J'ai beau réfléchir, je n'arrive pas à m'en souvenir...
...
Souvenirs?C'était le déclic, trolonge était en train d'oublier son passé, l'une de ses plus grandes peurs se réalisait devant ses yeux, ou plutôt derrière, puisque c'était dans sa tête.
Prit de panique, trolonge s'écroula à genoux, la tête entre les mains.
Noooooon! N'oublie pas! N'oublie pas! Souviens toi! Souviens toi de tout!Plus il essayait désespérément de se souvenir, et plus il avait le sentiment de perdre la mémoire, d'être vidé de ses pensées, de sa substance.
Je dois quitter cet endroit le plus vite possible Notre héros se releva et se mit à courir comme un dingue dans une direction au hasard, toujours en se tenant la tête et en se répétant de se souvenir.
- N'oublies pas! N'oublie pas! N'oublie pas! N'oudis pas! Noudipa! Nou-nou-nou...C'était trop tard, il n'avait pas couru plus d'une centaine de mètres, mais il avait déjà oublié jusqu'à la manière de parler, sa course devenait hésitante, il ne pouvait plus que crier des syllabes illogiques en marchant maladroitement avant de s'écrouler, uniquement capable que ramper dans des cris semblables à ceux d'un enfant, jusqu'à-ce qu'il ne soit plus capable que de sucer son pouce, allongé sur le sol de cette forêt sombre et mystérieuse,