Les pieds fermement calés dans les replis du mentons du géant, Leuffen poussa un cri de bête tandis que son flux sanguin accélérait encore sa course folle. Ses paumes se fendirent alors sur toute leur longueur et un flot de sang en jaillit avant de se cristalliser sous la forme de deux lames baroques d'environs un mètre cinquante.
Si nous nous trouvions dans un mauvais film ou dans un rpg, le heros aurait pris le temps de sortir une réplique classe, du genre : "Je suis la dernière chose que tu verras !" ou "Il est temps d'éteindre la lumière !"... mais Leuffen, sentant qu'il ne pourrait pas maintenir indéfiniment un tel volume de sang hors de son organisme, décida de passer illico à l'action. Plantant ses deux dards jusqu'à la "garde" dans l'œil de droite, le Blood Controler se mit à courir vers la gauche tout en maintenant ses "armes" enfoncées. Il sentit qu'il ripait légèrement sur le cartilage du nez, mais le fait de voir s'écouler de l'humeur vitrée de l'œil fendu l'incita à accélérer d'autant plus.
Parvenu au centre du globe gauche, le jeune homme se désengagea enfin, transféra une partie du sang constituant sa lame de gauche vers celle de droite et transforma celle-ci en énorme crochet acéré. Puis il planta son outil dans la chair du menton du géant avant de se laisser tomber.
Si tu tout se passait bien, cette méthode lui permettrait de descendre rapidement en rappel tout en labourant son adversaire. A condition que celui-ci ne l'écrabouille pas par hasard dans un spasme de douleur.
Il allait avoir besoin d'un soupçon de chance.*