[Zone 4] La Gare Perdue

[Pix]

Mmh !

*J'étais comme à mon habitude, en hauteur, les mains dans les poches. Cela faisait un certain nombre de nuit que j'apparaissais comme ça dans Dreamland. Le vent me soufflait toujours sur la tronche, faisant voler mon trench vers l'arrière et manquant de me faire perdre mon chapeau dès le début de nuit.

Ce genre d'apparition faisait un peu caricature de super-héros qui faisait son apparition en contre-jour.

Néanmoins, il avait l'avantage de me donner un aperçu global sur le Royaume dans lequel je foutais les pieds. Et accessoirement de repérer mes alliés de la nuit. Autant dire Marvan vu que mon alliance avec elle a l'air de tenir.

Je fais la grimace. J'aime pas l'endroit. Je lève les yeux au ciel pour voir un toit de taule. L'endroit bien que vaste restait fermé. Mon nouveau pouvoir rendait mon besoin de grand air plus pressant et malgré ce toit à des dizaines de mètres de hauteur, j'ai l'impression d'être piégé.

En contre-bas, on se croirait dans le secteur 7 de Migdar dans FF7 justement. Des rames et wagons de trains entreposés plus ou moins anarchiquement avec des rails en mauvais état. Le contraire aurait étonnant vu le type que Marvan recherchait.

Elle avait fait ce que j'avais refusé de faire. Prendre un stage spécifique par rapport à Dreamland. Elle n'était pas intéressée par la réanimation, pas plus que moi... Mais en même temps, si on voulait choper du comateux, fallait se mouiller un peu. Elle avait été plus courageuse, je lui reconnaissais aisément ça. J'avais cette faculté de jamais trop me mouiller pour me préserver.

Tu vas me dire, j'allais pas spécialement plus m'amuser en urgence pédia (comment ça le choix des stages a lieu dans 3 jours et je ferais mieux de pas trop me mouiller ?). Le contact avec les enfants m'inquiétait énormément... Mouarf, j'ai toujours été mal à l'aise avec les enfants de toute façon. D'une part à cause des parents et de l'autre parce que les enfants m'intimident beaucoup.

Enfin, je suis pas là pour raconter ma vie, ce serait bien que je saute de ce tas de wagon précaire avant qu'il ne s'écroule.

Je checke un peu avant les alentours mais je ne retrouve pas de Marvan. Il faut dire que j'étais assez haut. Alors autant redescendre.

Je fais un petit bond vers l'avant et décide de me laisser tomber vers le sol tout en amortissant ma chute au dernier moment, comme je sais si bien le faire maintenant.*

[Père Castor]

PIX

*Malgré les précautions prises par le Voyageur. L'énergie du saut suffit à perturber l'équilibre précaire de la pile immonde de rames et le tout s'écroule.

La terre tremble et la fumée s'élève. Pix venait de foutre le bordel dès son arrivée.

Et Marvan était en contrebas.*

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MARVAN

*Soudain, Marvan sent la rame trembler... De plus en plus fort ! Puis un bruit de taule froissé d'une rare violence la fait tressaillir. Derrière-elle, un monticule géant de rame laissées à l'abandon venait de s'effondrer sur lui même. Elle n'était pas loin et risquer d'être emporté par l'éboulement de rames si elle ne réagissait pas vite !*

[Marvan]

Perdue dans ma contemplation, je sentis soudain le sol trembler. Enfin, la rame sur laquelle je me tenais, ce qui n'avait rien de bien rassurant. Les vibrations s'accentuant, je me redressai aussi vite que possible. Qu'est-ce que...? Je me retournais, ébahie : une montagne de rames de métro, encore effacée par l'obscurité, courait vers moi à pleine vitesse! D'un bond, j'attrapai mon sac. Aussi vive que me le permettait ma faible constitution, je me mis à courir, sautant à bas de la rame échouée.

Le bruit de fracas me poursuivait, comme une vague de métal prête à s'effondrer sur moi. J'accélérai, trébuchant sur les vis et boulons, me rattrapant à grand renfort de battement de bras. Je m'engouffrai dans le labyrinthe créé par l'accumulation des wagons, pétrie de terreur. Une seule idée me venait en tête : que faire quand je me trouverai nez-à-nez avec une rame trop difficile à escalader? Il m'avait fallu un petit bout de temps pour grimper sur la mienne ; bout de temps qui faisait la différence entre la vie et la mort.

Putain, non, j'ai pas envie de mourir comme Gaudi! Après m'être tant moquée de lui...

Quand soudain, elle fut face à moi. Une rame gigantesque, fermement plantée sur ses rails, me barrant toute retraite. Je m'apprêtai à freiner des quatre fers, le souffle court. Mais ma course, en ralentissant, me déséquilibra soudain et je sentis mon corps pencher de côté. Cette fois, le sol se rapprochai trop vite pour que je puisse l'éviter! Sentant déjà le choc sur mes côtes, je fermai les yeux.

Mais rien ne vint. Je me sentis soulevée et remise sur pied avec brutalité. Sans comprendre, je perdis une seconde précieuse à cligner des yeux. Puis de nouveau, l'impulsion me fit décoller du sol, et je saisis.

Mon bras s'était décroché de lui-même, et tentai péniblement de me soulever. Face à l'obstacle qui m'attendait, son instinct s'était réveillé sans mon accord, comme à son habitude. Je me remis à courir, encouragée par son enthousiasme. Les portes de la rame se rapprochaient, et le bruit de l'éboulis s'intensifiait. Je fus prise de panique et un profond sentiment d'étouffement me prit à la gorge. Je vais m'écraser comme une crêpe! Terrifiée, je m'efforçais de ne pas fermer les yeux et intimai à mes jambes de foncer droit devant. Fort heureusement pour moi, ces dernières semblaient elles aussi posséder une once d'instinct personnel, et avaient l'air de se ficher totalement que je puisse à tout moment leur demander de freiner. Alors que la rame n'était plus qu'à un mètre de moi, je laissais échapper un gémissement.

L'impulsion tant espérée me projeta en l'air. Mes pieds décollèrent du sol, battirent bêtement, puis s'écrasèrent sur le toit de la rame alors que mon bras se fatiguait. Je ne pris pas un temps pour souffler. A quoi bon gâcher tous ces efforts maintenant? Les wagons furieux fusaient toujours vers moi, quoique plus lentement, et je serais encore bien malmenée si je restais avachie là. Je repris ma course, encore sonnée de l'étrange sensation de m'être portée moi-même. Je sautais, franchissant la frontière protectrice de la rame que je pressentais assez forte pour ne pas céder. Trottinant encore sur quelques mètres, je finis par tomber au sol, à bout de souffle.

Le silence était revenu.

[Pix]

*J'étais en l'air quand j'entends un bruit sourd derrière-moi.*

Euh...

*Je me retourne et je vois le monticule géant qui s'effondre. Je reste un moment interdit, j'en oublie d'impulser de l'air pour me maintenir en hauteur et la sensation de chute s'accentue lorsque je réalise ce que je venais de faire.*

PUTAIN ! MARVAN !

*Une boule formidable me prend au ventre. Mes yeux s'écarquillent alors que je fouille toute la zone de mes yeux pour essayer de la repérer.*

-Non putain ... Non putain ... Non putain ... Non putain ... Non putain ...

*Avec la hauteur, le bordel et ma panique, je n'arrivais pas à repérer la Voyageuse comme j'aurais su le faire d'habitude. Puis le fracas rajoutait de la poussière dans tout ce bordel. J'y voyais encore moins et la panique ne faisait que se décupler.*

Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non Non non non non non non non non non non non non non ...

*J'use de mon pouvoir pour descendre à toute vitesse vers le contrebas. Je ralentis ma chute par moment pour pouvoir fouiller un peu mieux la zone. Usant à nouveau de mon pouvoir, je hurle à plein poumon.*

-MARVAN !

*Je touche le sol et resaute en prenant de la hauteur avant de me faire emporter par le torrent de métal pour réitérer l'opération plusieurs fois. Je ne parviens pas à la repérer... Toujours pas.

Au bout de la cinquième tentative, j'essaie de reprendre encore plus de hauteur, mais je sens que je fatigue déjà. J'avais mis beaucoup trop de cœur à l'ouvrage. En hauteur, je pus prendre une petite pause en voyant l'étendue du désastre que j'avais provoqué. Je réalisais que j'avais échoué à la retrouver. Il restait donc 3 solutions.

Elle était pas là.

Elle était en dessous.

Elle avait réussi à s'échapper.

Pensant tout de suite au pire, je sens les larmes qui me montent aux yeux. J'avais réussi à la buter dès ma première action de nuit... Putain mais quel con j'étais ! J'aurais du faire plus attention ! Et pourquoi j'apparais toujours dans des trucs à la con dans ce genre-là ? Je pouvais pas apparaître ... Je sais pas moi ! Au niveau du sol pour une fois ? Ca changerait ! Ou sur ses genoux !

J'espérais ne pas l'avoir tuée par mégarde, je pensais déjà la revoir au réveil, ne se souvenant plus de son rêve de la veille comme auparavant... A se demander ce qu'elle foutait dans un stage de réa... A certainement réinterpréter la réalité jusqu'à ce qu'elle trouve ça convenable.

Elle était belle cette foutue quête ! Elle venait d'échouer avant même de commencer.

Las, je me laisse tomber peu à peu au sol avant de m'assoir.

Et de rester con un peu pendant 5 minutes.

On verra après les autres options.

Faudrait vraiment que j'arrête d'anticiper les pires trucs. Tu m'étonnes que je sois trop stressé dans ma vie.*

[Père Castor]

MARVAN

*La situation avait été très critique. Fort heureusement Marvan avait su réagir promptement et ses capacités physiques dreamlandiennes, assurément supérieures à celles du monde réel, associées à son pouvoir permirent à la Voyageuse de s'éloigner suffisamment de l'éboulis pour ne pas être prise dedans. Inutile de dire qu'un tel incident aurait pu tuer la Voyageuse et mettre un terme à sa mission ainsi qu'à ses nuits avec Pix.

Alors qu'elle s'écroule au sol, elle se retourne et voit l'éboulis se terminer, une rame est projetée en l'air et virevolte dans le ciel avant de passer juste au dessus de la Voyageuse et de s'écraser à peine plus loin. Le choc la repousse vers l'arrière et lui envoie une sacrée dose de poussière de terre et de métal dans la tronche, lui arrachant une sacrée quinte de toux.

L'éboulis était terminé mais le calme était encore loin. La poussière était encore haute dans le ciel et les derniers objets finissaient de se faire malmener dans tout ce chaos.

La Voyageuse n'est plus en danger mais à bout de souffle. Elle est résignée à attendre sur le sol que le calme revienne.*

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PIX

*Malgré le pouvoir de Pix, le chaos était tel qu'il ne put retrouver Marvan ni se faire entendre par elle. Il était comme un con à courir partout en espérant pouvoir la retrouver. Il ne la retrouve bien évidemment pas et pourra se laisser retomber le temps que le calme revienne. Il s'assied alors sur une rame de métro retourné, le regard dans le vide.

Il pourra réfléchir aux conséquences de ses actes et à la faim dans le monde.*

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PIX / MARVAN

*Finalement le silence finit par s'imposer. Il en devient presque opressant après le déluge sonore que les Voyageurs ont subis. Le calme après la tempête comme on dit .... *

[Marvan]

Je reprenais mon souffle, presque étonnée d'être encore en vie, alors qu'une rame lancée à pleine vitesse volait au-dessus de moi, m'arrachant un cri. Alors que le calme s'imposait et que la peur de mourir s'atténuait peu à peu, je me sentis tressaillir.

Est-ce que c'est Pix qui a provoqué cet éboulement?

Durant ma course, l'idée ne m'avait pas traversé l'esprit, trop occupée que j'étais à ne pas finir aplatie sous un métro. Mais maintenant, cela s'insinuait dans ma tête pour devenir une quasi certitude. Qui d'autre, après tout? L'endroit était désert... Je me relevais d'un bond, regardai autour de moi. En vain, puisque la poussière soulevée par l'avalanche rendait l'air irrespirable et opaque. Malgré cela, je tentai de distinguer quelque chose, quoique ce soit. Mais il n'y avait rien à voir.

Je marchais au hasard, espérant trouver un endroit plus dégagé, mais finit par renoncer, mes jambes encore tremblantes de ma course effrénée. Je m'affalai, gémissant, les yeux au ciel. Comment le retrouver? Mon regard se posa sur mes mains ; dans un état déplorable, écorchées par mon escalade improvisée, elles semblaient pourtant avoir bien survécu.

Bon. Il va falloir essayer.

Je fermai les yeux et me concentrai. Je rassemblai toutes mes connaissances sur mes articulations interphalangiennes, les tendons qui retenaient mes muscles, les nerfs qui activaient le tout, plus pour me donner une image objective de mon corps que pour faciliter l'opération. Je sentis en premier la dernière phalange de mon auriculaire gauche se détacher, sans surprise : après tout, cette dernière avait déjà pris son envol la nuit dernière, il semblait évident qu'elle soit la première à obéir.

Va. Trouve-le, ordonnai-je, tremblante.

D'autres se détachèrent lentement, avec le craquement habituel. Je sentais ces parties de moi s'éloigner, et mon esprit se scinder en autant de morceaux. Lorsque ma main gauche fut entièrement désossée, j'ouvris les yeux, transpirante. Quatorze phalanges, parties dans toutes les directions... Cela devrait suffire, non? Je serrais ma paume abîmée contre moi et me courbai. Il n'y avait plus qu'à attendre.

[Pix]

*Je regardais toujours le vide avec un air peu convaincu. J'avais enlevé mon chapeau et je le faisais glisser et tourner entre mes mains en regardant dans le vide.*

Bon... J'ai fais assez de rien pour ce soir...

*Je me lève sans grande conviction et je remets mon chapeau.*

Avec un peu de chance, Marvan n'est pas en dessous, et je pourrais la retrouver. Dans le pire des cas, si des gens peuvent survivre dans des éboulements pendant plusieurs jours, elle devrait survivre à sa nuit.

*N'étant pas un sauveteur de l'extrême, je n'allais pas me risquer à retourner les gravats pour la retrouver. Il y avait plus de risque à ce que j'aggrave la situation et que je la bute si elle était encore vivante. Je me contenterais de gueuler en fouillant la zone.*

[Père Castor]

MARVAN

*A peine les phalanges sont partis que le cri tonitruant de Pix résonne dans le cimetière. Il semblait loin et il était difficile de le repérer à cause de la résonnance des sons mais en tout cas, il était à sa recherche et au vu du timbre de voix boosté par le pouvoir de vent, le Voyageur semblait inquiet pour elle.

Ses phalanges resteraient utile pour repérer rapidement le Voyageur.

Ah moins qu'elle ne se serve de ses yeux ?*

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PIX

*Pas de trace de Marvan, Pix peut toujours chercher et gueuler.*

[Inyo.0]

Rêve 5
L'auras, l'aura pas

*Je suis dans le hall mon sac à dos sur les épaules, un billet de train à la main. Je cherche désespérément le quai pour le départ vers Saint-Malo que je sais bientôt imminent.*

Tumdumdum
-grrr Le train à destigrrtion de grrrraint-Malo pargrrira voie grrrrinze.
Tumdumdum

-Quelle voie elle à dit?

*Complètement paniquée, je me met à courir en direction du quai quinze, parcourant un réseau de tunnels plein de gens que j'essaye de ne pas bousculer. Après d'interminables minutes, j'arrive enfin sur le quai. Mais Il n'y à aucun train.*

Tumdumdum
-Grrrrrrrrre train grrrour Saint-grrrrralo grépart imminent voie SOIXANTE-QUINZE.

*Après cette annonce, je me remis à courir comme un fou dans les tunnels, renversant les personnes sur mon chemin. Et là, au milieu du passage, une bande d'artistes faisant du mime.*

-BARREZ VOUS, CON DE MIME.

*Je ne réfléchissait plus et fonça dans le tas renversant les mimes comme une boule de bowling renverse un jeu de quilles. Quilles que les mimes on eu le réflexe de mimer pendant leurs chute. J'avais l'impression d'être dans un tunnel sans fin. Quai n°40, n°57, n°74, n°75. Je grimpais les marches quatre par quatre, mais une fois en haut je vis que le train avais déjà quitté le quai. Je tombais à genoux, désespéré. Ne sachant plus quoi faire je commençais à sangloter, jusqu'à mon réveil.....Alors que sur le quai d'en face, deux personnes dans l'ombre discutent.*

-Alors? Qu'en pensez vous, monsieur White?

-Vous aviez raison monsieur Grey. Il est parfait. Je pense que Nous nous en occuperons très prochainement.

[Marvan]

Je n'avais pas très envie de me servir de mes yeux, puisque la poussière m'entourait comme un nuage de sable et que mes paupières me protégeaient tant bien que mal en restant mi-closes. N'est-ce pas, Père Castor? Ahem. Alors que je me recueillais sur ma main estropiée, j'entendis un cri quelque part sur ma gauche. Je me tournai vivement, soudain alerte. Je n'avais pas entendu quoique ce soit d'articulé, ce qui signifiait bien que j'étais encore loin, et rien ne m'assurait que c'était bien Pix. Le doute, toutefois, ne me freina pas longtemps.

- PIX!! JE SUIS LÀ!!

Ma voix de fiotte ne résonna pas longtemps dans mon labyrinthe. Un mélange de soulagement et d'angoisse me prit à la gorge : était-il sain et sauf? J'ordonnai aussitôt à mes phalanges de ratisser la zone, certaines parties dans la mauvaise direction filant au-dessus de moi comme des fléchettes. Je les vis zigzaguer une seconde, puis disparaître en créant des tourbillons dans le nuage de poussière qui m'entourait. Je réitérai aussitôt mon cri, espérant attirer l'attention de Pix autrement que par des phalanges tête-chercheuse qui ne manqueraient pas de le surprendre. Bêtement, j'eus envie l'espace d'une seconde de sauter sur place en agitant les bras, et m'interrompis aussitôt. Il me semblait plus sûr de ne pas bouger, aussi alternai-je les cris et les repos compensatoires, histoire de ne pas finir complètement muette avant la fin de la nuit. Mes vociférations avaient l'avantage de calmer mon stress, et entre deux brisures de cordes vocales, je priai de tout mon coeur. Avec un pouvoir pareil, il n'avait pas pu se faire ensevelir... N'est-ce pas?

[Pix]

*Je fouille toujours la zone en gueulant.*

[Père Castor]

MARVAN / PIX

*La poussière retombe peu à peu, les cris aidant, les Voyageurs pourront se rapprocher petit à petit les uns des autres. Si Pix n'entend pas clairement les cris de Marvan au début, il pourra rapidement voir les bouts de doigts que la demoiselle lui a envoyé.

Et puis au fur et à mesure, les deux Voyageurs pourront se retrouver.

Parce que c'est marrant 5 minutes mais ça va finir par devenir lourd.*

[Pix]

*Alors que je fouillais la zone depuis plusieurs minutes et que mon inquiétude ne cessait de croître. Voilà que je vois soudainement des phalanges voler vers moi. Je fus ... Que très moyennement rassuré. Elle était toujours vivante, mais dans quel état ? Je tapote chacun des doigts pour indiquer que c'est moi. Je gueule que j'ai retrouvé les doigts et qu'il faut qu'ils me mènent à elle. Puis quand les doigts se mettent en mouvement, je les suis.

Pendant ce temps, la poussière terminait de retomber laissant mon champ de vision se développer d'avantage. Rapidement, je finis par la repérer au loin, j'agite mes mains et je bondis d'un saut vers elle.

Je cours et je la prends dans mes bras en la soulevant.*

-Putain j'ai eu trop peur !

*Je la serre très fort contre moi. Je la pose.*

-Quand j'ai vu le truc qui commençait à s'effondrer, j'ai fouillé toute la zone mais impossible de te trouver, j'ai tout de suite imaginé le pire ! T'imagines la loose de mourir dès le début de la nuit... Enfin t'as rien c'est le principal !

*Dis-je avant de la serrer à nouveau très fort contre moi parce que quand même, j'ai grave eu la trouille. On verra pour la quête après. D'abord on se pose tranquillement.*

[Marvan]

Alors que les secondes devenaient cruelles, je finis par sentir une caresse : quelques unes de mes phalanges se tenaient au creux d'une main chaude et attentionnée, et je poussai un soupir de soulagement. Lorsque je vis la forme floue de Pix s'approcher de moi, mes jambes faiblirent un instant, et je dus m'appuyer de ma main valide à une rame pour ne pas flancher. J'accueillis avec une joie profonde l'étreinte de Pix, et la boule dans ma gorge finit peu à peu par se desserrer. Les larmes me montant aux yeux, je le laissais parler, encore émue de ma course et secouée par l'inquiétude.

Je finis par aligner quelques mots, et lui racontai que j'avais bien failli mourir aplatie comme une crêpe. Je mimai tant bien que mal mon bras me soulevant de terre, et moi réussissant à sauter d'un bond en haut d'un wagon, mais je percevais l'absence d'héroïsme de mon récit avec un pincement au cœur.

- J'aurais tellement aimé que tu puisses voir ça... ajoutai-je finalement, résolue de ne pas réussir à lui transmettre tout l'epicness de l'instant. Alors, c'est toi qui a provoqué tout cela? soufflai-je après un moment, à la fois admirative et craintive des conséquences de son pouvoir.

Je ne cherchais pas particulièrement à avoir de réponse et bientôt mes pensées dérivèrent. Je laissais mon regard s'attarder sur le paysage, une fois de plus étonnée qu'il soit si désert. Personne... Pourtant, cela ne devrait pas tant me surprendre, j'avais traversé quelques Royaumes sans voir âme qui vive.

Alors pourquoi...
!

Tout à coup, je me raidis, me souvenant de ce qui nous amenait ici. Le monsieur dans le coma! Un accident de train! Les débris de métro me semblaient alors bien plus à leur place. Des rames échouées, des rails abîmés... Est-ce que nous étions dans une sorte de décharge, ou plutôt un centre de réparation laissé à l'abandon? J'avais déjà expliqué à Pix, en rentrant de ma journée de stage, les tenants et aboutissants de mon premier patient, mais je voyais bien sur son visage qu'il ne s'attendait pas à cela non plus. Un hôpital, une infirmerie... Bref, je pensais découvrir un lieu de soin, et non ce que nous avions sous les yeux.

Je fis part de mes réflexions à Pix, puis remarquai :

- Après tout, le Royaume des Deux déesses ne ressemblait pas à un hôpital... Je ne sais pas pourquoi, j'avais d'autres attentes pour cette nuit. Tu crois que nous sommes au bon endroit?

[Pix]

*Marvan et moi on faisait toujours calin tandis qu'elle me racontait un peu ses mésaventures et le brio avec lequel elle avait réussi à s'en tirer en un seul morceau. J'étais très fier d'elle mais d'un autre côté, elle était badass quand même. C'est juste qu'il fallait encore qu'elle le reconnaisse elle-même. Je lui caresse la tête en écoutant son récit et je m'arrête quand elle me demande si c'était moi le responsable du cataclysme.*

Genre c'est forcément de ma faute...

-Bah ... Pas vraiment. Je suis apparu au sommet d'une pile un peu étrange, mais le truc était genre pas stable du tout quoi ! Au premier mouvement que j'ai esquissé, le tout s'est effondré ! Tu vois, on peut quand même difficilement dire que c'est de ma faute !

*Je fais la grimace.*

-J'ai vraiment la poisse dans ce monde de merde ! Aha !

*Je maintiens Marvan contre moi et je savoure cet instant de paix qui, je le sais, ne durera pas éternellement. D'une, parce qu'on avait des trucs à faire, de deux, parce que le lieu ne m'insipirait pas confiance... Avec le bordel qu'on avait foutu, on aurait certainement un golgoth sur la tronche bientôt ... Marvan me fait part de ses réflexions sur le lieu.*

-Le Royaume des deux déesses n'avait rien de particulier. Ici, je dirais qu'on reste dans le thème. Si ton comateux s'est pris un train dans la tronche, quoi de mieux qu'une espèce de Royaume cauchemar de la SNCF ? Il manque juste les panneaux indiquant les retards et annulation et on serait bien dans le délire ...

*Je hoche la tête.*

-Je pense qu'on a bien atterri... Maintenant reste plus qu'à le chercher.

*Je ricane un peu avec un sourire.*

-Avec mon bordel, on l'a ptet déjà buté ! Aha... Euh...Mmh...

*Mouais, c'était ptet pas le moment de rire là-dessus, ce serait quand même ballot qu'on tue notre premier Voyageur permanent par accident...*

-On y va ?