[Zone 4] La Gare Perdue

[Marvan]

J'écoutais la mésaventure de Pix, et acquiesçai pour reconnaître qu'il n'était pas responsable de grand chose... Alors qu'il confirmait mon avis, c'est-à-dire que nous étions bien au bon endroit, et que nous allions peut-être tomber sur lui très bientôt, je sentis l'excitation monter peu à peu. Hochant la tête pour l'encourager à faire le premier pas, nous nous mîmes en marche.

Mais la marche et la découverte du paysage toujours aussi désert ne me distrayait pas plus. Après tout, cela faisait un bon moment que nous nous préparions à rencontrer un Voyageur Permanent, et l'imminence de cet instant m'angoissait un peu. Que va-t-on lui dire? Serais-je capable de le tuer vraiment? Je doutais être en mesure d'accomplir un tel acte, même dans le monde des rêves... Et m'y résoudre risquait de me transformer à jamais. Je m'imaginais déjà l'assassinat froid à Dreamland, et la nouvelle terrible de sa mort dans le monde réel... C'était une possibilité, nous avions peut-être tort! Pour quelqu'un qui respectait beaucoup le principe de précaution, notre détermination me posait un vrai cas de conscience.

Je frissonnais de ces sombres pensées et tendis la main pour saisir le bras de Pix. Le contact de sa peau me réconforta un peu, et je continuai de marcher en silence.

[Père Castor]

*Les deux Voyageurs décident donc de se mettre en route. Passé le monticule de rames sans dessus-dessous suite au saut de Pix, les Voyageurs arrivent dans un lieu toujours aussi désordonné et laissé à l'abandon mais avec quand même des rails et des rames sur ces dits rails... Pour faire simple, il y a un peu plus d'ordre dans le bordel. Bon après, les rames étaient rouillées, la peinture était écaillée et s'enlevait, bref, les Voyageurs venaient d'arriver dans une sorte de décharge où on laissait les trains mourir. Le silence qui régnait était oppressant et accentuait cette impression de cimetière.

Les pas et les paroles des Voyageurs résonnaient sans que personne ne vienne leur répondre ou même les attaquer. Et à Dreamland, on sait qu'on est vraiment seul quand on se fait pas attaquer.

C'était presque trop calme.

Puis, ils entendent enfin un bruit ! Enfin un signe de vie ...

Des pleurs et des gémissements.

Ouais, c'est pas la fête. Mais en même temps, j'avais posé l'ambiance.*

[Marvan]

Après quelques gamelles liées à l'inconstance du sol sous nos pieds, nous finîmes par atteindre la terre ferme. Mes chevilles me remercièrent de cet heureux changement et quelques pas maladroits plus tard, nous atterrîmes dans une espèce de cimetière. Les rames grinçaient sur des rails rouillés, comme tanguant sous la faible brise, et il semblait que chaque seconde pouvait être celle qui les mettrait au sol. Le vent sifflait en s'engouffrant dans les portes cabossées, emportant avec lui une odeur de ferraille. Si un objet pouvait exprimer la détresse, alors ces métros plongeaient jour après jour dans la dépression. J'avais le cafard rien que de les regarder. Bref, c'était la tristesse de Jack...

Alors que le silence devenait parfait pour l'apparition d'un screamer, il fut brisé par un son bien différent. Un gémissement, quelques sanglots, qui semblaient venir de... Je cherchais l'origine du bruit, tel un suricate. Je finis par me tourner vers Pix, et chuchotai :

- Je crois que ça vient de là-bas... Tu crois qu'on devrait s'annoncer?

[Pix]

*Nous avons donc traversé un peu le chantier... Et autant dire que c'était pas facile de marcher dans ce bordel. Je serais bien parti avec l'aide de mon pouvoir... Mais je n'allais pas laisser Marvan à l'arrière tout de même. Détestant tomber comme une merde, mes pas étaient très petit et je m'assurais toujours de la stabilité du machin. Malheureusement, ce n'était pas aussi simple et il y eut quelques gamelles qui fort heureusement ne se terminèrent pas mal... Alors qu'elles auraient pu. Et c'était pas dommage, on pouvait rapidement se retrouver avec une jambe coincée dans ce genre de décor.

Finalement nous sortions de cet amas de rames laissées à l'abandon pour voir de nouvelles rames laissées à l'abandon. Le décor était légèrement ... Monotone. C'était sombre et glauque et abandonné. Bref un cliché de film d'horreur. Le genre d'ambiance à la con qui ne me fait pas grand chose à l'écran mais que j'apprécie étrangement moins quand je le vis pour de vrai.

L'endroit était sombre et déprimant de manière général. Je m'étonnais de n'avoir vu aucune ame qui vive. Que ce soit des rêveurs, des Voyageurs ou même des monstres.

Mais voilà que pour me donner tort, je me mets à entendre des pleurs. Je tends l'oreille pour tenter de localiser l'origine du son, chose difficile vu la réverbération des sons du coin quand Marvan s'adresse à moi en chuchotant et je lui réponds de la même manière.*

-S'annoncer ? Y a un type qui pleure ! C'est ptet grave ! Je serais plus pour la jouer fine genre on s'approche discrètement. Tu penses pas ?

*A vrai dire je me voyais dire "coucou" à un type qui chiale... Surtout que je sais pas où il est, je sais pas qui c'est et je sais pas pourquoi il chiale... Mon expérience me faisait dire qu'il valait mieux avoir un peu plus d'informations sur la situation avant d'agir... A Dreamland, valait mieux être prudent, on sait jamais sur quel genre de psychopathe on va tomber.*

[Marvan]

Je haussai une épaule dubitative alors que Pix exprimait sa méfiance. Personnellement, j'avais toujours eu beaucoup de mal à me défier des gens qui pleurent... Étant donné qu'ils sont déjà dans une phase de vulnérabilité, prendre de la distance peut être vécu comme un rejet doublement violent. M'enfin, nous étions des étrangers, et l'avis de Pix se valait. Comme il fallait bien faire quelque chose, je m'approchais sur la pointe des pieds pour avancer vers l'origine du bruit. Je regardai Pix, pris une grande inspiration, puis dis d'une voix douce :

- Il y a quelqu'un? Vous avez besoin d'aide?

J'attendis une réponse, retenant mon souffle. Je craignais lui avoir fait peur, et que notre mystérieux inconnu détale à toutes jambes. Bien sûr, j'avais envie de lui venir en aide, mais mon côté pragmatique reconnaissait également le fait qu'il était notre seule source d'informations sur le Royaume dans lequel nous étions. Pour ma part, j'avais bien envie de l'appeler la "Gare Pourrie", mais je n'étais pas sûre que mon idée fasse consensus...

[Père Castor]

*Aucune réponse à l'appel de Marvan. Les pleurs et les gémissements continuaient. La personne semblait être terrorisée.*

[Marvan]

Voyant qu'aucune réponse ne me parvenait, je pris la décision de trouver le pauvre malheureux. Je fis quelques pas, m'interrompant pour m'assurer de ne pas partir dans la mauvaise direction, et continuai ainsi pendant quelques minutes. Pix me suivait ; je n'arrivais pas pris le temps de lui demander si cette méthode lui convenait, mais je voyais mal ce qu'on pouvait faire d'autre. Tout en cherchant qui pouvait bien produire des pleurs aussi déchirants, je me mis à fredonner un petit air rassurant. Je n'étais pas très à l'aise, mais une petite voix dans ma tête me disait que cela ne pouvait pas faire de mal. Je faisais des pauses dans mon chant pour ne pas me tromper de chemin, et progressait ainsi, bien décidée à ne pas laisser une âme en peine.

[Pix]

*Finalement Marvan avait pris la décision de ne pas m'écouter et de s'annoncer. J'étais relativement contrarié et tendu. Elle savait pourtant qu'il ne fallait pas me dire non dans cette maison. Je mets les mains dans les poches et je guette la réaction de l'inconnu. La voix de Marvan est douce, un vrai petit bonbon pour les oreilles, mais en face, l'inopportun ne donne de réponses. Mes lèvres se pincent.*

Un piège ? Un autiste ? Argh ! Tant de possibilité !

*Finalement Marvan se met en route. Je décide de la suivre, tout aussi prudemment, j'assurais l'arrière garde pour lui éviter toute embuscade malheureuse. Oui, j'étais un peu parano mais la situation l'exigeait. Marvan était diablement imprudente.

Je me laisse volontairement distancer par la demoiselle pour agrandir mon champ de vision.

J'utilise également mon pouvoir pour prendre de la hauteur. Avec les événements des dernières nuits, autant redoubler de prudence.

C'est alors que je vis ...

OH MON DIEU QUEL SUSPENSE ! NOUS DEVRONS ATTENDRE LE POST D'ANIMATION ! C'EST TERRIBLE !*

[Père Castor]

*Finalement Marvan finit par apercevoir, au loin, un homme dont les pieds et les poings étaient liés aux rails du train. Des chaines.
Alors qu'elle voit l'étrange silhouette dont elle finit par s'approcher, une vive lumière au loin s'allume au loin des rails qui étaient dans un état limité.

Pix de sa position ne voit guère le prisonnier mais peut voir qu'au bout de rails, une vive lumière s'est allumé.


Un bruit de locomotive se fait entendre et de la fumée rageuse s'envole vers les plafonds.

L'homme allait se faire écraser !*

[Marvan]

Je vis soudain la cause de tous ces pleurs : un homme, allongé sur les rails, gémissait alors que cliquetaient les chaînes qui le tenaient captif. Je fronçai les sourcils, un peu dubitative. Qu'est-ce que... Qui a bien pu l'attacher ici? Je continuai de m'approcher lorsque le sifflement d'une locomotive se fit entendre. Une forme mouvante glissait sur les rails au loin, lancée à pleine vitesse. Mes yeux s'écarquillèrent.

- Putain de merde! gueulai-je à Pix.

Trop choquée pour expliquer quoi que ce soit, je détalai en direction des rails. Ils étaient aussi rouillés que ceux que nous avions croisé jusqu'à présent. Bon Dieu, tout cela n'a aucun sens! Pourquoi est-ce qu'un train passait dans un endroit aussi désert? Qu'est-ce que ce gars faisait là? En quelques secondes, je fus auprès de lui et me laissais tomber dans la poussière.

- Monsieur! Je suis là, je vais vous aider! criai-je sans chercher à atténuer l'angoisse dans ma voix.

Je ne devais pas être d'un grand réconfort, car il se mit à pleurer de plus belle. Je saisis une chaîne et tirai dessus pour essayer de voir comment tout cela était agencé. Ses poignets étaient rouges et enflés à force de lutter contre le métal et je ne voyais aucun moyen de le libérer. Je levais la tête pour surveiller la venue de la locomotive. Si proche, déjà! Un vent de panique me prit à la gorge.

- Pix, viens m'aider!

[Pix]

*Marvan continuait sa progression vers l'origine des pleurs. Je reste aux aguets. Vigilant, imperturbable.

Quand soudain, vlà ti pas qu'une lumière s'allume avec le bruit caractéristique d'une locomotive qui se met à démarrer.*

Whut ? Je vais devoir changer d'angle de vue.

*Alors que je me prépare à sauter pour me rapprocher de la scène, Marvan se met à courir en beuglant. Je sursaute et manque de perdre l'appui pour venir me gameler. Mais je me ressaisis et je décide d'oublier un peu la prudence pour aller voir de quoi il en retourne. Je me lance dans les airs avec l'aide de mon pouvoir pour une trajectoire en cloche qui me permettrait de tomber près de Marvan.

Du ciel, je pouvais commencer à voir ce qu'il se passait plus bas. Je comprenais également l'empressement de Marvan. Un type était enchainé aux rails tandis qu'un train allait lui passer dessus.*

Genre ? Dans ce bled, y a un type enchainé qui va se faire écraser ?

*J'use à nouveau d'un trou d'air pour accélérer ma chute et d'une bulle d'air pour amortir ma chute.*

-Qu'est ce qu'il se passe ?! C'est qui lui ?

*J'avais besoin de poser ces questions pour exprimer mon désarroi mais je me rends bien compte qu'elles sont inutiles car il n'est pas le temps de discuter, la rame prend de la vitesse et serait bientôt sur lui et accessoirement, sur nous.

Je m'agenouille, pestant sur le peu de luminosité et je regarde de quoi sont fait les liens. Je garde le silence, laissant à Marvan la partie "dialogue rassurant". Dans ce genre de situation d'urgence, j'avais appris qu'il valait mieux qu'il y en ait qu'un qui soit dans ce rôle. Moi je me contente de travailler en silence.*

Fais chier de merde !

*Si je voulais être un peu cynique... Au moins le train qui s'approchait apportait une lumière bienvenue pour la tentative de libération du pauvre homme.*

Tiens il est humain... Voyageur ? Rêveur ?

-C'est notre homme ?

Non mais faut que j'arrête de poser des questions à la con ! Elle est occupée... Mais après, ce serait quand même logique que ce soit notre homme... Si le type est passé sous un train, c'est évident qu'il est en train de vivre un cauchemar... Cauchemar ? Ce serait un rêveur ? Mais c'est débile ! Il va se réveiller ! Ca ne peut pas être ça !

Ah bordel, arrête de réfléchir à ce genre de trucs et occupe-toi des chaines !

*Bawé mais sans l'animation, ça va être dur d'aller plus loin.*

[Père Castor]

*Marvan arrive rapidement auprès du pauvre monsieur qui avait peur. Le pauvre avait les yeux fous et embués de larmes. Le voile qui était devant ses yeux lui empêchaient de clairement discerner Marvan, il criait sa peur et son horreur alors qu'il se débattait comme un fauve. Dans sa panique délirante, le monsieur avait presque identifié Marvan comme une menace. Un comble quand on sait qu'elle voulait le sauver.

Mais le pauvre monsieur n'était plus en état de réfléchir actuellement. Il était pris dans sa peur qui obscurcissait son jugement.

Pix venait d'arriver et le pauvre ne comprenait pas plus à la situation. Et comme à son habitude, il pose des questions à Marvan auxquelles la Voyageuse n'a pas forcément la réponse ou la patience nécessaire pour répondre.

En attendant le train prenait de la vitesse et arriverait bientôt.

Le comble de l'emmerdement maximum arrive quand les Voyageurs se rendront compte que c'était pas des chaines de merde et qu'elles étaient verrouillées par un gros verrou mastoque.*

[Marvan]

J'ignorais les questions de Pix, trop concentrée sur ma tâche. Alors que l'homme continuait de se débattre, une vision me sauta aux yeux. Une sonde d'intubation, le "bip-bip" répétitif des machines, le souffle régulier du respirateur. Je m'écartais aussitôt, choquée de ne pas m'en être aperçue plus tôt.

C'est lui!! hoquetai-je à part moi, un mouvement de recul m'éloignant un instant des rails.

Cela ne faisait maintenant aucun doute. J'étais pourtant plutôt habituée à reconnaître rapidement les visages, mais la situation et le stress m'avait fait perdre le swag les pédales. Mon cerveau se mit à cogiter à toute vitesse. Je regardais rapidement autour de nous, la locomotive filant toujours à toute vitesse. Je n'avais que quelques secondes pour confirmer mes soupçons. Personne alentour. Un homme seul, terrifié, attaché par des chaînes humainement indénouables... Sans le savoir, je devinais que quand bien même j'avais possédé un pouvoir spécifiquement lié à l'enchaînement, ou aux noeuds inextricables, je n'aurais pu défaire ceux-ci. Mon patient cria de plus belle, des larmes coulant sans retenue sur son visage pétrifié...

- Pix... soufflai-je tout bas, puis plus fort pour couvrir le bruit de la locomotive. Je crois que nous sommes dans un cauchemar!

De nombreuses théories filèrent dans mon esprit. Serait-ce possible qu'il soit bloqué dans un schéma de cauchemar permanent? Je frissonnai : l'idée qu'il puisse se faire écraser par un train en boucle depuis des jours, à l'image d'un Prométhée des chemins de fer, me semblait insoutenable. Je savais bien que nous venions initialement pour le tuer, mais une voix dans ma tête me poussait à lui venir en aide. Et si le fait de le délivrer de ce schéma de mort perpétuelle suffisait à le réveiller? Mon dilemme quant à ma capacité à achever quelqu'un dans Dreamland serait alors reporté au prochain Voyageur permanent...

Forte de ma nouvelle résolution, je m'approchais de nouveau de l'homme, pris sa tête entre mes mains d'une poigne ferme mais rassurante :

- Monsieur ****, calmez-vous, dis-je en espérant que le nommer suffirait à le distraire un instant de sa frayeur. Vous êtes actuellement en train de rêver. Ce train n'existe pas! Ces chaînes n'existent pas! Si vous arrivez à prendre le dessus, tout va bien se passer! Seulement, je ne peux pas le faire à votre place. Respirez un bon coup, trouvez le courage de vous lever!

Je continuai ainsi, improvisant des paroles rassurantes au fur et à mesure, ignorant les rails qui se mettaient à vibrer.

[Pix]

*Mes lèvres se pincent. Comme prévu, Marvan ne répond pas à mes questions mais si j'avais encore quelques doutes subsistant, il était très probable que ce type soit celui recherché par Marvan.*

Ça me saoule de pas tout comprendre !

*Puis Marvan a un déclic, déclic que j'ignore puisque je cherchais un noeud dans ces foutus chaines.*

Fais chier, on y voit rien dans ... Ah bah quand même, y a quelqu'un qui vient d'allumer la lumière...

*On ne dira pas que c'est le train qui se rapproche.*

Fais chier, un cadenas... Vachement balèze le truc... J'ai un pouvoir de vent, pas de super force...

*Dans le doute, j'essaie quand même de faire péter les chaines à mains nues, mais je n'arrive à rien... Avec mon pouvoir, j'avais plusieurs idées et moyens pour faire péter ces chaines. Mais pas sans matos et avec un train qui arrivait à toute allure. Je ne pouvais rien faire pour aider ce type... Et ça me faisait chier. Je me sentais inutile et pris au piège. Ironique, quand on sait que ce n'était pas moi qui était lié par les fers.

Marvan me fit part d'une de ses réflexions.*

Dans un cauchemar ? Sans blague...

*Minute cynisme de moi-même... Si c'était bien son type et qu'il était dans un cauchemar... Je venais de piger. Le mec était en train de revivre son accident ! Mais le faisait-il sans fin depuis son accident où était-ce un événement isolé ? Après tout, personne n'a écrit de bouquin sur ce dont rêvent les comateux, il nous était impossible de conjecturer sur ce qu'il se passait à Dreamland de fait. Nous ne pouvions avoir de conclusion sur cet événement isolé. D'un coup, même si cétait insoutenable... Je n'étais plus sûr qu'agir soit la meilleure solution. Qu'est ce qu'on devait faire ? Attendre ? Observer ? Le tuer ? Le sauver ?

L'inconnu et l'angoisse qui en découlait de par la peur de mal agir venait de me bloquer dans une réflexion intense pour essayer de distiller la meilleure idée ou à défaut... La moins mauvaise.

C'est à ce moment que je vois Marvan saisir les mains du type pour s'adresser à lui.*

-Tu veux qu'il devienne Voyageur pour le buter ensuite ?

*La question allait l'énerver sans doute, mais je ne le savais pas. Je posais cette question innocemment. Je serais honnête, cette situation me dépassait complètement. Marvan avait eu le mérite de prendre une décision avant moi. Ce n'était peut-être pas la meilleure, je n'en savais honnêtement rien, mais elle avait le mérite d'avoir été prise. En effet, je ne savais même pas où Marvan voulait aller avec son idée. Quelle était la finalité ? Le faire devenir Voyageur avait peu de chance de le réveiller vraisemblablement.*

Si je le bute avant qu'il se fasse écraser ? Mmh... Non.

*Marvan avait une idée en tête et moi aucune. Autant me fier à elle. Je me redresse et je fais le tour en faisant attention à ne pas être dans le champ de vision du comateux. Je m'accroupis prêt de Marvan et je l'enserre, lui susurrant quelques mots à l'oreille.*

-Fais ton truc... Mais quand je jugerais que le train est trop prêt. Je nous fais partir.

[Père Castor]

*Alors que Marvan s'approche pour rassurer le monsieur pour lui dire que non il n'est pas tout seul et qu'il peut s'en sortir par lui-même, le type réagit vivement à l'approche de la demoiselle en hurlant contre Marvan en envoyant ses poings comme pour repousser un monstre.

Le pauvre était complètement dans son délire et avait du mal à se faire entendre de Marvan.

Surtout avec le train qui faisait son bordel.*

-LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! JE VEUX RENTRER CHEZ MOI ! JE VEUX PAS MOURIR !

*Pourtant Marvan insistait. Et à un moment, elle crut voir une lueur de lucidité dans le regard du monsieur, avant que le train ne relâche bruyamment de la vapeur et qu'il ne se manifeste bruyamment accaparant ainsi toute l'attention du rêveur. Ce dernier tourne vivement la tête, l'attention happée par le train qui vient vers lui pour l'écraser... Telle l'animal qui regarde les phares de voitures.

Le monsieur est paralysé par la terreur, il hurle, en ne détachant pas son attention de cette lumière qui s'approchait sans relâche à grande vitesse.

La terreur l'avait rendu fou, il était définitivement perdu.

Le train était trop proche. Pix déclenchera son pouvoir pour que lui et Marvan ne soit pas blessé par le train.*