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La cabane dans les bois - Même pas peur !

Message non luPosté: 30 Mai 2014, 22:51
par Shanna Edenia
/!\ Article contenant des spoilers mis sous bannières

Comme la majorité des gens le savent (ou pas, mais faites semblant au moins), je crains les films d'horreur. Je les crains depuis le jour où cette pensée s'est glissée dans ma tête "Mais si c'est raconté c'est que c'est possible", et cette maxime ridiculement grotesque et illogique est restée logée dans mon crâne depuis.
Donc il y a quelques jours, profitant d'une pause et de la présence de la tv cablée, je zappe au hasard sur une chaîne qui proposait le film cité. Me disant qu'il était temps de mettre mes angoisses de côté, je reste sur le programme. Ben mon vieux, c'te surprise.

Synopsis: L'histoire de base est celle de tout Slasher movie classique: 5 jeunes gens (deux filles et trois garçons) passent quelques jours de vacances dans une cabane isolée. Ils deviennent la proie de zombies, tout en étant surveillés par de mystérieux scientifiques...

Critique:

Que dire... Si ce n'est que ce film m'a surprise. Il déploie tous les schémas narratifs classiques du slasher movie: adolescents, cul, drogue, créatures avides de chair fraiche en pleine copulation, jumpscares, pièces sombres... Et pourtant il parodie de manière étonnante ce genre si mal représenté de nos jours (car a part les remakes de Vendredi 13 et de Freddy, les autres sont pas récents).

Ci joint le résumé complet, car on ne peut analyser et critiquer sans tout savoir du film.

En effet, cette cabane espionnée et attaquée par des zombies n'est pas un cas isolé. Il en existerait une dans chaque pays, et elles servent d'autel où des rites sacrificiels sont effectués dans le but de calmer les Anciens, sortes de divinités qui acceptent la présence des humain sous cette contrepartie. Les humains sélectionnés doivent représenter 5 grands archétypes: La putain, l'athlète, l'érudit, le fou, et la vierge (5 figures d'adolescents classiques des films d'horreur), cette dernière pouvant survivre, mais devant obligatoirement souffrir.

Si les 3 premiers archétypes sont morts, les deux derniers (dans le film, Marty le beuzé de la bande et Dana, celle qui mérite le moins de crever) tentent de survivre, alors que Marty, ayant découvert au préalable que la cabane était truffée de caméras, trouve un ascenseur sous-terrain. On entre dans la dernière partie du film, et là, c'est LE grand What the fuck. En effet, plus ils descendent, plus ils comprennent ce qu'il leur arrive. A travers les parois vitrées de la cabine, ils aperçoivent différentes figures monstrueuses, enfermées et rencontrées ou non au préalable (j'ai même pu voir un clin d'oeil à Shining, où des jumelles sont enfermées immobiles dans une cage en verre). Serpent géant, gamine en pyjama cauchemardesque façon Ring, résidus de chairs Silent Hillesques... Les grands pontes de l'imagination horrifique sont retenus dans des cages jouxtant l'ascenseur.

Alors qu'ils comprennent qu'ils sont victimes d'une machination, ils libèrent les créatures qui ne se font pas prier pour massacrer tout ce joli monde qui les y ont enfermés. Chemin faisant, ils découvrent un temple sous les laboratoires, apprennent le pourquoi du massacre dont ils sont victimes et Dana doit tuer Marty (car il est le seul archétype encore vivant, elle représentant la vierge il n'est pas nécessaire qu'elle meure), le réveil des Anciens étant imminent (et la destruction de l'Humanité). Puis au final, Dana laisse Marty en vie, jugeant tous les deux qu'il vaut mieux pour la Terre que l'humanité disparaisse, les deux jeunes gens s'allument un joint et attendent la fin du monde. Puis, plan sur la cabane de l'extérieur. Une gigantesque main sors de terre, broie la maison et l'entraine avec elle.


Dans ce scénario assez rocambolesque, on peut distinguer plusieurs lectures. Celle au 1er degré, qui montre un hommage très personnel et culotté aux grands classiques du cinéma d'horreur (Bordel y a des zombies et un PUTAIN de loup garou), entre amour et haine du genre. Le second degré, lui, nécessite les spoilers.

On peut également interpréter ce scénario comme une violente critique de notre société télévisée, les scientifiques contrôlant les zombies (les épreuves), pour sacrifier des archétypes afin de maintenir l'humanité en vie (suggérant qu'elle a besoin de ces sacrifices pour survivre). Ecoeurées de n'être que les dommages collatéraux d'une grande machination, les victimes restantes préfèrent laisser l'humanité périr, la laissant croupir dans sa dépendance, dans un ultime geste "no future"


D'un point de vue technique, pour moi ce film s'apparente plus à un film fantastique tendant légèrement vers le gore (façon -12). Il ne fait pas plus peur que ça, et joue sur une ambiance sombre classique pour réveiller nos frayeurs (ce qui est assez peu efficace). La réalisation casse pas des briques, mais le scénario malin et, au final, assez peu attendu. Une réal basique pour un scénario étudié, ça fait du bien.

Note: 13.5/20

Re: La cabane dans les bois - Même pas peur !

Message non luPosté: 30 Mai 2014, 23:05
par Lou
cool des critiques de films :D

Je ne retiendrais qu'un truc... illogique ! il y est ce mot !

bien construit et bien argumenté, ton opinion se tient et on ne veut pas le réfuter dans tu ne nous l'oblige pas...

C'est une bonne critique, faudra un jour que je regarde ce film...

encore plus de critique !

Re: La cabane dans les bois - Même pas peur !

Message non luPosté: 31 Mai 2014, 12:20
par Shanna Edenia
Ha ha merci, ça fait plaisir !! :D

Serieusement ce film est pas trop mal, en tout cas il est bien écrit^^ J'ai passé un bon moment :)

Re: La cabane dans les bois - Même pas peur !

Message non luPosté: 07 Juil 2014, 00:04
par VonBoche
J'ai modérément aimé. La fin est cool, lorsque le drapeau tombe sur la machination, mais avant ça c'est juste un slasher banal avec le rappel toutes les deux minutes lorsque sont montrés les organisateurs que ce n'est qu'illusoire. Bref, on passe la première partie du film à patienter avec des monstres pas passionnant qui courrent après des personnages pas passionnant non plus.

Je vois plus ça comme une critique des spectateurs et de leurs attentes, ici représentés par des dieux cruels qui réclament des sacrifices très particulier, ainsi que par les organisateurs eux-même qui prennent plaisir dans la mort d'innocents. Parce que les gens qui regardent des slashers du genre le font pour la violence qui s'y déroulera, pour les morts très graphiques et gratuites à l'écran. Donc au final quand je dis qu'on se fait un peu chier durant la première partie du film, je suis exactement comme un de ces dieux, qui veut du spectacle à sa sauce.

Y'a pas mal de gens qui se paluchaient sur le film quand il est sorti et... Mouai. Sans plus.

Re: La cabane dans les bois - Même pas peur !

Message non luPosté: 07 Juil 2014, 13:30
par Shanna Edenia
Je suis assez d'accord avec toi, mais justement, ce manque d'originalité dans les personnages et dans les monstres est justifié par la finalité du scénario, puisqu'il exploite le fait qu'ils soient tous des clichés.

Quand je parlait de critique de la société télévisée, ça inclut également les spectateurs, à la fois représentés par les Anciens et, ironiquement, par nous qui regardions ce film dans le but précis de voir de l'hémoglobine bien versée sur l'autel de la distraction et de l'amusement. Après en ce qui concerne les organisateurs, pour moi ils parodient plus les producteurs et créateurs de programmes qui offrent des humains en pâture à un public friand de ces sacrifices télévisés. Le spectacle ne leur plait pas vraiment, je dirais plutôt qu'ils s'en accommodent par nécessité, parce que bon, 5 ados pour que l'humanité subsiste, c'est un moindre mal.


Après je comprends ton appréciation du film, c'est vrai que le côté slasher est somme toute assez classique... Mais il dessert le but final du film, et je trouve ça assez intelligent.