Une vie de Rêve(s) - Nuit n°1
*Il y a des années de cela, un jeune rêveur passait une bonne partie de son temps dans cette forêt. Nuit après nuit, mois après mois, années après années, il apparaissait sous les yeux inquisiteurs de... Et bien, d'a peu prêt tout en fait, on ne va pas se mentir. Et nuit après nuit, il finissait par perdre ses moyens et s'écrouler au sol en position fœtale avant de disparaître dans un "pouf". Jusqu'à ce qu'un jour, il prenne enfin son courage à deux mains et se redresse, prêt à affronter sa peur.
Mais tout cela, c'est de l'histoire ancienne. Le jeune homme a bien grandi, il a oublié sa peur - et tout ce que cela a pu engendrer. Et pourtant le voila de retour dans cette forêt. Ce n'est pas la première fois, sans doute pas la dernière, que ces rêves le ramènent en ces lieux. Mais quelque chose a bien changé.*
Encore ce rêve... Il me manquait pas, celui-là...
*L'inconfort, l'envie de faire disparaître ces regards parfois accusateurs, parfois suppliants, mais le plus souvent tout simplement indifférents, rien de tout cela n'a disparu. Mais ce qu'ils génèrent ? Ce n'est plus la peur phobique d'autrefois, plutôt de l'énervement et peut-être un peu de tristesse, bien qu'il ne sache pas vraiment pourquoi. Un léger malaise aussi, il reste humain.*
Vous allez dégager oui...
*Car même s'il ne se sent plus acculé comme il n'y a pas si longtemps, ou peut-être grâce à cela, il sait ce qu'ils veulent, ces yeux. Ils attendent. Ils attendent qu'il trébuche, ils attendent qu'il tombe, ils attendent qu'il se trompe. Ils attendent pour ne rien rater, ils attendent pour être là et juger. Comment le sait-il ? Tout simplement parce que l'humain est ainsi fait. Derrière les beaux discours et les "c'est comme tu veux !" se cachent les reproches et les "tu aurais plutôt du faire comme ça".
C'est bon, lâchez moi !
*Le voilà qui part en courant - il n'aurait jamais pu faire ça auparavant. Mais aucune magie pour autant, aucune révélation scintillante - cette peur n'est plus, il l'a déjà vaincue. Non, rien d'autre qu'une fuite en avant, vers d'autres rêves, vers d'autres nuits.
"Pouf"
Même la course n'est plus.*