par Zoran Zmijanovic » 17 Aoû 2015, 13:50
Je me réveillais doucement accompagné d'un mal de crâne à en faire chanter les mouettes, de courbatures et tout ça en caleçon. La soirée s'était mal passée, j'avais fait le con. En même temps, le rêve de la nuit dernière avait été si perturbant. Le boss était pas content de me voir aussi tête en l'air, mais j'arriverais à réparer ma faute. Enfin, j'espère. Par contre, ce n'était pas dans leur habitude de laisser les gens en vie, surtout sans pantalon et dans un métro.
Mais bordel de merde j'suis dans un métro ? Ok, j'suis dans un autre pays, c'est sûr. La France ? Je pense pas, ça puerait la pisse et les tziganes m'auraient déjà dépouillés. Je dois réfléchir mieux que ça. Les gens qui passent parlent tous ma langue, où pourrais-je être ? Pas de métro dans les balkans à ce que je sache. Je me relève, tant bien que mal, et constate que je suis entouré d'humains mais aussi de démons.
L'enfer. Le boss m'a tué et me voilà en enfer. C'est pas possible, tout sauf ça s'il vous plaît. J'aurai préféré être en cage à me faire fouetter par des succubes plutôt que ça. C'est quoi mon but ici, demander des sous aux passants ? Je m'approche d'un démon, mais je n'ai pas encore le temps de lui demander quoi que ce soit qu'il me pousse de l'épaule, me fixant d'un regard perçant:
-Ah wai ? Bah vas t'faire enculer !
Le démon se retourne, merde. C'est le moment de détaler à toute vitesse. Il me poursuit. Je cours, renverse des passants, m'excuse parce que je suis gentleman des fois ça m'arrive, je saute par dessus une poussette, esquive les déménageurs.
Attend, des déménageurs au métro ? Bref, pas l'temps.
Je me retrouve bloqué, le quai est noir de monde et le démon arrive à toute berzingue pour me latter les couilles. OOOh bordel ! Seule solution, sauter par dessus la voie. J'ai pas une seconde à perdre mais pourtant j'aurai dû la prendre parce qu'un tram arrive. Je vais me le prendre de pleins fouet c'est obligé, on va retrouver ma ganache dans un canard de SDF, ou plutôt ce qu'il restera de mon beau visage.
Je ferme les yeux.
Comment mourir en enfer ? Je ne sais pas si j'ai trouvé une solution, je garde les yeux fermés. Tout ce que je ressens, c'est le vent qui semble me transporter, j'ai cette impression de voler mais aussi d'aller à une vitesse folle. J'ai de plus en plus de courbatures, l'adrénaline de la course-poursuite s'est retirée, me revoilà avec encore plus de douleurs.
J'ouvre les yeux. De l'autre côté de la vite, une grosse dame me regarde comme si de rien n'était. Je regarde autour de moi, enfin j'essaye parce que le vent me force à plisser les yeux, pour apercevoir une lueur au bout du tunnel.
Je me relève puis retombe à genoux en maugréant des insultes à base de chien qui fornique avec la mère de quelqu'un d'innocent.
Comme sur un tapis roulant, je vois le paysage défiler à côté de moi. Tout est flou, la lumière m'aveugle, je tente de sauver mes yeux de la brûlure. Le ciel est à gauche, la terre à droite. Je me retrouve debout sur la vitre d'un compartiment du tram:
-Nan mais je rêve là... paye ton déliiiiiire !