Dreamland Reborn

-Comment ça... Vous n'étiez même pas là... ?

Bon ok. J'ai très clairement merdé. Mais il se ressemble tous ici ou quoi ! M'enfin, je connais l'étendue de mes capacités, et tant que je peux invoquer un dessin qui vole, même avec toute l'énergie qu'il me prend, ça me va. Au bout de quelques minutes (encore) je me résonne, et reprends un peu d'énergie. Je reste néanmoins assis. Le choc de l'invocation était vraiment dur. Puis je repense au Maître d'hier.

-Mais où est le maître d'étage d'hier ? Il m'a tout expliqué sur ce monde et m'a donné ce pinceau.

Je lui montre mon pinceau. J'y tiens. Ce n'est pas que j'ai envi de faire mon chieur, mais ce pinceau est quand même une arme pour moi. Bref, je regarde l'oiseau de mon père. Il n'est pas exactement comme celui d'y a trois nuits et je me demande si je peux le révoquer. Flemme. Je vais arrêter les pouvoirs pour l'instant. Je me lève assez difficilement et manque de tomber à plusieurs reprises. J'arrive enfin devant le Golden Eagle version Zen. Je lui demande d'approcher.

-Descends en faisant très attention à ne pas tout casser, je te rejoins en bas de la tour d'accord ?

Il s’exécute. Au moins, j'ai un certain contrôle sur les invocations. Chouette.

Puis je retournes m’asseoir, il ne faut pas croire, mais ces quelques mètres étaient une vraie torture. Je m'assois donc, et regarde le Golden Eagle partir par la fenêtre. Il renverse quelques toiles, mais rien de bien méchant. Puis vient alors le tour de l'homme pinceau deuxième du nom.

-Je suis désolé, j'ai tendance à m'emporter par moments. Mais le fait est qu'on m'avait promis des objets... Je vais tout vous expliquer. Je suis voyageur de cette tour, apparemment mon pouvoir est une consécration puisque cela fait quelques siècles que vous en avez pas vu (d'après les dire de l’hôtesse). Je suis arrivé ici par le biais de mon pouvoir, je suppose, et il semblerait que vous deviez m'aider. On m'a conseillé de voir le maître de l'étage 12 ou 9, mais il semble que cela pose de gros problèmes. L'un n'est pas là, et l'autre semble introuvable dans son étage. Bref. Je suis encore désolé pour ce quiproquo. Mais vous ressemblez tellement à l'homme pinceau d'hier ! C'est frustrant. Et maintenant, comment faisons-nous ? Je demande pas grand-chose. de l'encre et un parchemin pour me défendre. D'ailleurs je dessinerais directement dessus pour être rapide au cas où... On m'a aussi expliqué qu'ici ce n'était pas le pays des bisounours. allons-bon...

Je l'écoutes. Bien ma veine x2. En plus il est méchant. Soit. En fait non, il n'est pas méchant. C'est juste un puissant connard. J'ai repris des forces. Après tout, ça fait bien 10 minutes qu'il y a un gros blanc depuis ses dernières paroles. Que faire ? C'est ma survie dans ce monde qui en dépend. Pourtant cela ne semble pas l'affecter, même pas du tout.

-Je suis obligé de m’intéresser à l'art, mon pouvoir en fait partie. Franchement, je ne demande pas grand-chose !

Du coup je suis vexé. Non mais c'est vrai ! Je reviens pour survivre dans ce monde et rien. Je tombe sur un homme pinceau moins sympa que celui d'hier et en plus il ne veut pas me donner ce que je veux. Franchement, y a des nuits...

Du coup je dessine, je m'applique pour ainsi dire, me souvenant peu à peu des anciennes techniques de mon père. Je dessine l'homme pinceau, parce-que déjà il est à porter de vu, et qu'en plus, ça me sert à extérioriser ma peine. Je fais gaffe de ne pas toucher le tableau avec mes mains, de peur d'activer mon pouvoir sans le vouloir, manquerait plus que ça, deux méchants ici ! Bref, je finis et regarde mon oeuvre plutôt fier de moi.

-C'est bien fait ? dis-je d'une intonation assez forte.

Frustrant. Juste frustrant. Qu'es-qu'il manque à mon tableau ? De la personnalisation ? Il est pourtant parfait... Tout dans le détail et la finesse comme mon père me l'a appris. Peut-être est-ce ça. Je reprends trop les techniques de mon père et pas assez les miennes. Je vois.

-Je vois ce que vous voulez dires...

Je reprends une autres toile avec délicatesse. Je m'assois sur le tabouret à disposition en face de la toile que j'ai posée sur le chevalet. Je prends une grande inspiration et pose le pinceau sur la toile. Je ne peints pas du tout de la même manière que la dernière toile, je m'inspires c'est tout. Je regarde parfois l'homme pinceau pour revoir certains détails oubliés ou non vus. J'y mets comme on dit "du coeur à l'ouvrage". Une fois fini, je compare les deux toiles et entre les deux préfère celle peint avec coeur.

-J'en deviens dramatique... Dis-je d'un souffle.

Je me retournes et regarde l'homme pinceau avec insistance.

-Et là ? Es-que c'est bon ? Je sourie content de mon oeuvre qui je l'espère plaira aussi à la créature.

-Mais qu'est-ce que ?! Arrêtez ! Je n'ai pas besoin de vous pour être nu !

Oui, en faite, cela ne me gêne pas de me mettre nu. C'est même plus agréable, mais ça prouve que je ne suis pas arrivé au bonne étage. Je regarde une pancarte. 7ème étage, les nus. Ce qui explique le fait qu'ils essayent de me mettre nu. Mais ce n'est pas ma destination sacre-bleu !

-STOP ! JE VEUX ALLER AU NEUVIÈME ÉTAGE ! Et habillé si possible.

Je me débats tant bien que mal et arrive finalement à me sortir. Habillé. Premier réflexe. Mon pinceau et mon pot d'encre. toujours dans la poche. Ouf. Je continue donc mon périple dans les étages regardant bien les pancartes à chaque entrée pour ne pas me tromper (quand même un sacré bordel cette tour !). 3 ème étage... 1 ère étage... 5 ème étage... 12 ème (pas mal, j'y repasserais)... 9 éme... 11 ème... Hein ?! Attendez. 9 ème étage ! Enfin arrivé à... Mon Dieu... Je crois que niveau bordel, je suis servi. C'est un monde de débauche et de folie ici !

-Ah. Ouais quand même, ça n'a absolument rien à voir avec le 6 ème ou le rez de chausser. Hum... Excusez-moi ? Je peux dessiner ?

Le premier qui vient, toute façon je sais pourquoi je suis là, et je dessinerais directement sur le papier avant de partir enfin à l'aventure.

Gabriel venait d'arriver à L'Académie des arts et déjà, l'endroit était bondé de monde. Des rumeurs étaient en train de circuler. D'après les dire, Nael Garaph, grand maitre de la peinture, serait en train d'organiser une expédition et donnerait l'occasion à des étudiants de participer à cette excursion. Gabriel alla au panneau d'affichage. Il n'y avait que 15 places en tout et les sélections avaient lieu cet après midi. Mais ce qui lui coupa toute envie, c'est que cette expédition irait jusqu'au royaume des glaces où les formes de vies sont intéressantes à étudier mais extrêmement dangereuses. La peur le prit quand une main se posa sur son épaule.

C'était la voix de son modèle. Toujours aussi belle et élancée, d'une peau rose et de ses yeux verts, elle faisait partie aussi des étudiants les plus brillant de son année. Son sourire fit disparaitre la peur de l'homme.

Ils arrivèrent dans la clairière qui se trouvait derrière l'Académie. Gabriel qui ne se laissait plus trainer par elle la fit trébucher dans les hautes herbes et se jeta sur elle. Une bagarre se déclara entre les deux personnes et finirent par abandonner tous deux pour rester au calme, allongés par terre, sa tête sur le ventre de Gabriel. Ils regardaient le ciel d'un bleu resplendissant et s'amusaient à deviner à quoi pouvait ressembler les nuages.

Et bien, je pense qu'il est de mon devoir de ne pas te laisser aller seule à cette expédition avec un des grands artistes. Qui plus est un des plus beaux de l'Académie!

Le vent se leva et fit tanguer les herbes hautes. Elle entama une valse que Gabriel s'empressa de suivre, son regard se plongeant dans ses yeux, leurs corps collés l'un à l'autre. Elle lui sourit:

Mais trois coups violents attirèrent l'attention de Gabriel et le força à se réveiller. Ce n'était que ses parents qui lui annoncèrent l'heure du départ au boulot