Dreamland Reborn

-Il parle beaucoup pour quelqu'un de louche.

Rod arque les sourcils, d'abord par indignation puis par confusion puisqu'en y réfléchissant deux toutes petites secondes on se rend compte qu'il n'y a pas de rapport entre louche et loquace... Rod se retient néanmoins de commenter là-dessus, vu qu'il n'a pas finit de parler.

-Eréné, tu as vu une quelconque sortie dans le coin ?

-Tu sais ce qu'on dit de ceux qui en disent le plus...

-Non ?

Et sinon, je n'ai pas vraiment eu le loisir de voir par où était la sortie. Mais je crois qu'il y a des constructions par là.

Elle pointe une direction du doigt pendant que le masqué se tripote le menton l'air de dire "hmmm, c'est vachement compliquaaayy..."

-Je suis pas contre un peu de civilisation. Et c'est quoi qu'on qu'on dit de "ceux qui en disent le plus" ?

Rod se met donc en route dans la direction indiquée sans passer par la cime des arbres cette fois, vu que ça a pas l'air de trop lui réussir ces derniers temps.

*Une détonation, un gros bruit ... Le sol tremble ... Une vague de poussière prend d'assaut les Voyageurs et leur fait cracher leur poumons...

C'est triste, ils sont tout sale maintenant ... *

-Qu'ils sont également ceux qui en font le moins. Rod.

-Meeeeuh non, dit Rod en balayant l'idée de la main.

-Où ceux qui ont quelque chose à dissimuler.

-C'est ça. J'avoue tout et même le reste, je suis un agent double. C'est pour ça que je passe le premier vers une direction que je n'ai pas choisi.

-Cette forêt à l'air vide de civilisation mais je me méfie un peu des ruines.

-En fait c'est un piège.

Et c'est à ce moment précis que résonne une détonation dans la forêt. Bientôt le fracas s'abat sur les trois voyageurs qui sont submergés dans une avalanche de poussière. Perdu dans le nuage, Rod cherche un appui au hasard de son toucher puisqu'il ne peut compter sur ses yeux et trouve rapidement un arbre sur lequel il s'adosse et se laisse glisser en toussant. Après un moment, il utilise sa manche pour filtrer comme il peut l'air et voit à travers la poussière les silhouettes de ses camarades. Ou peut-être sont-ce des arbres ? L'un dans l'autre, Rod se justifie :

-Je précise que je n'y suis pour rien ! Je sais pas du tout ce qu'il s'est passé ! Ça va ?

*D'accord ça ne vient pas de là où vous voulez aller ...

Ceci dit la poussière retombe et vous n'entendez plus rien.

Tout est calme.*

Le masqué propose de ne pas aller vers les emmerdes, madame pète un boudin et affirme que la poisse est en eux de toute façon, Rod est d'accord avec les deux vu qu'il n'a pas une grosse envie de mettre sa vie en jeu mais il a eu suffisamment de nuits à dreamland pour se rendre compte qu'il ne choisit pas les règles. Erené monte à un arbre en reconnaissance pendant que Rod se lève et se dépoussière. Bien que le danger soit manifeste, la curiosité de Rod est piquée au vif. Qu'est ce qui avait provoquée une telle explosion ? S'agissait-il d'ailleurs d'une explosion ?

Un court moment de délibération interne plus tard, Rod déclare :

-Ouai, j'ai assez arpenté Dreamland pour savoir que les emmerdes vont nous trouver sans qu'on les cherche, et tenter de les éviter empire les choses à chaque fois. Après un silence, il ajoute : de toute façon, j'ai rien d'autre à faire. Je veux voir ce qu'il s'est passé. Vous faites ce que vous voulez.

Ceci étant dit, il fait un au revoir de la main et avance vers l'endroit d'où semblait être venu la poussière, où elle était encore un peu plus dense en tout cas.

Le trio reste finalement ensemble et se dirige vers la source de l'explosion. La curiosité est un puissant moteur, même le masque pourtant le plus prudent des trois suit le mouvement. Trois est plus sécurisant que seul, donc rien d'étonnant.

-Ça fait combien de temps que tu es voyageur, Rod ?

-Suffisamment longtemps pour savoir qu'on coure vers un monde de douleur. Pourquoi ?

Peut-être parce qu'il faut savoir assurer ses arrières et même ses avants avant de foncer vers le danger et jusque là Rod n'avait pas fait ses preuves devant ses camarades ? Il espérait qu'il n'aurait pas à les faire vu le double tranchant de son pouvoir en mode offensif qui lui avait littéralement coûté un bras auparavant.