L'idée d'être au sein d'une boite métallique roulante attaquée par des monstres géants m'assaillit soudain. Ma gorge se serra. Et puis POUF, l'angoisse s'évanouit aussi vite qu'elle était apparue. J'observais Pix alors qu'il me racontait tout ça, et étrangement, je n'arrivais pas à me sentir vraiment en danger. Il avait beau insister dès que l'occasion se présentait pour souligner les risques de telle ou telle entreprise, je ne parvenais pas à m'imaginer qu'il puisse nous arriver malheur. Sans doute l'univers floral de notre petite promenade.
- Le Royaume des Chats! m'exclamai-je avec enthousiasme. Ça a l'air cool. Viens, on y va, ajoutai-je en pressant le pas vers l'arrêt de tramway.
En écoutant la remarque de Pix quant à mon tricot, je haussai l'épaule et souris.
- Bah, tu sais, j'ai déjà bien avancé! avouai-je en lui collant l'ouvrage bleu flash sous le nez. Et puis...
Je ne m'en étais pas vraiment aperçue jusqu'à présent, mais mes bras commençaient à fatiguer à force de s'activer en apesanteur. Mine de rien, j'avais rarement eu l'occasion de les laisser loin de moi aussi longtemps, tout en travaillant en lévitation qui plus est. Ça me reposera un peu, dis-je à l'intention de Pix.
Mes bras se précipitèrent soudain au niveau de mes moignons d'épaule et retrouvèrent leur place. Je m'étirai un peu, comme engourdie d'avoir été manchote si longtemps, puis enfournai dans ma besace les aiguilles et la pelote.