RPI de la mort {I}
*La dame s'avance vers le chateau en silence. Une main sur la garde de son arme l'autre accroché à sa ceinture. Une telle disposition était risquée jugeait-elle. Une plaine vide et plane avec un seul grand chateau en son centre. Cela ne devait pas être pratique pour les invasions et c'était certainement pour ça que ce Royaume était tombé si facilement.
La question restait à savoir ce que le Seigneur du Feu trouvait à ce coin reculé. Ce n'était certainement pas un lieu stratégique ou avec des ressources intéressantes.*
Peut-être les usines météo ?
*Quoiqu'il en soit, cela terminerait aujourd'hui. Car la dame comptait bien y mettre son petit grain de sel. Aussi, elle arrive devant la grande porte simplement gardé par deux soldats en armure.*
De bien lourdes armures pour de simples êtres en nuage.
*Elle jette un coup d'oeil aux multiples meurtrières qui peuplent la muraille. Il faudrait être fou pour penser que seul ces deux gaillards interdisaient l'accès au palais.*
-Je veux voir votre Roi.
-Hein ?*La demande, brute de décoffrage, avait eu le mérite d'attirer l'attention et l'intérêt des deux soldats. Mais leur incrédulité servirait bien les intérêts de la dame aux épées.*
-Je m'appelle Frimelda et je représente les épéistes. Je tiens à avoir un entretien avec votre Roi pour officialiser notre futur accord.
-Hein, mais quel accord ?
-Si vous n'ouvrez pas les portes de vous-même, je m'en chargerais en prenant soin de vous tuer dans le même temps. Hâtez-vous.*Sa seconde main lache sa ceinture et pend légèrement dans le vide alors que la dame se cambre légèrement. Prête à frapper. Les soldats, pris de court, se contentent de se lancer l'un à l'autre des regards apeurés. Ils savaient qui était en face d'eux. Frimelda, la première des épéistes.
Malheureusement pour eux, leur léger délai de réflexion agaça la dame qui lança une attaque qui tua les deux gardiens et brisa les portes du palais. Conformément à ce qu'elle pensait, Les sentinelles avaient fait leur travail et un régiment de soldat était dans la cour pour tenter de défendre leur Roi. Frimelda rengaine sa lame et avance, les mains en l'air.*
-Désolée de m'être emportée, je peux parfois être un peu soupe-au-lait. Je vous fais la promesse que je tiens seulement à voir votre Roi pour discuter avec lui. Que quelqu'un me guide jusqu'à sa salle du trône.*Elle sourit en s'avançant.*
-Je vous promets aussi que j'aurais cette discussion quoiqu'il arrive et qu'il m'est également possible de tous vous tuer et de fouiller le palais de fond en comble en éliminant quiconque se dressera sur ma route.*Les soldats eurent un mouvement de recul face à la puissante Voyageuse alors que cette dernière continuait à s'avancer, doucement bien sûr il ne fallait pas les brusquer ou les faire paniquer. Finalement la grâce de la raison touche l'un des soldats qui émergent du rang.*
-Si vous promettez de ne tuer personne, j'accepte de vous guider jusqu'au Roi.
-Bien sûr, je suis quelqu'un de parole.
*Une parole qui bien sûr ne valait pas grand chose, après tout que les soldats se mettent ou pas en travers de sa route, cela ne gênerait en rien la Voyageuse. Ici le contrat était totallement déséquilibré. La parole de Frimelda n'avait que le mérite de rassurer les quelques couards désespérés qui ne voulaient pas perdre la vie inutilement. Une certaine preuve de sagesse.
Frimelda se met donc en route en suivant le soldat tout en ignorant parfaitement les autres.
Elle dût reconnaître que ce chateau fourmillait de couloirs et d'escaliers. On pouvait facilement se perdre sans guide. Peut-être a-t-elle vraiment bien fait de se montrer magnanime.
Mais la voilà qui arrive finalement devant la porte du Roi. Elle ouvre cette dernière et découvre le souverain debout, prêt à tout. Il avait été prévenu de son arrivée et savait très bien qu'il allait mourir. Enfin c'est certainement ce qu'il devait se dire. Seulement voilà, il était complètement dans le faux.*
-Bonsoir Roi Apopée.
-Si je donne ma vie, promettez-vous de laisser mes sujets en paix ?
-Assez de promesse pour ce soir, je ne suis pas là pour vous tuer.
-Hein ? Mais vous êtes là pour quoi ?
-Pour notre alliance.
-Une alliance ? Mais c'est impossible ! La plaine des nuages est une alliée de l'alliance élémentaire.
-Je sais, je viens vous délivrer de cette même alliance. Car autant dire que vous êtes plus fédéré qu'allié.
-Je préfère encore combattre et mourir face à vous que de trahir le Seigneur du Feu.
-Dommage car il vaut mieux encore trahir l'alliance. Vous et votre Royaume avaient plus à y gagner. Si vous trahissez Asmodéhus et faites le choix de vous soumettre à nous. Nous vous laisserons toute la liberté et vous pourrez retourner à votre vie d'avant. Nous vous protégerons contre une éventuelle représaille de l'alliance. Mais croyez-moi, Asmodéhus aura plus important à faire que de s'occuper de vous dans les prochaines nuits. De plus, croyez-bien que je compte faire courir le bruit que nous vous avons soumis par la force pour ne pas vous ennuyer.
-Est-ce donc ce qui se passe ? Vous vous arrangez avec les Royaumes au lieu de les soumettre par la force.
-Non, en général on rase un Royaume quand on veut en prendre possession. Mais certains méritent d'être traité avec plus d'égards. Saisissez donc cette chance au lieu de parlementer et soumettez-vous. Je n'ai pas que ça à faire de ma nuit.-J'ai besoin d'y réfléchir.
-Vous avez 10 secondes. Après mon offre ne sera plus disponible. Je raserais ce palais et je vous enverrais avec un joli petit noeud au Royaume du Feu.*Il faut être ferme quand même.
Pour la suite, tout se passait comme prévu, voyant l'offre généreuse de Frimelda, Apopée livra alors son Royaume et les siens aux épéistes, se libérant de la même manière de l'alliance élémentaire.*