Une explosion retentit. Une énorme boite était apparu au milieu de la place, inerte. Aucun son ne s'était échappé et la seule caractéristique qu'elle possédait était qu'elle avait l'apparence d'un cadeau géant.
Une explosion retentit.
L'énorme cadeau s'ouvrit dans une explosion de poussière étoilé, laissant s'échapper une fumée rose et jaune qui s'entremêlaient. Se réceptionnant sur ses pieds, Gabriel admira les trapèzes, les clowns, les objets divers et le reste s'éparpiller un peu partout tandis que les musiciens, transporté par des ailes à l'allure ridicule, jouaient de la musique avec gaieté. Des notes justes, sans aucune hypocrisie. Comme animé par cette mélodie, il attrapa la main d'une voyageuse à la chevelure rousse, mince, timide, et l'a rapprocha prêt de lui. Leur corps se touchaient et il n'attendit pas ses protestation pour l'entrainer avec elle dans un danse rythmé au son de la musique. Une musique presque sensuelle, ardente. Leurs corps se touchaient, se séparaient, se croisaient, disparaissaient mais se retrouvaient. Toujours.
Emballé par les danseurs, d'autres personnes se joignirent sur la piste : rêveurs, voyageurs, être des rêves. Tous animé par ce fou désir qui les manipulaient comme des pantins. Gabriel ne forçait pas la demoiselle, il l'a conduisait, la guidait, lui chuchotait les pas. D'abord laborieuse, elle avait montré son inexpérience à la danse. Mais rapidement, elle avait rattrapé le rythme du jeune homme, sa respiration, sa gestuelle, sa sensualité. Même si leurs corps se paraient à un désir mutuel de croiser leurs âmes, ils savaient que leur esprit ne s'accorderaient pas plus loin que cette danse. Il était rêveur, elle était voyageuse. Deux différences majeures. Il était programmé à montrer ses sentiments par la danse, ça s'arrêtait là. Elle ne pouvait pas obtenir plus que des élans fougueux ou des cabrioles endiablées. Alors, une fois la chanson fini, il la quitta, sans regret. Elle le quitta, avec regrets.
La musique changea à nouveau, alors il changea de partenaire. Un homme ? Une femme ? Difficile à dire, il changeait lorsque la musique était fini et que les musiciens passait à une autre. Est-ce qu'il s'en souviendrait ? Peut être. La barrière entre ses souvenirs et ses rêves était certes infranchissable, mais le barrage formés des matériaux les plus fragiles. Un jour il s'en souviendrait.
Un jour. Une nuit. Une nuit, un jour. Paradoxe. Gabriel était le paradoxe.
Comme la nuit qui fond discrètement dans le ciel, Gabriel fondit en elle. Caché par ses reflets sombres, il s'y dissimula pour ne plus exister. La fête n'existait plus, et toutes ses conquêtes n'avaient plus aucun sens pour lui. Ses pensées allèrent vers Yan, puis vers Poivre. Fallait-il les conquérir pour montrer à ces dames qu'elles valaient plus que nous même ? Il rit de cette question tandis que le rêve lui posait cette question.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Le savant.
La valeur d'une femme est comme la valeur d'un homme, impossible à définir sans être subjectif.
Le poète.
La vrai valeur d'une personne n'est que le reflet de son propre jugement. Nous sommes les seuls à pouvoir nous juger, et pensons à tord que celle des autres à plus de valeur que la nôtre.
Le rêve sourit à Gabriel, satisfait de sa réponse. Le jeune homme, se contenta de hausser des épaules. En haut d'un promontoire, il scrutait l'horizon.