La situation était belle à voir, un combat entre inconnu c'est quand même du beau. C'est la seconde fois que j'assiste à une baston comme ça, sans parler de la guerre, et c'est toujours autant trippant !
Je voyais les corps s'enchevêtrer, se mélanger puis se séparer dans une danse brusque et maladroite. Des pêche en veux-tu en voilà, une dégustation de salade de phalange, quelques béquilles bien placées. Un régal pour les yeux !
Surtout que moi j'étais bien derrière, pépère, à les regarder se mettre des torgnoles dans la ganache, des bourre-pifs à tire-larigot, quelques brises-bonbons juteux. Un sac-à-main s'envola, lâchant dans son sillage des papiers virevoltants, volants, creusant.
J'avoue que le papier qui creuse dans les nuages m'a fait tilter d'un truc. Depuis le début j'me marre, y a des bagarres, des nuages, des papiers-taupes, des femmes tentacules, des gros slims dégueulasses.
Je m'approche de la bagarre, place quelques rossées et peignées pour caler tout le monde à terre, puis pas peu fier j'annonce:
-J'ai compris où on est en fait !
-Ah bon ? répondit l'homme, la chemise mangée par la femme tentacule.
-On est dans un putain de film ma gueule !