Dreamland... tout commença à Dreamland.
-Hein ? Mais qui me demande ?
C'est dans un trou paumé, au beau milieu des songes, dans ses songes, qu'il songea à partir avant que l'inquiétude ne le ronge.
-J'entends des voix là...
Fit Gabriel, un poil inquiet. Il se retrouvait dans un lieu sinistre, noir et sans un seul panneau pouvant le guider. Cela le rendait anxieux...
-Tout ça me rends anxieux...
Et furieux...
-Je commence à devenir furieux !
Et paranoïaque !
-Chut ! J'ai entendu du bruit... par là.
Fit-il en pointant le vide.
-Mais c'est impossible, je suis sûr d'entendre des voix !
Le visage de Gabriel était déformé par l'inquiétude. Il regardait sans cesse à droite à gauche, sûr et certain d'entendre des voix et des bruits tout autour de lui. S'avançant avec prudence, il scruta son environnement, plat et uniforme. Pas un seul arbre, pas une seule construction. Juste un sol noir, plat avec un ciel rouge.
-R... rouge ?!
Fit... haem... Gabriel en découvrant totalement par hasard le ciel rouge sang et menaçant.
-Qui est là ?! Montrez-vous !
Hurla Gabriel, légèrement terrifié et très alerte.
-Mais... mais fermez là !
Hurla une nouvelle fois le garçon terrorisé. Mais sa voix se perdit dans le vide, et son message lui fut renvoyé par échos.
*Je vais devenir fou...*
Pensa-t-il en se bouchant les oreilles. Mais soudainement, un frisson d'horreur le parcouru. Et ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'il réalisait quelque chose.
-La voix... elle me parle dans ma tête...
Chuchota-t-il d'une voix à la fois excité et terrifié. D'un coup, il bondit hors de sa position, se mettant à courir le plus vite possible. Peu lui importait les distances ou perdre un poumon, il voulait juste partir d'ici.
-MAIS TAIS TOI ! Sors de ma tête !
Hurla-t-il à nouveau, dans le vide où personne ne pouvait l'entendre. A force de cavaler, il aperçu à l'horizon des constructions. L'espoir revint en lui et il augmenta sa cadence, même s'il savait qu'il n'était plus en état de prolonger ce sprint.
*J'en ai rien à péter !*
Répondit-il outrageusement à... à personne.
*Laisse-moi tranquille !*
Fit-il à nouveau, futilement. Car il n'y avait personne à l'horizon qui pouvait entendre ses pensés. Il arriva en quelques minutes vers les constructions qui s'avérait être une ville avec des habitants à l'intérieur. Tous vaquaient à leurs occupations.
-Excusez-moi ! S'il vous plait ! J'ai besoin d'aide !
La personne qu'il venait d'interpeler était une femme, mais un coup d'oeil suffit à le faire comprendre qu'elle n'était pas humaine.
-Quoi ?! Elle n'est pas humaine ?!
Et oui, il découvrit avec horreur qu'elle avait les yeux noir, des oreilles d'elfes, des cheveux violets, une peau rouge et des protubérances osseuses au niveau du dos. Un peu comme des pattes d’araignées.
-Woh putain !
Dit-il en reculant.
*J'ai pas le choix ! J'ai pas le choix ! J'ai pas le choix !*
-S'ils vous plais ! Aidez-moi ! J'ai une voix dans la tête, qui me poursuis ! Elle n'arrête pas de me suivre, partout où je vais !
Déclara-t-il en versant quelques larmes.
-LA ! Vous l'avez entendu ! Elle est là ! La voix !
La femme recula, effrayé devant l'étrange énergumène, puis s'enfuit. Hin hin hin !
-Non ! Je suis désolé ! S'il vous plaît ! Quelqu'un !
Mais tout les passants qui avaient assisté à la scène reculèrent aussi, et s'enfuirent également, laissant le jeune homme seul face à son désespoir. Il se déplaça vers un mur et s'y adossa. Tombant au sol, des larmes amères se mirent à couler.
-Qu'est-ce que tu me veux à la fin... qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça... s'il te plaît... vas t'en... laissez moi...
Mais personne ne vint le répondre, personne ne vint à son secours. Alors il eut recourt à une solution, une solution désespéré. Il prit le morceau de verre qui gisait par terre et le porta vers sa gorge. Mais rata lamentablement son suicide et se coupa la main. La douleur le fit lâcher le morceau de verre qui tomba dans une bouche d'égout. Un rire s'échappa alors de Gabriel, un rire presque démentiel.
-J'y crois pas... je peux même pas agir de moi même... non seulement tu décris tout ce que je fais... mais tu contrôles tout ce que je fais...
Les rires firent place à des larmes. Un mince désespoir lui serrait le coeur. Gabriel était roulé en boule, tremblant et se lamentant. Il fermait les yeux, se disant qu'il faisait sûrement un cauchemar et qu'il allait se réveiller, pourtant, il restait parfaitement éveillé. Il avait l'impression de ne plus pouvoir vivre sa propre vie, qu'on lui arrachait la liberté de faire des choix, car de toute façon tout était prédit par un scénario décrit par un narrateur mer... eh ! Je suis un très bon narrateur d'abord !
-...
Le gamin resta muet, engoncé dans ses pensés morbides et terrifiantes. Honnêtement, j'étais pas trop chaud, mais là... Gabriel ? Gabrieeeeel ? GABRIEL !
-Putain !
Et c'est ainsi que Gabriel n'eut plus peur. Pif paf pouf. Te voilà bernie de toute peur à mon égard.
-Quoi ! Comme ça ?! D'un coup je trouve ça normal qu'une voix sortie de nulle part se mettent à décrire tout ce que je fais ? Tout te fout de ma gueule ?! N'importe qui flipperait qu'une voix inconnu se mette à parler dans ta tête !
Dans mon cas, je ne suis pas n'importe quelle voix, je suis LA VOIX.
-Ton imitation est pitoyable ! Tout ton scénario est à revoir !
Dans un pure esprit de revanche, Gabriel se releva. Furieux d'apprendre que quelqu'un contrôlait sa vie, il décida que NON, personne ne contrôlerait sa vie, qu'il est sa propre personne et toutes les conneries qui vont avec. Car Gabriel est une femme libéré, et que c'est pas si facile. Et honnêtement, je ne fais que décrire tes actions. Je suis un peu un narrateur dans une partie de jdr, celui qui fait tout foirer, c'est pas moi, c'est toi.
-Effectivement, ça fait sens. Excuse moi d'être lent à la détente.
Allons-nous parler en rîmes, au jour d'aujourd'hui ?
-Honnêtement, je préfère parler normalement.
Les passants qui venaient d'arriver observaient Gabriel d'un air étrange. C'est que le bougre parlait tout seul.
*Je trouve ça toujours bizarre, de parler à une voix qui parle dans ma tête.*
Imagine que c'est ta conscience, sauf qu'elle décrit tout ce que tu fais.
*Oh putain... je sens que ça va être lourd...*
Crois moi, narrer tes exploits est bien plus lourd que te regarder faire le sourd.
*Et sinon qu'est-ce que je fais ? J'attends.*
Ah ! Attends, laisser moi finir ton épopée. Même si je ne fais que broder.
*Ah ouai... on sens l'inspiration.*
C'est à force d'animer les cons. Bon. Gabriel se sentait mieux à présent. Lui qui avait détalé en entendant une voix venu de nulle part, voilà qu'il s'en accommodait fort bien. Il venait de comprendre qu'il ne servait à rien de céder à sa peur, car malheureusement pour mo... lui, il entendait désormais une voix dans sa tête et il ne pouvait rien y changer. Et comme la plupart des choses qu'il subissait, au lieu de les rejeter, il valait mieux les accepter et en tirer le plus partie. Tout le monde pouvait s'accorder sur le fait que ce jeune homme possédait les phobies les plus étranges et les plus triste. Et même si je pouvais le juger (et avec raison), les autres n'en savait rien. Il pouvait malgré tout vivre sa vie tranquillement. Il était à présent un homme nouveau, capable d'avancer vers l'avenir. Il n'avait plus peur qu'une voix se mette à décrire ses actions. Mais cela ne voulait pas dire qu'il n'était pas anxieux. Anxieux pour quoi ? De perdre sa sanité ahahaha.
-Ah ouai... j'en ai lu des histoires mais là... ce n'est plus nanardesque...
Au contraire, je trouve ça dantesque. Maintenant, tais-toi et arrête de critiquer. A défaut de faire de la presse, va plutôt apprendre la justesse. Sur ce tu te réveille mais avec beaucoup de maladresse.
*Pouf*