par Black-Sheep » 30 Sep 2016, 19:13
entrée 1 :
Je me suis réveillé au milieu d'un désert.
Le soleil m'aveugle et le sable s'infiltre dans mes vêtements pour me brûler la peau. Il n'y a rien à perte de vue. J'espère ne pas tourner en rond.
Je ne sais pas ce que je fais là, j'ai peur. Je veux rentrer chez moi.
Un point positif. J'ai trouvé ce carnet pour noter mes pensées. Cela m’empêchera peut-être de devenir fous.
entrée 2 :
Il n'y a pas de nuit !
J'ai marché toute la journée et le soleil n'a pas changé de position. Toujours au zénith.
L'air est si sec. Ma gorge me brûle. Curieusement, je ne sens pas la soif ni la fatigue. Juste la peur.
entrée 3 :
J'ai essayé de trouver un endroit sombre pour me rafraîchir. Après des jours, peut-être des années ? à marcher, j'ai trouvé des rochers.
Mais alors que je m'allongeais à l'ombre, elle a disparu. Je pourrais jurer que le soleil s'est déplacé pour dissiper l'ombre.
J'ai peur. Qu'est-ce qui m'arrive ?
Est ce que je suis en train de devenir fous ?
entrée 4 :
Je pourrais jurer que ce foutu soleil se moque de moi.
Je pourrais jurer qu'il sourit alors qu'il me brûle les yeux.
Je pourrais jurer que j'entends son rire alors que je marche dans ce désert infini.
entrée 5 :
Je veux juste m'échapper. J'ai essayé de m'arrêter et de fermer les yeux. Et de me laisser partir.
Le soleil m'a brûlé les paupières.
Je suis condamné à garder les yeux les yeux grands ouverts et à regarder ce désert cauchemardesque pour toujours.
entrée 6 :
Aujourd'hui, j'ai essayé de mettre les mains devants les yeux pour ne plus voir ce cauchemar.
Ma peau était tellement desséchée qu'elle se craquelait.
Je ne peux pas m'imposer cette vision.
entrée 7 :
D'une certaines manière, ce soleil me guide. Il est toujours devant moi.
Ainsi, je ne tourne pas en rond.
Comme s'il me guidait vers une certaines destination.
J'ai peur.
entrée 8 :
J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur.
J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur.
J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur. J'ai peur.
Ma peur se transforme en terreur.
Je veux rentrer chez moi.
entrée 9 :
Le sable est si brûlant sous mes pieds. Je me souviens du sable des plages chez moi. Je me souviens de la douceur de l'eau.
Je veux rentrer chez moi.
entrée 10 :
J'ai été pris dans une tempête de sable.
Le sable entre dans ma gorge. Il me pique les yeux. Il déchire mes vêtements.
Au moins, je ne vois pas plus ce foutu soleil. Il ne peut plus se moquer de moi.
Mais j'ai toujours peur.
Je suis de plus en plus désespéré. Est-ce que j'arriverais à rentrer chez moi un jour ? Est-ce que ce désert à une fin ?
Non.
Je dois rester déterminé.
entrée 11 :
Est-ce que je suis mort ? Est-ce que je suis en enfer ? Est-ce que je suis en train d’expier mes crimes en marchand dans ce désert ?
Qu'est-ce que j'ai faits de mal pour mériter ça ?
entrée 12 :
Parfois je tombe sur des ruines.
Est-ce que des gens vivaient ici avant ?
Parfois je trouve un cadavre desséché.
Est-ce que je vais finir comme ça aussi ?
J'ai trouvé ce vieux projecteur. Je l'ai allumé. Il diffusait une image d'un océan infinie. J'ai essayé de le toucher mais je n'ai fait que me cogner contre les murs brûlants.
Je jure que j'entends ce satané soleil se moquer de moi.
J'ai peur. Je veux rentrer chez moi.
entrée 13 :
Ce désert consume mon âme. Je le sens. Je voudrais hurler de peur, mais les mots ne sortent pas. Ma gorge est trop sèche.
Ou alors je suis perdu depuis si longtemps que si je ne sais plus parler.
entrée 14 :
J'ai réussi à parler !
Ma voix avait tellement changé qu'elle m'a fait peur.
entrée 15 :
Je ne m'arrête même plus lors des tempêtes de sable. Je n'ai même plus peur de mourir. N'importe quoi plutôt que de rester prisonnier de ce cauchemar pour l'éternité.
entrée 16 :
Parfois je vois des ombres m'observer. Je sais qu'ils ne sont pas réels. Juste ce foutu désert qui se moque de moi.
entrée 17 :
J'ai l'impression je marche depuis des milliers d'années.
Parfois, je me demande si ce désert n'est pas une allégorie du temps qui s'écoule à l'infinie ?
Non.
C'est juste un cauchemar sans fin.
entrée 18 :
Je ne suis pas seul dans ce désert.
Parfois je sens le sol trembler.
Et après je vois une sorte de vers géant sortir sa tête pleine de dents.
En temps normal je me serais enfui.
Mais à quoi bon.
Et puis, ils n'ont pas l'air de s'intéresser à moi.
Ça me change du sable, des rochers, et de ce foutu soleil.
entrée 19 :
Je vois une ville en ruine plus grande que les autres. D'habitude, c'est juste une maison, un hameau, au pire un village.
Je crois que je la connaît.
Le soleil semble s'être arrêté. Au-dessus.
Je dois y aller. Je dois savoir.
Je suis terrifié.
entrée 20 :
J'ai finalement atteint la ville. J'ai trouvé quelques squelettes desséchés..
Plus que d'habitude.
J'ai buté contre une plaque de métal. Elle était abîmée par l'éternité.
Je vais m'arrêter pour la déchiffrer.
J'ai si peur.
entrée 21 :
Je l'ai déchiffré.
M_A_R_S_E_I_L_L_E
Ma ville. Réduite en ruine.
Ce n'est pas un autre monde.
C'est mon monde. Réduit à un désert cauchemardesque et infini.
Je n'en peut plus.
Il n'y a plus d’espoir.
Mes pires peurs sont devenus réalité.
Ce cauchemar ne s'arrêtera jamais.
J'ai fermé le carnet. À quoi bon le mettre à jour ? Il n'y a que moi, le désert, et ce foutus soleil.
Et aussi les vers des sables. Mais je doute qu'ils sachent lire.
Il ne me restait plus que la peur. Je voulais pleurer, mais mes yeux étaient trop desséchés. J'étais juste une carcasse desséchée avec une petite âme qui continuait à s'agiter à l'intérieur.
- Merde. Merde. Merde.
Ma voix était méconnaissable après tout ce temps passé dans le désert.
Toutes mes peurs et tous mes cauchemars étaient devenue réalité.
Le soleil devenait de plus en plus chaud. Tout s'effaçait autour de moi. Il n'y avait plus que cette lumière aveuglante, la chaleur étouffante, et la sensation du sable brûlants sous mes pieds.
J'avais l'impression de faire face aux portes de l'enfer.
Le désert avait consommé ma peur et mon esprit. Il avait pris mon monde et mes espoirs.
Et il s’apprêtait à finir le boulot.
Mais, au plus profond de mon corps desséché, il y avait une âme. Une âme qui continuait de s'agiter. J'étais encore en vie.
La peur et la terreur m'avait consommé jusque ici.
Je...
JE....
JE NE ME LAISSERAIT PAS FAIRE !!!
- TU M'AS PRIS MON MONDE. TU M'AS PRIS CE QUE J'AIMAIS. MAIS TU NE ME PRENDRA PAS. JE NE TE LAISSERAIS PAS ME CONSUMER.
J'avais marché tête baissée face au désert. Mais soudain, je trouvais la force de me relever. Je ne le laisserais pas me consumer.
Je n'aurais plus peur.
- DISPARAÎT CAUCHEMARS !!!
La lumière redevint normale. La chaleur redevint supportable.
Le désert était toujours là.
Mais la peur avait disparu.
J'ouvris les yeux.
Je m'étais endormi en lisant un article d'une revue scientifique.
DÉSERTIFICATION. UN CONSTAT ALARMANT.
...
La prochaine fois je lirais One Piece avant d'aller me coucher.