par Black-Sheep » 12 Oct 2015, 18:39
Il y avait un mouton noir.
Puis vint le loup.
Nebelia - Champ de batailles éternels
Comme tous les matins, une aurore pourpre se levait. L'ardeur des combats à peine tombé, et l'appelle de la guerre recommence.
Un combat sans fin. Rêve pour les uns, cauchemars pour les autres.
Pour Simon, c'était un cauchemar.
Des corps déchiré. Le cri des vaincus que l'on égorge. Le fracas des armes qui s'entrechoquent. C'est cela un vrais combat ?
Il ne pouvait pas rester là ! Il n'avait pas sa place ici. Il n'était pas fait pour ça.
...
Le rêveur courait. Il voulait échapper à ce cauchemar. Le carnage se renouvelait sans fin et lui n'était qu'une victime. Il trébucha.
Un groupe de guerrier apparus au milieu des ruines. Les cantiques qu'ils chantaient promettaient du sang. Simon pleura. C'était la fin. Une fin brutale et douloureuse pour un conflit qui n’est pas le sien.
Un bruit de tonnerre se fit entendre et une voix de femme perça les cieux.
- Bas toi !
Une épée tomba du ciel. Elle tournoya avant de se planter devant le rêveur. La solution pour survivre à portée de main.
Simon regarda le ciel d'un air surpris. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit un Deus Ex Machina. Il tandis la main vers l'épée. Une épée toute simple. Juste à sa taille. Avec, il aurait une chance. Ce n'était pas un soldat, mais ce n'était pas un gringalet non plus.
Il n'avait pas à être une victime. Il avait juste à prendre l'épée. C'était si facile. Il avait juste à tendre la main.
Il tremblait de peur. A mesure qu'il tendait la main vers l'épée, celle-ci reculait.
Les soldats chargèrent. Il n'avait plus le temps. Il devait prendre l'épée. Se battre. Ce n’était pourtant pas dur à comprendre. Et cette foutus épée qui continuait à reculer. En désespoir de cause, il fit un bond pour se rapprocher.
Il sauta en arrière. Il rit. Ce n'était pas l'arme qui reculait. C'était lui.
Un des soldats se jeta sur lui. Pour eux, ce n'était qu'une victime de plus dans la folie des combats.
Simon baissa les yeux. C'était mieux ainsi. Il ne pourrait pas se battre. Il resterait une simple victime.
...
- Hahahaha !
Le gamin finis par se lasser. Il venait de lui coller une bonne branlée. C'était tellement marrant. Son adversaire si on peut le désigner ainsi, n'avait même pas eu le courage de riposter. Dans un grand élan de solidarité, ses camarades lui avaient tourné le dos en espérant qu'il reste la victime favorite du tyran.
Le pauvre se tint le nez qui saignait abondamment. Dans un moment, son père viendrait le chercher et il pourrait se réconforter au chaud dans sa maison.
Ce moment finis par arriver.
- Il t'as encore tabassé ?
Simon ne dis rien. Bien entendus. Il ne s'était pas fait ça tout seul quand même.
Enfin, vu comme il était maladroit, il en était capable. Mais là n'est pas la question.
- Et tu ne veux même pas le dénoncer.
Le ton de son père était affirmatif. Il connaissait déjà la réponse. Son fils se contenta de baisser les yeux.
- Pourquoi tu ne riposte pas ? Tu es fort pourtant à l'entrainement. Si tu continues à être une victime, tu ne pourras rien contre lui.
Simon commença à pleurer.
- Désolé papa. Je n'y arrive pas.
Son père soupira. Qu'est-ce qu'il avait fait pour avoir mis au monde une mauviette pareil ?
Merde il savait.
- Ecoute Simon. Un jour tu devras te battre pour de vrais. Je prierai avec toi pour que ce jour n'arrive jamais, mais si ce jour viens, il faudra que tu sois prêt. Alors arrête d'avoir peur de ce type. Il est dans son tort. Tu peux te défendre. Sinon, il continuera encore et encore.
L'enfant regarda son père. Puis il recommença à pleurer.
C'est compliqué l'éducation.
...
- Désolé papa. Je ne suis pas prêt.
Il entendit. Les soldats se rapprochaient. Une fin digne de lui. En victime.
Il tendit une dernière fois la main. Il n'y arrivait pas. Un des soldats se jeta sur lui avant de le plaquer au sol. Les autres passèrent autour de lui. Derrière lui, d’autres rêveurs se faisaient égorgé. Il entendit les cris des enfants que l'on égorge. Ils les entendit appeler leur mère alors qu'on les éventraient.
...
- Dis Papa? Comment t'arrive à te battre ?
Le père regarda le fils. Se pourrait-il qu'enfin ?
- Chacun de nous est mue par une chimère. Quand tu auras trouvé la tienne, tu seras un vrais guerrier.
- T'as lu ça dans une BD non ?
...
Le soldat voyait flou. L'instant d'avant, il s’apprêtait à couper la tête d'un rêveur résigné. Il essaya de demander un petit résumé des secondes précédentes. Il entendit une lame fendre l'air. Il eut le temps de penser à sa femme et à ses 4 enfants.
...
Je me souviens maintenant. J'étais fort. J'aurais pu le battre. Mais j'avais peur. Peur de me laisser emporter par le combat et de le blesser sérieusement pour quelque chose qui n'en valait pas la peine. Et là je refuse de me battre à nouveau. Contre ces tueurs d'enfant. Il ne mérite pas ma pitié eux !
En un instant, la peur changea de camp. Simon poussa un cri de guerre et frappa le soldat à la gorge. Sous l'effet de surprise, il fut projeté en arrière. Le jeune homme arracha l'épée et lui coupa la tête d'un coup de taille bien ajusté.
- JE NE SERAI PLUS UNE VICTIME !!!
Les autres soldats abandonnèrent les rêveurs à leur triste sort. Le combat n'était pas terminé. Simon les toisa d'un regard de défis.
...
Ce fut un beau combat.
La lame de Simon s’était brisée sous les assauts répétés. Ses poings était couvert du sang de ses adversaires. Et il avait gagné.
- Ma chimère... L’exaltation du combat. Rien de plus.
Il sourit. Ce n’était que le début.