Bibliopolis - La cité du Savoir

[Aetos]

*Avec l'arrivée de cette Voyageuse, j'entrevois pendant un instant la possibilité de vaincre le trio de VK. Mais un léger grognement derrière moi et la douleur, toujours présente dans mon épaule et mon ventre, me font perdre espoir instantanément.
J'analyse rapidement la situation.
Le troisième VK va bientôt se réveiller et je ne connais pas son pouvoir. Les deux VKs devant moi ont l'air en pleine possession de leurs moyens et ont un pouvoir létal. Pour l'un, les couteaux. Pour l'autre, des sortes de bombes.
De notre côté, nous avons moi, Voyageur sans pouvoir et à deux doigts de la mort, et une gamine lanceuse de pots. Le rapport de force est totalement déséquilibré en la faveur des VKs. Mon instinct me dit de fuir.*

P*****

*Et c'est ce que je fais.
Je me détourne du combat et m'éloigne le plus précautionneusement possible, afin de ne pas attirer l'attention. Je serre les dents de douleur et de honte, espérant que la gamine fera suffisamment distraction pour me permettre de m'échapper.*

Désolé ...

*Après quelques mètres, je commence à courir du mieux que je peux, un bras ballant et l'autre tenant le couteau dans mon ventre pour qu'il ne bouge pas trop. Une fois suffisamment éloigné, j'ai deux options. Soit j'arrive à un embranchement et je peux tenter de semer le trio en changeant de rangée.
Soit je retire les livres d'une étagère, avec l'espoir de trouver un autre passage vers une rangée différente comme j'ai pu le voir plus tôt en poussant le VK dans le meuble. Dès que j'aurai créé un passage suffisamment grand, je traverserai de l'autre côté.
Dans les deux cas, je continue ma route pour m'éloigner le plus loin possible et dès que je me sens à l'abri, je m'arrête pour faire une pause.
Adossé contre une bibliothèque, je repense à la gamine.*

Je suis désolé ...

*Je n'ai jamais pensé être un héros. Et ce n'est pas cette Nuit qui me fera croire le contraire.*

[Père Castor]

*Aetos choisit la dernière option à sa disposition : la fuite. Il se détourne et laisse lâchement la gamine combattre pas moins de trois VK.*

-Merde ! Il s'enfuit !

-T'en fais pas. Il est tellement blessé qu'il va crever de toute façon.

*Ils délaissent Aetos et le laissent s'éloigner péniblement, en tentant tant bien que mal d'empêcher les couteaux de sortir de son corps. Il sent ses forces l'abandonner petit à petit. Il commence à perde beaucoup de sang.

Il parvient finalement à un embranchement. Il change de rangée. Les bruits du combat se font plus distants... ou bien est-ce Aetos qui sombre doucement dans l'inconscience ? A bout de souffle et terrassé par la douleur, il s'adosse contre une bibliothèqe. Il constate alors que son t-shirt est devenu rouge, imbibé de sang. Il n'a nulle part où aller, personne pour le soigner, et il va probablement mourir ce soir.*

[Aetos]

*Toujours adossé à la bibliothèque, je crache du sang sur mon tee-shirt, déjà bien rouge à cause de ma blessure au ventre.*

Alors ... C'est donc ça mourir ? C'est bien calme en tout cas ...

*Pas de musique triste comme dans les films, je n'aurai droit qu'au silence du lieu pour ma dernière heure. Je ferme un instant les yeux. Je me sens las, fatigué par la souffrance et les efforts fournis pour m'enfuir. La mort m'apparaît comme la solution évidente pour échapper à mes tourments.*

Au moins ... Je retrouverai ma femme dans le lit. Fini les nuits à errer sans but précis. Fini les passages à tabac et la douleur. Fini ...

*Ma pensée s'arrête alors que je repense aux quelques Voyageurs avec qui j'ai pu sympathiser mais surtout à mon objectif de Voyageur que j'avais enfin trouvé. Je repense à tous les efforts que j'ai fait pour échapper à la mort, à la fillette que j'ai abandonné.*

Non !

*J'ouvre les yeux. Mon corps me supplie d'arrêter mais je ne mourrai pas sans avoir tout essayé. J'attrape un livre à ma portée, l'ouvre et en arrache des pages. Je les dispose de façon à en faire une sorte de compresse sommaire et la presse contre mon ventre, sans retirer le couteau. Je m'allonge ensuite au sol sur mon épaule valide et cherche la position la plus confortable pour que je puisse continuer à compresser la plaie sans aggraver encore plus ma situation critique. Finalement, j'essaie de me calmer et respire le plus calmement possible. Je garde les yeux ouverts et me force à penser à autre chose que ma situation actuelle. Mais je ne peux m'empêcher d'être en colère contre les trois VKs et contre ma lâcheté.*

Plus jamais.

*Si je survis, un deuxième objectif vient de s'ajouter à ma liste.*

[Père Castor]

*Les yeux d'Aetos se ferment et il perd connaissance.

Au petit matin, il se réveillera au fond de son lit avec ses souvenirs.*